News - 28.09.2018

Leaders N° 89 en kiosque : du séisme politique à...«Mare nostrum»

Marasme économique, crise politique, inflation galopante, sécheresse, recrudescence des grèves : la Tunisie n’a pas fini de manger son pain noir en ce début d’automne. On croyait avoir eu notre lot de mauvaises nouvelles. Mais il sera dit que l’année 2018 sera comme les précédentes une « annus horribilis », avec surtout des intempéries qui resteront dans les annales avec des précipitations qui dépassaient les 300 mm et qui avaient failli engloutir tout le Cap Bon.

48 heures après, on a eu droit à un séisme politique: la fin du consensus. : Ennahdha-Nidaa qui marque la fin d’une expérience qui avec tous ses défauts avait permis au pays de jouir d’une stabilité relative. « C’est tout l’édifice qui s’ébranle (...) La fin du Tawafouk a fait voler en éclats tout un attelage qui s’ébranle dangereusement et menace de s’écrouler» constate Taoufik Habaieb. «Du coup, Ennahdha a trouvé son partenaire pour le prochain mandat législatif et présidentiel. Rompant avec Béji Caïd Essebsi et, partant, son parti Nidaa, qu’il considère tous deux incapables d’incarner la force politique d’avenir, le parti islamiste a choisi Youssef Chahed, comptant trouver en lui dans le futur un coéquipier approprié. Dans ce nouveau processus, le jeu d’Ennahdha est bien subtil. D’un côté, on lui impose de choisir entre se maintenir en poste sans postuler aux élections de 2019, ou quitter le gouvernement pour se consacrer librement à son dessein et de l’autre, on en fait le nouveau partenaire(...)Double langage ou partage des rôles, des voix s’élèvent pour se demander dans quelle mesure Chahed sera-t-il acquis aux choix fondamentaux et non négociables d’Ennahdha, lui sera-t-il loyal et à quel degré?».

«Pensons la mer, pensons la méditerranée». Leaders consacre un dossier de 20 pages à « la Grande Bleue«, «le berceau de la civilisation» et « Mare Nostrum», autrement, la méditerranée . Comment interpréter ce paradoxe : malgré ses 1300 kilomètres de côtes sur deux façades, la Tunisie a souvent tourné le dos à la mer alors que nous avons été depuis Carthage des acteurs significatis dans cet espace. «Nous sommes en train de passer à côté d’un gisement exceptionnel de richesses abondantes, de potentialités multiples et croissances effectives, constate amèrement» l’auteur. «Un trésor nous échappe (…) et nous nous contentons du plus simple , du plus facile, du plus modeste et n’agissons qu’au coup par coup, sans une vision d’ensemble, sans une gouvernance globale , tout en ignorant les qustions environnementales», déplore encore l'auteur, pour finir par poser cette question : quelle est notre vision maritime quelles sont nos convictions et comment voudrions nous affirmer notre statut de pays maritime et méditerranéen.

C’est ce à quoi s’attache à répondre ce dossier à travers des articles signés Olivier Poivre d’arvor, ambassadeur de France, Hakim Ben Hammouda, Ammar Mahjoubi, Mohamed Laziz Ben Achour, Mohamed Larbi Bouguerra et Taoufik Ayadi.

Il y a un an, Slim Chaker était ravi à l'affection des siens terrassé par un infarctus en plein marathon. Leaders publie une lettre émouvante de sa veuve : «Lettre à mon avis défunt». elle termine par ces mots:

Repose en paix mon cœur, mon ami, mon compagnon, nous ne vieillirons pas ensemble et tu ne vieilliras même pas ; j’espère que tu es avec ton grand-père que tu n’as jamais connu mais que tu as rejoint presque au même âge et au même endroit… en parlant d’absurde!

Adieu Slim
Allah yarhamek

Leaders rend également hommage à deux grandes figures qui nous ont quittés récemment : Abdessattar Mabkhout, l'expert-comptable, enseignant, l'homme cultivé et le supporter fervent de l'Espérance, le club de Bab Souika où il est né ; Mohamed Mouldi Hammami, le brillant ambassadeur «qui aimait l'Afrique» et Béatrice Slama, historienne et doyenne des communistes tuinisiens.