News - 04.11.2016
Khaled Khiari, Représentant permanent de la Tunisie à New York : Répondre aux attentes de la société civile internationale et de plusieurs pays
New York, correspondance particulière pour Leaders - Coup sur coup, la Tunisie multiplie les grands succès diplomatiques au sein de prestigieux organes des Nations Unies à New York. Dès le début de l’année, elle a été élue à l’unanimité à la présidence conseil exécutif d’ONU-Femmes, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. La voilà ces jours-ci, rafler quasiment à l’unanimité (98% des voix) un siège de membre du Conseil des Droits de l’Homme. Plus encore et dans la même foulée, elle est désignée pour la présidence des négociations relatives à la réforme du Conseil de sécurité.
Tout le mérite en revient à l’ensemble de la diplomatie tunisienne, qui retrouve son grand élan d’antan, sous la conduite du ministre Khemaies Jhinaoui. A cet hommage doit également être associée notre mission permanente auprès de l’ONU à New York, dirigée par l’ambassadeur Khaled Khiari. Autour de lui se trouve en effet une équipe soudée, aussi compétente que dynamique.
Quand on connaît les spécificités du multilatéral, avec les longues séances de nuit, weekends compris, les interminables concertations, les discussions parfois sur un mot, une virgule, les négociations et tractations, on mesure l’ampleur de l’effort fourni. Encore plus, compte tenu de la modestie des ressources humaines et financières.
Il faut reconnaître que de tout temps, la Tunisie n’a envoyé à New York que de très grosses pointures. Parmi eux figurent Bourguiba Jr, alors encore à Washington, Mongi Slim qui sera le premier à s’installer à New York, les Taieb Slim, Rachid Driss, Mahmoud Mestiri, Slaheddine Ebdellah, M’hammed Essafi, Noureddine Mejdoub, Néjib Bouziri, Ahmed Ghezal, Slaheddine El Goulli, Ahmed Ounaïes, Hamadi Khouini, Said Ben Mustapha, et autres Ali Hachani. C’est auprès d’eux que les jeunes pousses de la diplomatie avaient fait leurs premières armes et ont pu par la suite accéder à des postes d’ambassadeurs. La tradition se perpétue aujourd’hui encore.
Khaled Khiari garde le succès modeste. Il a accepté, humblement, de répondre à nos questions.
Comment la Tunisie a-t-elle pu réussir son élection au Conseil des Droits de l’Homme ?
Une équipe soudée
• SE. M. Mohamed Khaled Khiari, Ambassadeur, Représentant Permanent
• M. Riadh Ben Slimane, Ministre Plénipotentiaire,
• Mme Karima Bardaoui, Conseiller des Affaires Etrangères, en charge de la troisième Commission,
• M. Moez Laouani, Conseiller des Affaires Etrangères, en charge de la première Commission,
• M. Anouar Missaoui, Conseiller des Affaires Etrangères, en charge de la cinquième Commission,
• M. Ramzi Louati, Conseiller des Affaires Etrangères, en charge de la deuxième Commission,
• Mlle Soumaya Bourhil, Secrétaire des Affaires Etrangères, en charge de la sixième commission.
• SE. M. Mohamed Khaled Khiari, Ambassadeur, Représentant Permanent
• M. Riadh Ben Slimane, Ministre Plénipotentiaire,
• Mme Karima Bardaoui, Conseiller des Affaires Etrangères, en charge de la troisième Commission,
• M. Moez Laouani, Conseiller des Affaires Etrangères, en charge de la première Commission,
• M. Anouar Missaoui, Conseiller des Affaires Etrangères, en charge de la cinquième Commission,
• M. Ramzi Louati, Conseiller des Affaires Etrangères, en charge de la deuxième Commission,
• Mlle Soumaya Bourhil, Secrétaire des Affaires Etrangères, en charge de la sixième commission.
Notre élection était attendue, souhaitée et amplement méritée. La Tunisie a désormais une place, sa place, de membre à part entière du Conseil des Droits de l’Homme.
Elle était soumise aux règles de rotation géographique convenues au niveau du groupe africain. Aujourd’hui, c’est son tour d’en faire partie. Nous suscitons beaucoup d’attentes de la part de la société civile internationale et de plusieurs pays pour assumer notre responsabilité à faire avancer la cause des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Notre référence est notre approche interne de la question y compris, l’interdépendance, l’indivisibilité et l’interaction des droits de l’homme. Même avec le statut d’observateur, la Tunisie a énormément contribué aux travaux de la Conseil des Droits de l’Homme. La diplomatie tunisienne, notamment via notre Mission permanente à Genève, a été très active et a pris nombre d’initiatives dans cette direction, suscitant le respect et la considération des diverses parties prenantes actives sur les dossiers des droits de l’homme.
Compte tenu de notre contribution au niveau international et eu égard aux avancées considérables réalisées au niveau national, tant au niveau des textes que de la pratique, il était devenu évident que la Tunisie soit élue avec aisance au Conseil des Droits de l’Homme. Le score obtenu, soit 98% des voix, illustre si besoin est, la confiance de la communauté internationale vis-à-vis de notre pays tant dans sa démarche que sa capacité à contribuer à faire avancer la cause des droits de l’homme.
Et sa désignation pour la présidence des négociations relatives à la réforme du Conseil de sécurité ?
La réforme du Conseil de sécurité est le processus de négociation le plus difficile et le plus complexe au niveau international. Et c’est compréhensible puisqu’il s’agit de l’organe des Nations Unies responsable en premier lieu de la paix et de la sécurité internationales. S’il y a une quasi-unanimité sur le diagnostic ou encore sur la nécessité de le réformer pour tenir compte des réalités internationales contemporaines, la prescription en revanche, pour utiliser un jargon médical, se conjugue au pluriel. Il y a plus, parfois beaucoup plus qu’un avis à ce sujet, et très souvent divergents. La conduite de ces négociations que la Tunisie a l’honneur de co-présider avec la Roumanie, est une marque de confiance renouvelée au niveau international sur la capacité de notre pays à assumer cette responsabilité et de sa diplomatie, sous la conduite de M. le Ministre Jhinaoui, à aplanir les difficultés et à favoriser l’élaboration d’un dénominateur commun susceptible de conduire au consensus multilatéral escompté sur la question.
Avez-vous l’intention de briguer au nom de la Tunisie d’autres postes ?
Il est peut-être prématuré d’en parler aujourd’hui. On va devoir d’abord se focaliser sur nos priorités, défendre nos intérêts nationaux et assumer comme il se doit nos missions et mandats actuels pour hisser haut les couleurs de la Tunisie.
Légende de la photo, le ministre Jhinaoui, avec les membres de la Mission Permanente de Tunisie auprès des Nations Unies à New York, au cours des derniers travaux de la 71 ème session de l'Assemblée Générale des Nations Unies (UNGA71), en septembre 2016
Debout de gauche à droite: Mlle Bourhil, Ambassadeur Khiari, le Ministre Jhinaoui, M. Baati, Mme Bardaoui
Debout deuxième rangée de gauche à droite : MM. Missaoui, Louati, Ben Sliman et Laouani
Debout de gauche à droite: Mlle Bourhil, Ambassadeur Khiari, le Ministre Jhinaoui, M. Baati, Mme Bardaoui
Debout deuxième rangée de gauche à droite : MM. Missaoui, Louati, Ben Sliman et Laouani
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