News - 05.01.2016

Le Voile: Parlons-en Encore!

Le Voile: Parlons-en Encore! N

La propagation du port du voile reflète certes un changement dans la société tunisienne, mais le sujet n’a pas été abordé en profondeur par les sociologues.Car il est évident que les motivations de celles qui le portent ne sont pas univoques. Les pistes proposées par Mme Moalla sont valables mais ne sont pas les seules. A mon avis, le port du voile en Tunisie est un problème de femme tunisienne très intime et qui exprime ses problèmes et reflète sa détresse. En voici quelques exemples:

J’ai remarqué ce phénomène après les élections de 2011 qui ont porté le parti islamiste Ennahdha au pouvoir. Nous avons vu un phénomène de ”voilage” des femmes aux administrations publiques et ministères sans oublier l’abondance des tapis de prière dans les bureaux.Je connais des femmes qui ont porté le voile pour trouver du travail et cela a été a payant ! Le port du voile est devenu parait-il un moyen de s’approcher du parti désormais au pouvoir. D’autres femmes ont porté le voile juste pour cesser de faire l’exception sur leur lieu de travail. Une enseignante m’a expliqué qu’elle avait fini par porter le voile car elle ne supportait plus d’être la seule non voilée dans son école. A ce propos, le ministère de l’éducation doit rester vigilant au sujet de la laïcité de l’école tunisienne et un code vestimentaire neutre doit être adopté par les femmes et les hommes.

Il est a remarquer aussi que les Tunisiennes ne portent pas le voile de la même façon. En raison des conditions économiques difficiles, bon nombre d'entre elles l'ont adopté car cela leur évite d’aller chez le coiffeur chaque semaine et portent un kaftan noir qui couvre les vêtements qu'ils portent. Le port du voile et du kaftan dans ce cas est imposé par les moyens financiers. C'est un cache-misère comme le fut en son temps le sefsari. Il ne faut pas oublier non plus que dans le subconscient arabo musulman, le voile est signe de chasteté et de bonnes mœurs. Au lendemain des élections de 2011, des femmes libertines ont porté le voile pour entamer une nouvelle vie. Les femmes voilées pensent avoir plus de chances d’être mariées et c’est à ce niveau, qu’interviennent les jugements masculins. D’autres Tunisiennes aisées ont porté le voile après les élections de 2011, mais continuent de suivre la mode en mettent des accessoires attrayants. Il n'est pas rare, non plus, de croiser dans la rue des voilées avec boots et jeans serrés et plein d’autres accoutrements avec des visages bien maquillés. Ces tunisiennes ont un problème d’identité, elles veulent être belles et libres et en même temps donner l’apparence de femmes de bonne famille et à la moralité irréprochable. Ces femmes requièrent beaucoup plus d’intérêt de la part de sociologues, car en dépit du fait qu'elles soient éduquées et aisées, elles manquent de personnalité et subissent l'influence des politiciens proches de la mouvance islamique. Une stratégie de sensibilisation doit être initiée par les ministères des affaires religieuses, de la culture, de l’éducation et de l’enseignement supérieur pour que les femmes tunisiennes comprennent et assument leurs choix vestimentaires en toute liberté et sans dogmes, ni préjugés. 

Wided Ben Driss

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8 Commentaires
Les Commentaires
Touhami Bennour - 05-01-2016 23:00

Je suis tout á fait d´accord Mme de d´exliquer le probleme des femmes comme tout autre phénomène sociale postrevolutionnaire. En effet il parait que" le mouvement Feministe" qui est né Europe est en train de regrêtter que le developpement soit devenu une lutte entre la femme et l´homme, alors qu´au début il était question seulement de droit et d´égalité des droits sociaux. Dans un forum de discussion sur ce theme en Europe, on a émit ce regrêt que" l´homme ne s´interesse plus á la femme comme femme". Je crois qu´il faudrait voir le probleme de "femme -homme" comme un faut problem et s´interesser á resoudre les problèmes politique( la liberté) et economiques et sociaux.

Anis Essid - 06-01-2016 02:40

thank you Mme. Wided for such an excellent insight. I couldn't agree more. What you said also applies in many of the Arab countries. We need more of these analysis of our lost society.

Maaroub pauline - 06-01-2016 15:51

je suis une femme, éduquée, française et je vis en Tunisie. Étant musulmane depuis une dizaine d'années, j'ai vécu ma religion de façon très intérieure pendant presque 10 ans, puis j'ai ressentie le besoin cette été un jour avant l'Aid de me couvrir d'un foulard, de mettre un hijab entre le monde "dounia " et moi, de me couvrir de ma foi, d'essayer d'être en présence permanente avec Allah... Pourquoi me vêtir d'un foulard lorsque je fais la priere et pas après... Voici rapidement mes motivations. je ne comprends absolument votre article réducteur et empli d'une idéologie moderniste... Comment et pourquoi réduire la démarche individuelle de toutes de ces femmes... laissez donc ces femmes être libres comme elles l'entendent et arrétons de subir et de propager une idéologie occidentale qui nie toute appartenance religieuse au nom d'une soi disant liberté de penser, qui n'est évidemment qu'une illusion. Je suis désolée mais la Tunisie ne doit pas devenir la France, la démocratie doit être repenser et il serait une erreur de faire un copier coller de cette vieille démocratie poussiéreuse qu'est la Démocratie française et la femme tunisienne n'est en rien comparable avec la femme française. La Tunisie ainsi que la femme tunisienne, sont toutes deux libres et musulmanes et elles sont toutes deux capables de créativité et donc d'inventer leur propre avenir en respectant leur illustre histoire culturelle et spirituelle, loin derrière le diktat occidental.

