Décès de Abbès Bahri: l'hommage de l'un de ses anciens étudiants, Abdellatif Chaïbi
Douloureuse et triste est la nouvelle du décès de Monsieur Abbes Bahri. Je l’ai eu comme Professeur d’Analyse à la Faculté des Sc. de Tunis.
Un grand et immense Professeur. Les 3 tableaux de l’Amphi A n’arrêtaient pas de se remplir, de s’effacer, de se remplir. Ses cours forts et généreux se faisaient au rythme des palpitations de nos cœurs, nos bouches sèches, nos mains moites qui recopiaient et recopiaient.
Une fois, il a vu que l’expression longue qu’il venait d’établir et d’écrire était incompréhensible. Il s’est retourné vers nous ‘’ Elle vous rappelle quoi, donc, mes amis, cette expression ? ‘’.
Je me rappelle bien de ce cours. Fort de la 2e bonne note de l’Amphi au partiel, me sentant bien proche de lui, j’ai répondu, en souriant, ‘un avion Monsieur’ !
Les rires partagés se sont ensuivis.
Même s’il avait toujours l’air grave et sérieux, pressé, il était toujours souriant. Il a repris l’expression au tableau.
Magistralement, avec cette intelligence bien propre à lui, il s’est mis à scinder et à dissocier les différents composantes de l’expression, à la mettre à nu, belle, apparente et éclatante de clarté.
L’année durant, nous en sommes devenus proches.
Plus tard, quand il venait à Paris 6, temple des mathématiques, là où j’étais à l’ISUP, tous les grands enseignants se l’arrachaient. Monsieur Bahri, Monsieur Bahri, Abbes, Abbes pour les plus intimes.
Et quand il me voyait, il s’arrêtait pour moi, son étudiant de Tunis. On a même pris un café à la buvette de Jussieu.
Je vous ai toujours aimé Si Abbés. Mes condoléances à votre famille. Paix à votre brave âme.
Mohamed Abdellatif Chaïbi
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Un garçon d'une intelligence exceptionnelle, un esprit d'une finesse rare et d'une culture encyclopédique. Bien que mathématicien ses analyses politiques sont très pertinentes . Il était atypique et gentil . Généreux et Bon vivant. Souvent ce sont eux qui partent jeunes. C'est étrange!
Cher Mohamed Abdellatif Chaïbi, Merci pour ces mots aimables à l’égard de Papa. Mon père a touché beaucoup de monde tout au long de sa vie. On a reçu des messages touchants de condoléances de la part de personnes que nous connaissons, et d’autres que nous ne connaissons pas, pour cette très grande perte. Il est vrai que Papa était un homme sérieux, qui abordait la vie avec un grand sourire. J’ai été toutefois surprise lorsque j’ai trouvé une photo (recadrée) d’un moment d’intimité passé avec mes parents lorsqu’ils m’ont rendu visite à l’université avec, en plus, le filigrane de « Leaders » comme-ci celle-ci leur appartenait. Je viens de télécharger la photo complète il y a quelques jours sur mon profil Facebook pour la partager, dans ces jours de deuil, avec ma famille et mes amis proches. C’est une belle photo prise durant un des derniers moments précieux passé avec Papa quand il était relativement en bonne santé. Je sais qu’elle est publiquement accessible à partir de mon profil. Toutefois, mon père avait un code moral qu’il nous a transmis, basé sur le respect des gens. Si on m’avait demandé la permission d’utiliser cette photo, je l’aurais donnée. Moi et ma famille trouvons qu’il est inapproprié de télécharger un moment d’intimité et unique sans même m’en avertir. Je ne sais pas si c’est vous ou le journal « Leaders » qui en êtes responsable. Papa n’aurait pas apprécié cette façon aussi insensible d’agir. Salima bint Abbas El Bahri
Chère Mrs. Salima Bahri. Toute la famille vous passe le plus chaleureux des saluts. Comme je suis le moins digital d’entre eux, presque non f-social ; un peu Linkedin (Lotfi Chaibi) ; ce sont mes enfants qui disent qu’ils seront contents que vous soyer leur amie sur Facebook. Ma femme, qui vous passe le bonjour, qui aime les mathématiques, sera ravie de vous y rejoindre. Certainement que, et dans tous les domaines, les L-témoignages, les L-hommages, sont nécessaires. Ça a valeur de repères, de balises, de signaux. Evoquer, en faire l’éloge, en parler et montrer, galvanise, fédère. Aide à rester en piste, en course. Amitiés.
