Développement régional et performances du bac 2015 : une lecture rapide des résultats

Par Pr. Bahri REZIG, ENIT. La disparité régionale des résultats du baccalauréat est logiquement liée à la concomitance de plusieurs facteurs aussi bien conjoncturels que structurels. L’historique des évènements sociopolitiques dans les régions liés à des perturbations sociales, socioprofessionnelles ou politiques pourrait expliquer la chute des performances dans des régions  ‘’perturbées’’ et affichant, d’habitude,  des résultats honorables ou au moins  proches du niveau national. Toutefois, la hiérarchie plus ou moins stable d’une session à l’autre, montre que celle-ci est régie, non par un facteur génétique ou par un supposé caractère collectif mais plutôt par un facteur structurel lié au niveau du développement régional mesuré par l’IDR (Indice du Développement Régional. Nous donnons ici une tentative de lecture objective fondée justement sur ce lien IDR-BAC. 

De prime abord, L’IDR calculé à l’échelle des régions (gouvernorats) est un indice synthétique calculé [1] par la compilation de 4 indices thématiques : savoir, richesse - emploi, santé –population et justice-équité et calculé à la base des indicateurs statistiques produits par des institutions spécialisées (INS). Plus précisément, l’indicateur de développement régional est la moyenne simple de 18 variables se référant aux quatre domaines précités s’illustrant dans le tableau suivant : 

Il reviendrait aux services du ministère de l’éducation détenant les chiffres sur plus d’un demi - siècle de diligenter les études nécessaires et établir les analyses pertinentes qui soutiennent les réflexions sur la réforme.

Ainsi, si l’on reporte les classements des régions en ordonnées, l’Indice de Développement Régional  (IDR) et  en abscisses, les résultats du bac 2015, un premier groupe constitué de 9 régions (Ariana, Monastir, Sousse, Nabeul,  Manouba, Gabes, Beja, Jendouba et Kasserine) situé sur la première bissectrice (une correspondance directe entre les deux classements) semble ‘’transformer correctement les moyens (IDR) en résultats’’. On pourra le nommer ‘’groupe de suiveurs’’ sans efforts particuliers au vu des moyens disponibles. Un deuxième groupe constitué de 7 régions (Tunis I, TunisII, Ben Arous, Tataouine, Tozeur, Gbelli, Gafsa) se situant en dessous de la bissectrice se trouve en position de gaspillage de moyens et leurs résultats sont en dessous de ce qui est attendu. C’est le ‘’groupe de gaspilleurs’’.

Enfin, un troisième groupe constitué de 10 régions (SfaxI, SfaxII, Mahdia, Mednine, Bizerte, Siliana, Zaghouan, El Kef, Sidi Bouzid, Kairouan) se situant au-dessus de la première bissectrice semble avoir fait un effort supplémentaire pour des résultats meilleurs que ce que leur IDR permettait d’obtenir. Dans ce groupe, Mahdia semble avoir accompli la meilleure performance. On peut y définir deux sous-groupes : les leaders (Sfax I, Sfax II, Mahdia et Mednine) et les suiveurs dynamiques (Bizerte, Siliana, Zaghouen, El Kef, Sidi Bouzid, Kairouan). 

Pr. Bahri REZIG, ENIT

[1] : ‘’Indicateurs de   Développement Régional’’, Novembre 2012. 

Ministère du Développement Régional et de la planification.