ridha - 06-01-2016 16:26

au contraire parlons de notre avenir

Azzah - 06-01-2016 18:00

Vous dites que le safsari était un cache-misère. Cela est absolument faux. Ni le safsari, ni le haik, ni aucune forme de voile n'ont été des cache-misère. Les femmes avant l'Islam, depuis la plus haute antiquité, et surtout les femmes aisées ne sortaient de leur maison que la tête et le corps entouré d'un voile; chaque classe sociale avait le sien. En Tunisie à l'époque romaine et bien avant l'Islam, et bien avant le christianisme, la femme en sortant de chez elle, portait ce qui allait perdurer jusqu'au "safsari" que portaient nos grands-mères qui, sachez le, n'étaient ni misérables, ni incultes, ni sans éductaion. Le safsari était un vêtement pour la rue, qui était ôté, plié dès qu'on était à l'intérieur chez soi ou ailleurs que chez soi, déplié et reporter pour ressortir. Votre discours est sans grande profondeur : il effleure le sujet tout en apportant un discours copié et alléger de toute cette littérature franco-française qui sévit outre-méditerranée. La francophonie n'a fait qu'importer chez nous un discours sans fondement, sauf qu'il puise ses origines dans celui, colonialiste de la France coloniale, dont le but de sa présence chez nous était de désarabiser et désislamiser la Tunisie (idem en Algérie mais en plus fort - voyez la journée du dévoilage des bonnes des familles française en algérie ; scandaleux !). N'oubliez pas combien l'on s'est acharné sur nos grands-mères jusqu'à leur interdire l'accès à certains lieux dans leur propre pays prétendument libéré par Bourguiba. Je dis bien prétendument, car si depuis 1956 le discours que vous tenez ne fait que s'acahrner sur un voile qui depuis, est devenu un signe d'opposition à cette interdiction; ce voile d'aujourd'hui n'est ni cache-misère ni pudeur ni bonne conduite; il est le pendant du blue jeans que se sont mis à porter avec ferveur les européennes dans les années 70 pour afficher leur liberté qui était alors une marque anti-bourgeoisie. Je ne le porte pas mais je n'ai jamais vu en une femme non voilée une femme forcément plus libre qu'une autre. Ce n'est qu'un simple choix. Et il m'est arrivé de rencontrer des femmes voilée vraiment brillantes et vraiment libres.

MARIE - 06-01-2016 19:33

C'est pas vrai , mais il y a une longue histoire pour le voile n a aucun relation d'élection et si on cherche un code vestimentaire il y a ce code ,notre problème ce n'est plus le voile .. c'est une liberté

Wided Ben Driss - 07-01-2016 11:22

En réponse à Madame Pauline J’ai voulu expliquer que le fléau du port du voile après la révolution n’est pas dû à un réveil spirituel et religieux des femmes tunisiennes mais il est politique et social. Un phénomène similaire s’est passé après l’indépendance en 1956 avec le rejet du SEFSARI. Chaque changement politique majeur se suit par des changements sociaux. Je souhaite que la femme tunisienne porte son voile ou autre par conviction personnelle et non pas influence politique comme s’est le cas à présent pour plusieurs. Au contraire il n’y a pas de tentatives de ressembler à la France. Les tunisiennes sont fière de leur histoire et de leur culture et pourront être modernes sans copier des occidentaux.

Hanna Houni - 11-01-2016 03:05

Je suis tres heureuse qu'on parle de ce sujet finalement. Continuer a discuter SVP et il faut aussi avoir des debats sur les emissions de Tele, etc.... Ce qui manque de ces discussions est le suivant: les raisons pour lesquelles les femmes ne devraient pas porter le voile. Mon avis est simplement ce ci: Le voile est simplement laid, chaud, non-pratique, et me rapelle du moyen age. Il n'est pas effectif a eliminer le desirs que les homme ont pour les femmes, et simplement envoye le message qui dit:" je suis differente du reste du monde "; "Je suis une ideologie d'une autre personne" ; C'est vrais que les femmes devraient mettre ce qu'elles veulent, mais quant elles portent toutes la meme chose, je ne pense pas que c'est par hazard qu'elles ont le meme gout: ils sont entrain de suivre une ideologie qui n'est pas necessairment de leur interets...

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