Angela Merkel multiplie les gestes à l’égard de Caïd Essebsi et de la Tunisie

Château d’Elmau, Bavière, Allemagne – De notre envoyé spécial – En matière de relations internationales, les observateurs guettent les moindres gestes et essayent de les interpréter, encore plus lors d’un sommet comme celui du G7 où tout est bien calculé d’avance. A l’égard de la Tunisie et de son président, la chancelière allemande Angela Merkel n’a manqué aucune occasion pour exprimer amitié, considération et soutien. Les signes ont été nombreux. C’est elle, en tant qu’hôte du Sommet qui a pris l’initiative, après avoir consulté ses six autres co-équipiers, d’inviter la Tunisie et de lui réserver la place d’honneur. 

Lors de la séance du lundi 7 juin, réservée au développement et à la lutte contre le terrorisme, la chancelière a tenu à ce que le président Caïd Essebsi soit placé juste à sa droite et qu’il soit le premier à prendre la parole. La même délicatesse protocolaire se répètera au déjeuner officiel. Le président tunisien sera installé entre Barack Obama et le premier ministre japonais, Shinzo Abe. 

Mais, au-delà de ces considérations protocolaires que les spécialistes apprécieront, ce sont les interventions de la chancelière allemande durant les débats qui sont le plus à souligner. De sources diplomatiques, Leaders apprend qu’Angela Merkel est intervenue après l’allocution du président Caïd Essebsi pour appuyer son analyse de la situation en Tunisie et dans la région et inviter ses pairs présents à consentir le plus possible d’aide économique et de soutien sécuritaire. 

En début d’après-midi, et malgré un agenda très chargé, elle a reçu le chef de l’Etat pour un long entretien qualifié par son entourage de « très positif ». L’Allemagne qui assurera la présidence du G7 jusqu’au prochain sommet prévu au printemps prochain au Japon, sera ainsi un allié précieux de la Tunisie afin de mobiliser en sa faveur l’appui substantiel indispensable.