Gouvernement Chahed : L’ultime pression de Hafedh Caïd Essebsi?

Accepter la règle du jeu « suggérée » par Ennahdha (tenir compte du poids électoral), et se contenter de 4 ou 5 sièges au gouvernement, ou exiger un passage en force en raflant une bonne dizaine de portefeuilles ministériels : le directeur exécutif de Nidaa Tounès, Hafedh Caïd se trouve face à un grand dilemme. Après le spectre du Taghawal agité par le parti islamiste, au lendemain des élections de 2014, l’épouvantail des quotas (Al Mouhassassa), vient plomber la formation du gouvernement Youssef Chahed. 

 

Ennahdha a « accepté de se contenter » d’un quota de N-1. C’est à dire obtenir un nombre de ministres et secrétaires d’État, égal moins un, à celui qui sera attribué à Nidaa. Une démarche qui bloque les dirigeants de Nidaa et les incite à freiner leurs appétits pour ne pas ouvrir la voie à une grande entrée d’Ennahdha au gouvernement.

Mais, d’autres voix s’élèvent au sein de Nidaa pour s’y opposer. Leur argument est clair. « Que dirions nous demain devant nos électeurs qui nous ont investis de leur confiance en 2014? s’interrogent-ils à haute voix. Nous avons déjà failli lors de la formation du gouvernement Habib Essid, nous résignant à réfuter la fâcheuse accusation de Taghawal. Comment nous présenterons-nous devant nos électeurs lors des prochains scrutins, imminents, des municipalités, puis des législatives et des présidentielles? Le verdict des urnes risque d’être sévère, très sévère. Autant prendre alors nos responsabilités à bras le corps et les assumer totalement. L’unique façon est d’envoyer au gouvernement de grandes compétences à même de mener les combats qu’exige la situation, si difficile, si grave et d’appliquer notre programme qui reste d’acuité et de pertinence »

 

Ceux qui soutiennent cette démarche, considérée comme salutaire pour Nidaa, et ils sont nombreux, pressent Hafedh Caïd Essebsi de la faire aboutir. Une grande décision à prendre.

 

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