Le « dégagisme » est de retour
On croyait qu'il avait rejoint les vieilles lunes. Or voilà que « le dégagisme » fait sa réapparition après quelques années d’absence à l’occasion d’un mouvement social organisé par la fédération générale de l’électricité et du gaz. Celle-ci vient d'appeler à une grève pour le 10 mai. Elle entendait ainsi protester contre « la mauvaise gestion » du Pdg de la Steg, son « favoritisme », le recrutement de cadres qui appartiennent « au régime déchu », « la dégradation du climat social ». On a évoqué également «des cas de corruption» qui concernaient la centrale électrique de Mornaguia, parlé de l'éventualité «d’une privatisation de l’entreprise », alors que le gouvernement l'avait toujours rejetée. Autant de griefs qui n'ont aucun rapport avec le rôle d'un syndicat. Mais qu'importe. Les syndicats se sentent aujourd'hui le vent en poupe. Ils peuvent tout se permettre, toiser de haut le chef de gouvernement, changer les ministres, humilier les Pdg, fixer des lignes rouges.
En fait, tout se passe comme si l'Ugtt voulait coûte que coûte exhiber sa force et pour ce faire, elle recourt à la grève à tout propos et même hors de propos. Au sein de la classe politique (car l'Ugtt fait aussi et surtout de la politique), elle fait figure de géant parmi des lilliputiens, mais un géant aux pieds d'argile. Elle n'arrive plus à contrôler ses troupes. On ne compte plus les cas d'insoumission en son sein, comme en atteste la grève des professeurs et leur refus de remettre les notes à l'administration contre l'avis de la centrale et surtout celui de Noureddine Taboubi. Ce dernier s'y était impliqué personnellement, promettant aux familles tunisiennes de bonnes nouvelles au lendemain de sa rencontre avec les trois ministres concernés. La réponse de la fédération de l'enseignement secondaire n'a pas tardé. «Il n'est pas question de communiquer les notes». On pourrait multiplier les exemples.
Mustapha
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