Comment naîtra le nouveau holding banquier des PME Moubadara

A côté de Tunisie Holding devant regrouper les participations de l’Etat au capital des banques publiques (STB, BNA et BH), la nouvelle entité dédiée aux PME, Moubadara Holding aura à jouer un rôle catalytique dans la création et le développement du tissu entrepreneurial.  Regroupant en filiales juridiquement et financièrement indépendantes Moubadara Bank (ex. BFPME), Mouabdara Participations (Sicars et fonds minier) et Moubadara Garanties (ex. Sotugra), elle repose sur une philosophie bien réfléchie et un montage judicieux.

La philosophie : une seule et même démarche auprès d’un interlocuteur unique pour tout projet à lancer. Qu’il s’agisse d’instruction du dossier, de son montage financier, de ses garanties, du suivi de son investissement, puis de son exécution et, plus tard, de son développement, de sa restructuration, si besoin, et de sa transmission, un jour : le promoteur n’aura pas à se balader entre les méandres des banques, Sicars, et autres institutions. C’est à celles-ci de se réorganiser pour fonctionner en réseau complémentaire et de signatures conjointes. Le gain en délais et les synergies n’en sera que bénéfique.

Le montage retenu consistera à faire remonter au sein d’une société anonyme Moubadara Holding, les participations de l’Etat dans la BFPME (67%), la Sotugar (37%) et les Sicars. A cet effet la participation de l’Etat au capital des Sicars régionales sera portée à 34%. Il ne s’agit pas de fusionner l’ensemble, mais de regrouper les participations dans le holding, tout en gardant l’indépendance juridique et financière de chaque entité. Chaque filiale exerce en effet dans le cadre d’une activité réglementée différente, sous un régime propre, avec des exigences différentes, comme tel est le cas de la banque, de la société de garantie et des Sicars.

Fédérée au sein de Moubadara Holding, elles bénéficieront de la synergie commune, d’une meilleure répartition des tâches dans un process d’optimisation, de complémentarité et de performance. Dès l’instruction du dossier de création de projet, il est transmis conjointement aux autres maillons pour examiner son montage financier, les participations au capital, les garanties et le financement. Une fois approuvé, les Sicars prendront le relais et seront les mieux indiquées, siégeant dans ses instances d’administration, et de par leur proximité régionales, à en accompagner l’investissement et l’exécution. Aux banques d’en financer l’exploitation.

Qu’adviendra-t-il si un projet est recalé par le système ? Tous les recours sont possibles, mais l’esprit est d’accompagner le promoteur à revoir son projet et de l’accompagner dans cette révision jusqu’à aboutir à la formule la plus appropriée.

Les équipes en charge de Moubadara Holding ont travaillé laborieusement durant tous ces derniers mois afin de finaliser le concept. Il s’agit à présent d’aller rapidement dans la mise en œuvre, en accomplissant toutes les formalités d’augmentation de capital dans les Sicars, de créations des nouvelles entreprises et de mise en place des procédures de fonctionnement. Ce qui ne saurait tarder.

Membre de l’équipe, M. Khalil Ammar, PDG de la BFPME à livre à Leaders dans l’interview ci-après des éclaircissements utiles sur cette démarche.