Les médecins tunisiens appréciés en France, stigmatisés en Tunisie
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Sommes-nous à la veille d’un exode de médecins tunisiens ? On dit souvent que la Tunisie ne sait pas retenir ses enfants prodiges. C'est en tout cas, ce qui est en train de se passer avec les médecins avec ces départs massifs vers l'Europe et notamment la France et l'Allemagne. Contrairement à ce qu'on dit, ils y vont, non pas pour des raisons matérielles, mais parce qu'ils y bénéficient de meilleures conditions de travail et peut-être, depuis quelque temps, parce qu'ils se sentent victimes d'une campagne de diabolisation. Quand on dit que nos médecins spécialistes refusent de s'installer dans les régions de l'Intérieur, c'est faux. A Tataouine par exemple, il y a une quinzaine de spécialistes qui exercent dans le privé, mais une majorité d'entre eux vient du public qu'ils ont quitté non pas tant pour des raisons matérielles, qu'à cause des conditions de travail lamentables. Il ne faut pas non plus prétendre que les médecins préfèrent exercer dans les grandes villes. C'était vrai, il y a une dizaine d'années. Ce n'est plus le cas aujourd'hui avec l'accroissement exponentiel du nombre de médecins.
Il fautdonc en finir avec cette vieille antienne du médecin-âpre-au-gain-égoïste-ingrat. Il a suffi qu'une femme décède dans un hôpital pour qu'on s'en prenne au corps médical dans sa totalité et mettre en doute son patriotisme. Certains même vont jusqu'à douter de sa compétence. Mais comment expliquer l'afflux de patients étrangers en Tunisie et les derniers résultats des médecins tunisiens aux concours d'équivalence en France ? S'agissant du patriotisme, il ne faut pas oublier que de tous les diplômés du supérieur, les médecins tunisiens sont les seuls à effectuer leur service national, et ce au terme des longues et harassantes années d'études ( sept pour les généralistes, entre onze et douze années pour les spécialistes).
A cet égard, il est symptomatique que lors de l'émission J 8 sur El Hiwar Ettounissi, mercredi 24 décembre, seul l'excellent Mohamed Boughalleb a défendu les médecins tunisiens, car il est de bon ton de dénigrer les médecins. Mais en développant des arguments qui relèvent du préjugé, on risque d'encourager cette fine fleur des élites tunisiennes à les voir émigrer vers d'autres cieux où ils sont accueillis à bras ouverts. Il faut donc se garder de tirer argument de quelques pratiques minoritaires ou de décès de patients -le risque zéro n'existe pas en chirurgie- pour faire dans la stigmatisation.
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Bonjour Les médecins tunisiens ont un bon niveau suite aux études suivies en Tunisie assurées par des universités Tunisiennes. Je pense que la moindre des choses est de monter la reconnaissance à leur pays et ne pas prendre la fuite vers la France.
De grâce ne tomber pas dans ce travers les médecins tunisiens et en général les professions libérales ( avocats, expert-comptable , notaires etc.) ainsi que pas mal d'artisans et hommes d'affaires ne payent pas les impôts proportionnellement à leurs revenus est sans équité fiscal aucun pays ne peut avancer ni avoir une stabilité. Quant à l'exode des médecins tunisiens en France ils travaillent tous dans les hôpitaux et font les gardes de nuit et occupent les postes désertés par les médecins Français ainsi ils servent de bouche trous pour les hôpitaux français des choses qu'ils n'acceptent pas de faire en Tunisie . Quant aux étrangers qui viennent se faire soigner en Tunisie il s'agit souvent de libyens ou algériens ou d'autres pays de tiers monde . Essayer d'être plus objectif dans vos articles ça donnera plus de valeurs.
@ GODBANE Si je partage votre avis sur les fraudes fiscales de tous les grosses fortunes du secteur privé tunisien, médecins compris, qui en moyenne voient environ 25 malades/j X 40 TND = 1000 TND/J et qu'ils sont rares voire inexistants ceux qui déclarent de tels revenus "sans équité fiscale aucun pays ne peut avancer ni avoir une stabilité"; je ne suis pas d'accord avec votre point de vu concernant l'exode des médecins. En effet, les médecins migrants exercent aussi bien dans le privé quand dans le public et souvent par choix ( dès lors qu'on a obtenu l'équivalence des diplômes) car le secteur public est parfois plus attractif que le privé. L'exercice dans les déserts médicaux et souvent un choix aussi, car il n'a pas que des inconvénients, la qualité de vie dans les petites villes de province est meilleure et il y fait bon vivre ce qui n'est pas le cas en Tunisie. Moi j'ai travaillé en Tunisie plus de 5 ans dans le désert tunisien dans un hôpital public, j'ai travaillé à Tunis et dans des villes moyennes, j'ai travaillé en région Parisienne et actuellement dans un désert médical à 300 Kms de Paris, par choix, à moins de 3h de Paris par train ou par autoroute, les besoins essentiels pour bien vivre et bien travailler sont a disposition, quand j'ai besoin de transférer un malade je mobilise tous les moyens pour que le transfert se fasse dans les meilleures conditions, ce qui n'était pas le cas dans les déserts tunisiens. Il arrive aussi que ces médecins participent à boucher les tableaux de garde mais ici c'est bien compensé en moyen 600€/j chose qui n'existe pas en Tunisie. La nouvelle initiative de créer des gardes à 637 TND/J et une décision dans le bon sens mais pas suffisante, car la lutte contre les déserts médicaux passe inéluctablement par la lutte contre les disparités régionales, quand il fera "bon vivre" à Siliana ou Sidi Bouzid beaucoup feront le choix d'y travailler sans contraintes ni incitation. Par contre la décision de limoger le médecin urgentiste de Sidi Bouzid et aggraver la situation de pénurie dans la région est une décision irresponsable rappelant les pratiques de l'avant 2011.
