Nidaa Tounes : Cap sur le Congrès en janvier. Mohamed Ennaceur, reconduit (Album photo)

Un large sourire de soulagement barre le visage de ceux qui étaient en froid, comme le montre notre photo. Rupture consommée avec l’aile de Mohsen Marzouk, Nidaa Tounès a confirmé ce dimanche la tenue de son congrès « consensuel » les 9 et 10 janvier prochain à Monastir. Ces assises devant bâtir la plateforme d’un congrès électif qui sera convoqué à partir du 29 juillet 2016. Parvenant à récupérer certains « dissidents » parmi le Groupe des 31 parlementaires, le bureau exécutif, réuni sous la présidence de Mohamed Ennaceur a entériné les propositions de la Commission Youssef Chahed. Il lui confère les pleins pouvoirs pour la préparation du congrès de Monastir qui aura à convenir de l’équipe devant préparer le congrès électif de juillet prochain.

Dans la déclaration finale de neuf points, adoptée à l’issue de ses travaux, le bureau exécutif continue à appeler au renforcement de la cohésion des rangs, l’unité du groupe parlementaire, l’expansion du parti et l’ouverture sur la jeunesse. Cet esprit de concorde porte l’empreinte du président du parti, Mohamed Ennaceur, rompu au dialogue depuis les longues années passées à la tête du ministère des Affaires sociales, et de nombre de dirigeants du Nidaa qui demeurent affligés par les tiraillements qui traversent leur parti. Minoritaires certes, mais ils ne perdent pas espoir de voir l’entente l’emporter, et en tous cas, de collaborer à l’avenir avec la nouvelle formation que les dissidents pourraient créer.

On s'achemine par ailleurs, mais la question évoquée en cercles restreints n'a pas été publiquement débattue, vers une séparation des fonctions de membre d'un cabinet présidentiel ou ministériel et celle de dirigeant opérationnel au sein de Nidaa, avec recommandation de s'abstenir de toute déclaration publique pouvant induire l'amalgame entre les deux positions.

Mohamed Ennaceur en arbitre ?

Mohamed Ennaceur sera-t-il maintenu à la tête de Nidaa Tounès ? Les voix qui s’étaient élevées il y a quelques semaines, notamment lors de la fameuse réunion de Djerba, pour lui demander de se consacrer exclusivement à ses fonctions de président de l’Assemblée des Représentants du Peuple sont aujourd’hui inaudibles. Certains dirigeants qui étaient revenus à la charge, jusqu’à pas plus tard que vendredi dernier, semblent en avoir été dissuadés jusqu’en haut lieu. « Le contexte actuel de Nidaa Tounès, confirme à Leaders un membre de l’Exécutif, ne saurait souffrir la moindre nouvelle fragilisation. Si Mohamed incarne la sagesse et l’indépendance dont nous avons aujourd’hui grandement besoin. De toutes façons, la question n’est pas posée. » 

Sur la même lancée d’autres dirigeants aux commandes de ce qui se passe au sein du parti savent qu’ils ont encore besoin de lui. Jusqu’à quand ? La politique peut encore nous réserver une de ces surprises  dont elle a le secret.