Le salut du Monde arabe ne réside-t-il pas en Afrique subsaharienne et en Asie centrale?

Depuis plus de 6 siècles le monde arabe a tourné le dos à ses alliés naturels, à savoir : l'Afrique subsaharienne et l'Asie centrale.

Le Nord et plus précisément l'Occident exerçait sur lui, depuis le 14ème et le 15ème siècles, une fascination culturelle et politique qui s’est traduite dans les faits par une domination totale militaire, technologique et pour finir économique.

La chute de Grenade le 2 janvier 1492 avait sonné la fin de la dynastie Omeyade et par la même des Arabes. L’empire Ottoman, même musulman, n’a fait qu’aggraver la situation. Il a mis à profit les Arabes pour ainsi renforcer son empire en élargissant ses territoires et par la même mieux asseoir son pouvoir.    

Le marasme politique, la déroute militaire et le vide sociétal ont paralysé totalement la créativité et l’inventivité au sein du monde arabe. Aussi, ont-ils empêché l'émergence de tout nouveau paradigme de développement qui soit le propre produit de la civilisation arabo-musulmane. Aucune trajectoire n’a pu se distinguer ; même les rares tentatives de regroupement des nationalistes arabes ayant des vrais projets nationaux de développement ont été durement réprimées par les occidentaux.

Il faut donc que les pays arabes revoient le cadre de leurs relations internationales et surtout de leurs alliances géostratégiques. Le bilan de leur proximité avec l’Occident lors de ces 6 derniers siècles est tragiquement catastrophique.Le salut national de ces nations fondatrices jadis de civilisation et de religion ne peut provenir que de ses alliés naturels; il ne peut s’amorcer sans retour à la source.

Dr. Ezzeddine Ben Hamida
Professeur de Sciences économiques et sociales (Grenoble)