Tunisie : la fausse perception de la fonction ministérielle
Par Rafâa Ben Achour - Une bien curieuse croyance s'est installée en Tunisie et revient à la surface à chaque constitution de gouvernement ou de remaniement ministériel. Elle consiste à considérer que pour être investi d'une fonction ministérielle, cad pour être à la tête d'un département ministériel déterminé, il faut être "spécialiste du domaine"(sic). Il s'en suit que la question qui revient de manière récurrente: "quel lien peut-il exister entre la personne pressenti et le domaine ministériel concerné".
Il s'agit en fait d'une fausse question et d'u faux débat. Un ministre est une personnalité politique chargée de coiffer un ensemble de services publics. Pour être ministre de la défense, il n'est pas nécessaire d'être un militaire chevronné ou un grand spécialiste de la stratégie ou des armements. Bien au contraire, c'est la chose à éviter absolument. Il en est de même pour tous les autres départements ministériels, qu'ils soient des départements de souveraineté (intérieur, affaires étrangères, justice) ou des département techniques (équipement, agriculture, transport, etc.).
Ce qui est demandé à un ministre c'est de pouvoir diriger et orienter une équipe et surtout arbitrer et prendre des décisions en en évaluant l'impact politique et technique.
L'histoire universelle de manière générale, et tunisienne en particulier est riche en exemples d'excellents ministres non spécialistes du secteur dont ils ont été chargés.
Je ne citerai pas de noms pour éviter les susceptibilités. Mais on a vu d'excellents ministres des affaires étrangères médecins, d'excellents ministres de l'agriculture, de l'équipement, de la santé ou de la défense nationale juristes, d'excellents ministres de l'intérieur agronomes, d'excellents ministres des PTT autodidactes, d'excellents ministres de l'industrie et de la recherche scientifique simplement ouvriers, etc.
Le but de ce débat n'est autre que de provoquer le trouble dans les esprits.
Rafâa Ben Achour
Juriste universitaire
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Oui , en effet , c'est généralement vrai , mais pas en temps de crise Monsieur .
Je suis de l'avis de Monsieur R. Ben Achour. Si j'ose citer des noms, sans trop entrer dans les détailles : Messiers Kamel Morjen (Affaire étrangère), Afif Chelbi (Industrie), Ahmed Friaa (Equipement), Sadok Chaabane (Enseignement supérieur), Hedi Mhenni (Santé), Mohamed Ghannouchi (Finance),Mondher Zenaïdi (Tourisme), … Pauvre Tunisie !!!