Le rendez-vous discret d’Habib Essid à Doha
Doha – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. Si tous les rendez-vous du chef du gouvernement lors de sa visite au Qatar étaient annoncés d’avance et couvert par les médias, une rencontre, pourtant importante, a été cependant entourée d’une grande discrétion. De retour à l’hôtel à l’issue du déjeuner officiel offert en son honneur au palais princier par son homologue qatari, Habib Essid a reçu une grande personnalité gouvernementale spécialement dépêchée auprès de lui par le président du Conseil des ministres, ministre de l’intérieur. Dès son arrivé, le visiteur d’allure jeune et dynamique s’engouffrera rapidement, accompagné de l’ambassadeur du Qatar à Tunis dans un salon spécial hâtivement réservé où l’attendait le chef du gouvernement.
Habib Essid avait libéré la plupart des membres de sa délégation: le ministre du Commerce, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, la secrétaire d’Etat à la Production agricoles et les conseillers diplomatique et en Communication. Il n’gardé à ses côtés que le ministre-conseiller en affaires économiques et l’ambassadeur de Tunisie à Doha Slaheddine Salhi. Le mystère ne pouvait que s’épaissir.
Vérification faite, Leaders peut révéler qu’il s’agit du ministre des Finances Qatari, Ali Sharif Al Emadi. Brillant banquier formé aux Etats-Unis, il avait fait ses premières armes à la Banque centrale du Qatar avant de présider la puissante Qatar National Bank (QNB). C’est dans ces fonctions qu’il fera ample connaissance avec la Tunisie, la QNB étant l’actionnaire partenaire de la TQB avant de devenir son actionnaire majoritaire sous l’enseigne QNB. Dès son accession au pouvoir en juin 2013, l’Emir du Qatar, Cheikh Tamim l’appellera au gouvernement pour lui confier l’éminent poste de ministre des Finances. Gérer les avoirs du Qatar est une lourde responsabilité, mais aussi une fonction de grande puissance.
L’entretien d’Habib Essid avec le jeune et important ministre n’était pas prévu au programme de la visite. C’est lors de son entretien avec le président du Conseil des ministres, ministre de l’Intérieur, Cheikh Abdallah Ben Nasser Ben Khalifa que des aspects pointus de la coopération financière ont été évoqués. Le chef du gouvernement a avancé des propositions quant à la restructuration de cette coopération qu’il s’agisse du dépôt effectué auprès de la Banque centrale et des crédits préférentiels, en termes d’échéances de remboursement, de délais de grâce et de taux pratiqués pour certains crédits. Prompt à réagir favorablement à l’examen de ces propositions, le président du Conseil des ministres appellera le ministre des Finances pour lui demander de se rendre auprès d’Habib Essid, ce qui n’a guère tardé.
A l’issue de près de 40 minutes d’entretiens restreints en 1+1, la porte s’est ouverte : le ministre Ali Sharif Al Emadi est apparu arborant un large sourire, saluant chaleureusement Habib Essid. Rien cependant n’a filtré de ce qui a été convenu.
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Ainsi la Tunisie deviendra une " propriété privée qatarie " ! Je voudrais savoir vous, à Leaders : Que pensez-vous de ces tractations, qui, n'augurent rien de bon à mon avis !
Le rendez vous de habib á Douha a pour theme principale la Libye, puisque le Quatar a pesé lourdement sur les antagonistes par les moyens financiers que cette presqu'Ile a pu fournir aux Islamistes. Je pense le quatar represente les Islamistes dans les recentes discussions pour la retrouvaille d'un compromie entre toutes les forces. Integrer le Quatar dans les discussions n'est que benefique; ce pays qui a reussi deux semaines avant un compromi entre les tribus du sud Libyens et les Toiregs. Le principe d'une hegemonie Arabe est plus acceptable pour les Libyens que celle de l'occident trouve un champs d'application ici.