Retour sur The EVE’nt by ATUGE au Féminin
C'est à la maison des polytechniciens à Paris que le Groupe ATUGE au féminin a choisi de fêter le premier anniversaire de sa création le 5 février 2016 dernier en présence de sa marraine 2015-2016, Azza Latiri Megarbane, première femme polytechnicienne tunisienne, aujourd’hui conseiller sénior chez AREVA. Un grand nombre d’entre nous avons connu son père, feu Mokhtar Latiri, père spirituel de l'Atuge et fondateur de l’Enit.
Ce dîner débat, intitulé The EVE´nt by ATUGE au féminin, a réuni 84 personnes venues de Tunis et de Paris. Atugéennes et Atugéens aux parcours remarquables, chefs d’entreprise, anciens ministres, tous étaient réunis pour célébrer cet anniversaire placé sous le signe du leadership au féminin en Tunisie et en France.
Le parrain de l’évènement, M. Mehdi Houas, a inauguré la soirée. Il a fortement encouragé l’initiative et il souligné la particularité du leadership féminin, “plus concret, plus fédérateur, plus responsable, plus passionné, moins narcissique, ce leadership des femmes manque cruellement aux entreprises et à la société” nous dira-t-il. Nous ont également fait honneur lors de ce dîner, M. Elyes Jouini, fondateur d’ATUGE France et Mme Sihem Ben Mahmoud, première présidente ATUGE et fondatrice d’ATUGE Tunisie.
L’accès des femmes aux positions de leadership est une question qu’il est essentiel de ramener aujourd’hui au devant de la scène, tant la présence de femmes décideurs, expertes, et politiciennes fait défaut dans le paysage tunisien.
Ce constat est appuyé par les statistiques. Citons par exemple le résultat de l’indicateur “Gender Gap” du rapport 2015 du World Economic Forum qui classe la Tunisie en 127ème position, à titre d’exemple le Burkina Faso est classé en 114ème position et le Bangladesh en 64ème position. Sur cet indicateur composé de 4 dimensions: Economique, Politique, Eductation et Santé, la Tunisie a un résultat particulièrement négatif sur l’indicateur économique, pire encore, la tendance est négative et la Tunisie a perdu 36 places continuellement ces 9 dernières années selon cet indicateur économique. Rappelons également que seulement dans 4 entreprises des 30 plus grandes entreprises tunisiennes, siègent une femme au Conseil d'administration, ou encore seulement 6.5% des chefs d’entreprises sont des femmes.*
Pour illustrer la situation tunisienne et donner des perspectives au leadership au Féminin, le dîner, riche en convivialité et en échanges, a été jalonné par deux tables rondes modérées par Hassen Zargouni, PDG de Sigma Conseil et ancien président de l’ATUGE Tunisie.
La première table ronde, intitulée “Les Entreprises en Action pour Elles”, a réuni trois dirigeants d'entreprises: Nejla Moalla Harrouch, Directrice Générale de BIAT Assurances et ancienne Ministre du Commerce au sein du gouvernement Mehdi Jomaa, Atef Hamza, Directeur Général de Faurecia Informatique Tunisie et Didier Charvet Directeur Général d’Orange Tunisie. Ces intervenants ont pu donner leur point de vue sur le leadership au féminin et les catalyseurs qu’ils mettent en place pour porter les leaders féminines au sein de leur entreprises aux postes de décision. Le leadership, souvent conjugué au masculin, comme l’a souligné Atef Hamza, prend une forme différente lorsqu’il se décline au féminin. Il se veut plus inclusif, plus participatif, plus centré sur l’humain. Il a également insisté sur la nécessité de représentation des femmes dans le top management et les comités exécutifs, car une entreprise doit être le miroir de ses clients femmes et hommes. Le leadership au féminin devient une composante incontournable de la transformation des organisations et du succès des entreprises. Leur vision prospective fait l’unanimité: un monde où on ne parle plus de leadership féminin ou masculin. Didier Charvet a notamment souligné “Ce serait bien qu’un jour on parle de Leadership, point. Qu’il soit féminin au masculin”. Nejla Harrouch a ajouté que le leadership est “la capacité de donner aux autres l’envie d’avancer, et ça on devrait pouvoir le faire en étant indifféremment un homme ou une femme”.
La deuxième table ronde, “Lumière sur Elles”, est une nouvelle marque qu’a souhaitée lancer le Groupe pour parler des success stories féminines en Tunisie et en France. Souvent méconnues des médias, ces femmes au parcours exceptionnel, partagent avec l’audience les périples qu’elles ont connu lors de leur carrière et leur vie personnelle, les opportunités qu’elles ont su saisir et surtout encouragent les auditeurs à aller de l’avant.
A cette table ronde ont été conviées, Mme Iman Chaabane, CFO Tunisie Llyod, Samar Louati, CEO & Founder Fenicia Director chez Axe Finance, Rym Sahnoun, AMEA Networks Deputy Director Orange et Mme Kheira Boulhila Managing Director chez Accenture. Le maître mot de cette table ronde a été “Oser!”, comme l’a exprimé Rym Sahnoun. Ne pas céder à l’autocensure, ne pas avoir peur des freins et avancer, telles étaient les recommandations de Iman Chaabane: “il faut croire en soi, en ses capacités et avancer sans regarder derrière et sans se poser de questions”. Interrogée sur les facteurs clés de son succès, Kheira Boulhila a tout simplement répondu : “Qui ne tente rien n’a rien, il faut essayer des choses.” Quant à Samar Louati, elle a ajouté qu’au lieu de tenter l’impossible, on peut commencer par explorer le champs des possibles car “L’univers des possibles est tellement vaste, il faut y aller!”.
Hassen Zargouni a choisi de clôturer cette dernière table ronde par une citation du poète et philosophe allemand Goethe qui résume le leitmotiv de la soirée: “Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie.”
Les succès de cet évènement, et l’inspiration qu’il a insufflé aux participantes et participants, augure de très belles perspectives pour le Groupe Atuge au Féminin pour l’année 2016.
* «Plaidoyer pour une approche managériale adaptée: l’économie tunisienne et la diversité des genres», GIZ, Tunis, 2013
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