Qui est Claudio Martini, le Tunisien du Bardo qui préside la Région Toscane
Claudio Martini, Président de la région de Toscane est né en Tunisie, au Bardo plus précisément. Comme un grand nombre de ses compatriotes nés dans notre pays, il est originaire de Livourne.
Claudio Martini est fier de ses origines tunisiennes. Même s'il a quitté la Tunisie où son arrière-grand-père s'était établi à la fin du XIXème siècle, il y a plus d'un demi siècle, il reste très attaché à son pays natal et ne rate jamais l'occasion de le dire à ses amis tunisiens. Dans le texte qui suit, il revient sur les temps forts de sa carière politique:
Je suis né au Bardo, faubourg de Tunis, le 10 janvier 1951. Ma famille, originaire de Livourne, s'était établie en Tunisie à la fin du XIXe siècle parce que mon arrière-grand-père, anarchiste, ne trouvait pas de travail. J'ai un fils et je suis marié avec Arianna.
Au début des années 60, alors que j'avais un peu plus de 10 ans, ma famille décida de revenir en Toscane. A Prato, mon père, expert comptable, trouva du travail dans une entreprise textile. Après le collège, j'ai étudié dans une école de chimie et c'est dans ces années-là qu'est née ma passion pour la politique. J'ai participé au mouvement étudiant de 68 et je me suis engagé dans un certain nombre d'expériences politiques pour le compte de la fédération des jeunes du PCI à Prato et à Caserta, où j'ai commencé ma collaboration avec Antonio Bassolino qui m'appela immédiatement de nouveau en Campanie dès qu'il fut élu secrétaire régional. En 1974, je me suis inscrit au PCI. En 1985, j’ai été élu secrétaire de la Fédération de Prato.
De 1988 à 1995, j'ai été maire de Prato et, dans ces années cruciales pour la création de la province, j'ai réalisé des projets importants: Université; Plate-forme logistique; Aqueduc industriel; Ozonisation des installations d'épuration; Musée Pecci; nombreuses interventions de réhabilitation du centre historique. C'est à cette époque que je suis devenu citoyen d'honneur de Sarajevo, ville avec laquelle Prato avait noué des rapports d'amitié.
J'ai été élu pour la première fois au conseil régional en 1995 et j’étais nommé «Assessore» au Droit de la Santé. Au cours de ma législature, j'ai veillé à l'adoption de deux plans régionaux liés à la santé - qui ont permis la réorganisation du service de santé à travers le développement des politiques de déshospitalisation et le renforcement des services territoriaux et des initiatives de promotion de la santé du citoyen – et de différentes lois régionales qui ont redéfini l'organisation du système de santé dans notre région et éliminé le déficit des dépenses de santé.
Candidat à la présidence de la coalition de centre gauche, Toscana Democratica, le 16 avril 2000, j'ai été élu avec 49,35% des voix. Le 9 mai, j'ai été proclamé Président de la région Toscane.
Aux élections des 3 et 4 avril 2005, de nouveau candidat pour Toscana Democratica, j'ai été réélu avec 57,4% des voix.
Dès le début de mon mandat, je me suis occupé, entre autres, des rapports avec le gouvernement national et les institutions européennes, de la coordination de la mise en oeuvre des politiques communautaires, des relations internationales, de la coopération au développement et des politiques pour la paix. Depuis 2004, je m'occupe également en personne des rapports avec les communautés des Toscans à l'étranger.
Au niveau européen, j'ai occupé des fonctions importantes :
- En octobre 2000, j'ai été nommé au sein du Comité des Régions de l'Union européenne ;
- En septembre 2002 à Ioannina (Grèce), j'ai été élu Président de la Conférences des régions périphériques maritimes d'Europe, dont j'étais déjà membre de son Bureau politique depuis octobre 2000 ;
- En février 2002, j'ai été nommé représentant du Comité des Régions dans la Convention européenne qui a donné vie à la nouvelle Constitution de l'Union ;
- Parallèlement à cette fonction institutionnelle, j'ai été appelé à exercer le rôle politique de vice-président du groupe socialiste du Comité des Régions et de membre effectif de la présidence du Parti socialiste européen ;
- En septembre 2004, à Stavanger (N), j'ai été confirmé dans mes fonctions de Président de la Conférence des régions périphériques maritimes d'Europe ;
- En février 2006, j'ai été nommé premier Vice-Président de la Commission affaires constitutionnelles du Comité des Régions.
Le plus important plan d'investissement de l'histoire de la Toscane
Comme Président de la Région Toscane, j'ai proposé, courant 2002, le plus important plan d'investissements de l'histoire de la Toscane : 1500 millions d'euros sur trois ans, dont le financement devait être assuré pour la première fois par un recours au marché financier européen. En deux ans, les investissements prévus ont été multiplié par deux, pour atteindre 3,169 millions.
