La leçon des attentats de Paris

Trois jours après les tragiques évènements qui l’ont endeuillée, la France a observé ce lundi et avec elle toute l'Europe, une minute de silence à la mémoire des victimes  du terrorisme. Dignement, sans épanchements, dans un bel élan de communion nationale. Devant les députés et les sénateurs réunis au château de Versailles, François Hollande a annoncé qu’il soumettrait mercredi  un projet de loi prorogeant de trois mois l’état d’urgence. « Nous éradiquerons le terrorisme parce que nous sommes attachés à la liberté et au rayonnement de la France dans le monde » a promis le président français sous les applaudissements des parlementaires. Finies les tergiversations. L'ennemi sera désormais Daech et non plus Bassam.

Il n’est pas indifférent de noter qu’aucune voix discordante ne s’est élevée depuis vendredi dans l’opposition et a fortiori dans la majorité pour émettre le moindre reproche contre le président ou le gouvernement. Le Front National connu pour son opposition systématique au pouvoir s’en est abstenu cette fois-ci, se contentant de quelques  propositions sur le plan sécuritaire. Une belle unanimité, mais aussi une belle leçon de civisme, qu’on aurait voulu vivre après les attentats du Bardo et de Sousse.

Civisme. Plus que les revenus per capita ou le gap technologique, c’est  ce qui nous sépare des pays développés. Même dans le malheur, nous n’arrivons pas à nous unir. Tout est prétexte à polémique et parfois à calomnie On nous ressort l'inévitable théorie du complot. On met en doute la version officielle, on critique le rendement de la police, on conteste l'opportunité de l'état d'urgence et on prête au président de la République l'intention, ce faisant, d'attenter aux libertés individuelles et surtout au «sacrosaint» droit de manifester et de faire grève. Voilà où nous en sommes.

Hédi