Taoufik Baccar révèle la nouvelle architecture bancaire tunisienne

Au pas de charge, la mise en œuvre du programme présidentiel 2009-2014 pour le secteur bancaire et financier se déploie intensivement comme le révèlent les mesures arrêtées en Conseil Ministériel restreint le 11 juin, et présentées par le Gouverneur de la Banque Centrale à la presse, mercredi. Après avoir passé en revue la nette amélioration des fondamentaux notamment à travers l’accroissement des fonds propres passés, fin 2009, à 4292 MD contre 2774 MD en 2004, et la baisse des créances classées de 23.6% à 13.2% au cours de la même période, c’est une nouvelle cartographie bancaire et financière qu’il a révélée :

• D’abord de nouveaux pôles bancaires : Tunisie Holding qui regroupera en véhicule financier et non en fusion, la STB, la BNA et la BH et Moubadara Holding et une refonte totale du dispositif en faveur des PME, regroupant Moubadara Bank (ex BFPME), Moubadara Placement (les sicars régionales et le fonds minier), et Mouabdara Garanties (ex Sotugar, FNG et Fonds Culturel…);
• Un bras européen et international: Tunisian Foreign Holding, soit une véritable conversion de l’ex UTB (Paris), avec un rétrécissement des actionnaires à 3 actionnaires publics (Banque Centrale, STB et BH), une première augmentation et, à moyen terme, une deuxième augmentation pour permettre d’accueillir un partenaire stratégique (49%);
• Un pôle tuniso-libyen formé de la BTL et de la NAIB, qui s’élargira progressivement à l’ALUBAF, puis à d’autres partenaires, avec la création d’une filiale (et non d’une agence) à Tripoli, rayonnant sur la Jamahirya;
• Une reprise active en Afrique Sub-Saharienne, à travers la remontée (25%) de la STB au capital de la SONIBANK qui couvre, à partir de Niamey, les 6 pays de l’UEMOA;
• L’élargissement du champ d’intervention de la BTS et la régionalisation des compagnies de leasing.

Une exécution qui s'engage avec sérieux et célérité

Cette nouvelle architecture s’accompagne par un développement de la bancarisation de l’économie, l’extension du réseau d’agences (1 agence pour 7000 habitants), le développement de la monétique et des payements à partir du téléphone mobile, la modernisation des services bancaires et l’amélioration de leur qualité, en plus d’un plus grand effort d’attractivités d’établissements bancaires et financiers afin qu’il s’implantent en Tunisie, nouveau pôle financier régional.

En moins de 9 mois, la vision plébiscitée à travers le programme présidentiel commence à prendre forme de manière très nette. Tout le travail conceptuel et préparatoire a pu être mené rapidement et en profondeur, pour permettre l’engagement effectif de la réalisation. Si le calendrier de mise en œuvre n’a pas été évoqué par le Gouverneur de la Banque Centrale, on peut espérer, au vu du rythme accéléré de la préparation, que l’agenda sera très serré.

Reste tout l’effort qu’il sera nécessaire de déployer pour expliquer clairement chaque nouvelle mesure, faire connaître ses démarches et mettre en valeur ses bénéfices. Un programme ambitieux et une exécution qui s’engage avec sérieux et célérité.