BIAT : Des dividendes de 3DT et Ismail Mabrouk promet plus et mieux de communication financière

« On ne joue pas solo, l’avis de nos actionnaires, les petits porteurs les premiers, compte beaucoup pour nous » s’emploie à rassurer Ismail Mabrouk, président du conseil d’administration de la BIAT. La même séquence se répète depuis des années lors des assemblées générales des sociétés cotées en bourse : de petits porteurs se plaignent de l’absence de communication financière, notamment pour ce qui est du business plan et de leur non-représentation effective au sein du conseil d’administration. L’AGO de la BIAT, n’y a pas échappé, lundi après-midi. « Vous avez raison, a répété plusieurs fois Ismail Mabrouk. Nous vous inviterons en septembre ou octobre prochain à une séance de communication financière et vous présenterons alors nos indicateurs et prévisions ». Le résultat distribuable de l’exercice 2014, est cette année encore, remarquable, s’élevant à 102.375 957 millions de dinars et sera majoré d’un report à nouveau de plus de 608.576 mille dinar, soit 102.984 millions de dinars. L’annonce du montant des dividendes (3DT par action, soit 30% du nominal et dont 1D800 exonérés de la retenue à la source), et de la date rapprochée de sa liquidation (le 15 juin courant) apaise les tensions. Le reste relève du ronronnement habituel, sans relief particulier ni activation d’une communication utile.

Première banque à plus d’un titre, la BIAT continue cependant à observer une discrétion qui ne lui est guère profitable. Hormis quelques campagnes institutionnelles ou produits, sa communication reste basique. Le rapport annuel présenté aux actionnaires en témoigne, encore une fois. S’il répond à minima aux exigences réglementaires requises, il ne couvre pas ses activités citoyennes. Pourtant, à elle seule, la Fondation de la BIAT mérite une mise en exergue de ses multiples et bénéfiques projets. Avec un réseau de distribution fort de 185 agences à travers le pays (dont 16 nouveaux points de vente ouverts en 2014) et plus de 586 000 clients (61 000 nouveaux en 2014), la BIAT, mais les autres banques de la place aussi, ne saurait se confiner dans une expression publique très réduite.

Intégrer la communication en levier d’interaction avec les clients et les actionnaires, mais aussi la communauté locale autour de l’agence, et nationale, pour l’ensemble s’impose en impératif. Le fondateur, Mansour Moalla et son co-équipier Habib Bourguiba Jr, lui avaientt donné pendant de longue année une grande aura que les PDG successifs, feu Mokhtar Fakhfakh, puis Chékib Nouira, ainsi que le dernier directeur général Slaheddine Laadjimi (qui a passé le relais à Mohamed Agrebi) ont essayé d’entretenir. Aujourd’hui, le silence quasi-zéro pratiqué n’est pas de bon conseil. Les jeunes qui sont aux commandes, Ismail Mabrouk en tant que président du conseil et Karim Milad (l’un des principaux actionnaires et administrateur), soutenus par des aînés comme Mohsen Hachicha et autres Taher Sioud, connaissent bien les vertus d’une communication appropriée. Leurs associés réclament sa mise en œuvre. Que la BIAT s’y mette.