Commémoration du 17 décembre : la triste chronique d'une révolution trahie par ses enfants
Il y a cinq ans, jour pour jour, le 17 décembre 2010, un marchand ambulant répondant au nom de Mohamed Bouazizi s’immolait par le feu devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid pour protester contre la confiscation de sa marchandise par un agent de la police municipale. Un simple fait divers auquel les autorités tunisiennes de l’époque ne prêteront pas attention. Ben Ali lui-même ne jugera pas l’évènement suffisamment grave pour annuler ses vacances à Dubai. Mais les émeutes qui s'ensuivront feront basculer le destin de la Tunisie. L'immolation de Bouazizi sera l'élément déclencheur de la révolution et son onde choc embrasera le monde arabe. Cette révolution, on en attendait monts et merveilles. Cinq ans plus tard, c'est le désenchantement. Mis à part la liberté d'expression (malgré les dérapages), rien des aspirations que nourrissaient les Tunisiens n'a été réalisé. Au cours de cette période, les citoyens ont vu leur pouvoir d'achat baisser de manière drastique, alors que la situation sécuritaire se dégradait. Hier hâvre de paix dans un environnement en proie à la violence, la Tunisie est devenue pour la première fois, le théâtre d'attentats meurtriers commis contre les hommes politiques, les édifices publiques et les hôtels. Des Tunisiens endoctrinés et entraînés à l'étranger tuent, décapitent d'autres Tunisiens, sabotent l'économie au nom d'un islam dévoyé. Et comme si cela n'était pas suffisant, voilà que le parti majoritaire s'entredéchire, s'autodétruit sous les yeux incrédules de ceux qui les ont portés au pouvoir. Telle est aujourd'hui la triste réalité d'un pays trahi par ses enfants. Dès lors il ne faut pas s'étonner que dans cette morosité ambiante, le 5e anniversaire du 17 décembre passe inaperçu. Pourquoi le nier. Le coeur n'y est plus.
Hédi
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