Il faut ajouter les grands projets d'infrastructures (au total 12 milliards d'euros pour les routes et chemins de fer) pour rendre la Toscane plus efficace et plus attractive pour les entrepreneurs. En juillet 2005, nous avons lancé un instrument financier innovateur: «Bond di sistema Toscana », pensé pour les petites et très petites entreprises qui décident d'investir dans l'innovation, les nouvelles technologies et la formation au management. Il ya eu plus de 2000 demandes de financement pour un montant total de 560 millions, soit plus du double du montant initialement disponible. L’objectif de ces actions innovatrices est de rendre l'économie régionale encore plus compétitive au niveau global. Une compétition fondée sur l'éthique et sur la qualité, sans sacrifier la tradition ni oublier les défis de l'avenir, sur la base de la Stratégie de Lisbonne 2010.
Partisan convaincu d'une globalisation plus juste et plus humaine, j’ai été, au cours de 2001, à la veille du G8 de Gênes, le promoteur du premier meeting "From Global to Glocial" de San Rossore, pour offrir un lieu d'échanges entre mouvements et institutions. Un rendez-vous qui est devenu permanent. En 2002, j'ai été parmi les promoteurs et les organisateurs du premier Forum Social Européen de Florence, qui a marqué un tournant dans l'histoire du mouvement altermondialiste, ce qui montre que la non violence, l’esprit d’ouverture et la capacité de proposition peuvent l'emporter sur la contestation violente.
En effet, en juillet 2002, s'est tenue la seconde édition du Meeting, à l’occasion duquel le dialogue s'est ouvert aussi aux partisans du processus de globalisation.
En 2002 a paru mon premier livre "Un nuovo mondo globale da New York a San Rossore", suivi de “Capaci di sognare – riflessioni sul nuovo pacifismo” (2003) et de “Cambiare aria al mondo. La sfida dei mutamenti climatici” (2005), tous édités par Baldini Castoldi Dalai.
San Rossore a été en juillet 2003 un lieu de rencontre et de dialogue entre différentes cultures, entre l’Europe et le monde islamique, entre Israéliens et Palestiniens, entre institutions de tout niveau et représentants des mouvements et de la culture. Des personnes avec des idées et des visions très différentes, venant de mondes très éloignés ont discuté ensemble pendant deux journées de la paix, de l’alimentation, de l'eau, de l'environnement et de l'éducation. En juillet 2004, la quatrième édition du meeting a été consacrée aux changements climatiques et à leurs conséquences sur la vie, l'une des grandes questions ouvertes qui concerne le futur de notre planète et qui fait l'objet de théories allant du catastrophisme le plus absolu à l'optimisme modéré.
La cinquième édition du meeting de San Rossore (juillet 2005) a abordé le thème de la santé comme droit universel. En 2006, nous avons discuté des problèmes liés à l'énergie.
Au sein du “Global Progressive Forum”, j'ai pris en charge la coordination du groupe de travail qui se propose d'analyser les rapports entre pauvreté et environnement et de suggérer des indications politiques propres à fournir une réponse satisfaisante aux besoins de plus d'un tiers de l'humanité qui vit dans des conditions de pauvreté extrême, d'insécurité et de privation.
Mes hobbies et centres d’intérêt sont principalement liés:
- à la musique, ma véritable passion vécue aussi bien par l'écoute (musique classique, Mozart et le répertoire pour piano; mais aussi le jazz, avec une prédilection pour Charlie Parker, et le rock, en particulier Sting, U2, Vasco Rossi et Paolo Conte), que par la collection de disques rares;
- au sport, en particulier le cyclisme, le basket-ball et le football, en tant que supporter de toujours de la Fiorentina;
- à la lecture, avec les romans d'aventures lus pendant mon enfance puis les livres qui abordent les grandes questions sociales au cours de mon adolescence («Un enfant du Pays» de Richard Wright, «Petit homme, que va-t-on faire ?» de Hans Fallada,) et encore l'amour pour John Steinbeck et Ernest Hemingway;
- au cinéma, avec une prédilection pour trois films "cultes" comme "La Bataille d'Alger" de Gillo Pontecorvo,
"Blade Runner "de Ridley Scott et "Les Ailes du désir" de Wim Wenders.
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C'est un véritable honneur pour la Tunisie, terre de tolérance et de paix que d'avoir vu naitre sur son sol un personnage aussi prestigieux et entreprenant qu'est Monsieur Claudio MARTINI,Président de la Région Toscane.Son oeuvre exceptionnelle pour ladite Région et pour le développement de la coopération internationale axée sur des préoccupations de communautés diverses,est l'expression continuellement renouvelée de la solidarité,de l'amitié pour tous les peuples et de la volonté de contribuer à rendre notre monde meilleur pour tous.Mon souhait est de voir à l'avenir se concrétiser une initiative de la Région Toscane en Tunisie notamment dans le cadre de la politique de régionalisation développée par l'Union Européenne et je suis personnellement disposé à aider pour que le lien tissé entre la Tunisie et Monsieur MARTINI ait un caractère de pérennité.