Mohamed Ennaceur: L’essentiel est de croire au projet de Nidaa Tounès et de le faire abouti 3/3 (Vidéo)
Nullement déçu par le sort qui lui a été réservé par certains « dirigeants » de Nidaa Tounès, Mohamed Ennaceur continue à croire au projet fondateur. « En simple militant de base », précise-t-il, dans cette troisième et dernière partie de l’interview accordée à Leaders. Après avoir analysé la problématique de l’emploi, déplorant l’absence d’une vision globale et appelant à garantir un revenu à chaque famille (Partie 1/3), il s’est expliqué en tant que président de l’Assemblée des Représentants du Peuple sur le retard pris dans l’examen des projets de loi et affirmé l’accélération du rythme (Partie 2/3). Mohamed Ennaceur répond ci-après aux questions de Leaders, relatives à Nidaa Tounès.
Vous avez été également président de Nidaa Tounès
Jusqu’à il y a quelques jours…
Pensez-vous que la crise de Nidaa Tounès a impacté l’action du gouvernement et celle de l’Assemblée?
Tout à fait. La crise s’est répercutée sur le gouvernement. Il y avait une commission de coordination composée des quatre partis formant la coalition qui se réunissaient régulièrement avec le chef du gouvernement. Elle n’a pas pu se réunir pendant plusieurs mois. Au sein de l’ARP, la crise a entraîné la démission de 32 députés membres du groupe parlementaire. J’ai réussi pendant que j’étais président du parti à les faire revenir sur leur décision en proposant une démarche pour resserrer les rangs. Cela n’a pas été possible. Nous sommes dans la situation que vous savez. Un comité de 13 personnalités a été formé par le chef de l’Etat en sa qualité de fondateur du parti et président d’honneur de Nidaa Tounès. Un congrès s’était tenu à Sousse et on attend la mise en place des structures et la préparation du prochain congrès. Je crois que sur ce plan-là, il y a une crise, mais Nidaa Tounès, c’est des hommes et des femmes, des militants et des cadres et surtout un projet. Un projet politique de société qui, présenté par le président Béji Caïd Essebsi, a été plébiscité par de larges franges de Tunisiens et a suscité leur adhésion.
Est-il encore valable, viable?
Il répond à un besoin réel. Il appartient aux Tunisiens qui y voient un projet essentiel, nécessaire, indispensable pour la stabilité du pays et pour une transition démocratique réussie. C’est grâce à ce parti et à l’appui populaire dont il jouit qu’il a été possible de rééquilibrer le paysage politique. Et c’est un acquis considérable. Le besoin d’un paysage politique rééquilibré et d’un pays stable est le vœu de l’ensemble des Tunisiens. Notre peuple aspire à voir une force politique conduire la Tunisie vers un avenir meilleur.
Qui est capable aujourd’hui de porter ce projet?
Tous ceux qui y croient. Et ils sont toujours là!
Ils n’ont pas quitté le parti?
Même s’ils ont quitté, le projet est là. Ceux qui sont en mesure de le soutenir, le maintenir et le réaliser sont ceux qui auront à continuer à le faire aboutir. Ce qui importe le plus au-delà des personnes, c’est le projet lui-même. Il y a un congrès en perspective, des structures…
Mais, il va falloir attendre juillet prochain, soit 18 mois depuis l’élection présidentielle?
Un an, dix-huit mois... Dans l’histoire d’un pays, la question ne se pose pas en termes de durée, mais de capacité d’une élite à répondre aux besoins profonds d’une population, de la majeure partie du peuple. C’est cette fusion, cette compréhension par les élites dirigeantes des aspirations de la population qui nous permettra de poursuivre l’œuvre commencée.
Quel rôle personnellement pouvez-vous/ voulez-vous jouer dans ce projet?
Pour l’instant, je suis un simple militant. J’ai adhéré à ce projet et continue à le soutenir. Ici, au Bardo, avec des collègues députés de ce parti, nous sommes en train de discuter quant aux meilleures façons de poursuivre le travail engagé. Je n’exerce aucune fonction, n’occupe aucun poste, mais je continue à y croire, avec le même engagement, la même foi, le même espoir.
Aucune déception, aucun regret par rapport à ce qui s’est passé?
Les déceptions font partie de la vie. Il y en a eu. Parfois de grosses déceptions. Mais ce sont des moments passagers. L’essentiel est de croire en ce qu’on fait et de pouvoir donner à chaque chose sa place dans le temps.
Vous êtes optimiste?
Oui, je le suis. Optimiste pour la Tunisie. Le fait de voir cette jeunesse tunisienne me comble d’espoir. J’ai foi en la Tunisie. J’ai confiance en mon pays, en le peuple tunisien.
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