Samir Gharbi: Stop à l'islamophobie
Une grande manifestation est prévue dimanche 10 novembre à Paris pour dire «Stop à l'islamophobie». A l'origine de cette initiative, il y a cette altercation entre un élu du Rassemblement National et une mère voilée (Fatima E.) lors du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, en France, le 11 octobre. Cette affaire a déclenché une nouvelle polémique «pour et contre» le port du voile en France. Puis, il y a eu l’attentat contre la mosquée de Bayonne le 28 octobre… De tels actes visent à stigmatiser les musulmans et à semer encore plus la discorde et la haine entre les français musulmans et les autres.
L’islam est la deuxième religion en France, avec environ 5 millions d’adeptes (dont plus de 110 000 convertis), soit près de 7% de la population française. Les Chrétiens sont majoritaires (65 %). Les juifs représentent presqu’1% (600 000) et les autres religions (moins de 2%). Les «sans» religion sont estimés à 25%. On dénombre en France près de 100 000 édifices religieux, dont 45 000 églises catholiques, 3 000 églises protestantes, 2 200 mosquées, 500 synagogues et 300 temples bouddhistes.
Le mouvement actuel anti-islamophobe vient longtemps après le mouvement SOS Racisme (1984) et son célèbre slogan «Touche pas à mon pote». Il fait partie du bouillonnement de la société française qui a choisi, depuis les années soixante, la politique de «l’intégration», politique qui montre depuis quelques années ses limites justement avec l’absence d’intégration et le communautarisme.
La lutte des musulmans qui se battent aujourd’hui en France pour leur dignité est un combat de longue haleine. Il faut qu’ils regardent les réalités en face: nombreux sont les musulmans qui ont réussi dans leur vie et leur intégration. Ils sont sortis de leurs «ghettos». Nombreux aussi sont ceux qui continuent à vivre et à subir la vie dans les quartiers où règnent les dealers de la drogue et autres trafics. Nombreux sont les musulmans qui veulent vivre «comme chez eux» (ils squattent les rues pour faire des «méchouis» et vendre leur bric et broc). L’Etat est relativement tolérant. Mais les «français de souche» le sont moins. D’où les affrontements avec la police et les autres. Les «bons musulmans» n’arrivent plus à faire entendre leur voie face à la montée du terrorisme en France même (j’ai recensé, de 1972 à 2019) plus de 140 actes terroristes liés à l’islamisme politique et au djihadisme.
Les musulmans majoritaires doivent se dire que la majorité des Français n’est pas contre eux. Ils subissent la réaction d’une minorité (et des politiciens qui exploitent les sentiments xénophobes). Ils doivent aussi se démarquer de tous les autres musulmans (moins de 1%) qui exploitent l’Islam à des fins politiques et haineuses.
Samir Gharbi
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En ce temps de repli identitaire et la montée du populisme d'extrême droite dans les démocraties libérales, tout prétexte devient propice pour réveiller les démons de la haine et de l'exclusion de l'autre.L'ignorance y rajoute une couche ..Si "les bons musulmans" se démarquent des errements des "mauvais",il importe de clarifier dans ce contexte le sens des mots.Dans un pays laïc,tous les cultes sont respectés ,aussi longtemps qu'ils se respectent réciproquement.Dans ce cas ,être islamphobe ne signifie pas rejet de la religion musulmane ,mais plutôt une aversion à l'égard d'un Islam à dessein politique qui projette d'imposer une vision unique des rapports sociétaux ( tenue vestimentaire, la condition féminine, un code charaique,...).C'est d'autant plus anachronique lorsque de tels rapports s'etalent dans l'espace public ,lieu de cohésion et de convivialité .Cette approche se contredit,pour le cas de la France avec les principes républicains basés sur le droit positif (liberté,égalité et fraternité).Toute violence ou racisme sont blâmables d'où qu'ils proviennent.Il faut rappeler ,toutefois qu'en matière de religion, l'Occident a franchi des avancées grâce à l'esprit critique et à la sécularisation ,alors que l'Orient peine à se pencher sur la rigidité de ses dogmes .Pour s'en sortir, chaque croyant devrait s'emanciper de l'emprise de"faux dévots " et s'approprier de son individualité qui détermine sa responsabilité vis à vis de Dieu (Amour et Justice) et des lois civiles du pays où il réside. .. Reste que cette pseudo querelle sur le port du voile occulte un problème plus incisif, celui de l'échec de la politique d'intégration dans l'hexagone et ses territoires outre-mer..
En ce temps de repli identitaire et la montée du populisme d'extrême droite dans les démocraties libérales, tout prétexte devient propice pour réveiller les démons de la haine et de l'exclusion de l'autre.L'ignorance y rajoute une couche ..Si "les bons musulmans" se démarquent des errements des "mauvais",il importe de clarifier dans ce contexte le sens des mots.Dans un pays laïc,tous les cultes sont respectés ,aussi longtemps qu'ils se respectent réciproquement.Dans ce cas ,être islamphobe ne signifie pas rejet de la religion musulmane ,mais plutôt une aversion à l'égard d'un Islam à dessein politique qui projette d'imposer une vision unique des rapports sociétaux ( tenue vestimentaire, la condition féminine, un code charaique,...).C'est d'autant plus anachronique lorsque de tels rapports s'etalent dans l'espace public ,lieu de cohésion et de convivialité .Cette approche se contredit,pour le cas de la France avec les principes républicains basés sur le droit positif (liberté,égalité et fraternité).Toute violence ou racisme sont blâmables d'où qu'ils proviennent.Il faut rappeler ,toutefois qu'en matière de religion, l'Occident a franchi des avancées grâce à l'esprit critique et à la sécularisation ,alors que l'Orient peine à se pencher sur la rigidité de ses dogmes .Pour s'en sortir, chaque croyant devrait s'emanciper de l'emprise de"faux dévots " et s'approprier de son individualité qui détermine sa responsabilité vis à vis de Dieu (Amour et Justice) et des lois civiles du pays où il réside. .. Reste que cette pseudo querelle sur le port du voile occulte un problème plus incisif, celui de l'échec de la politique d'intégration dans l'hexagone et ses territoires outre-mer..
" l´Etat est relativement tolerant". Oui les lois publiées dans l´EU sont bonnes et contre le racisme et la xenophobie, mais la majorité des peuples ne sont pas tolerants et les pouvoirs publiques ne font pas -grand grande pour arrêter l´slamophobie. On peut dire qu´en general rien n´est bon chez le Moyen Orient et l´Afrique du Nord. Et surtout rien n´ est écrit et dit sur "le printemps arabe", là ou je suis on a publier deux articles l´un sur le Liban et l´autre sur l´Algerie, ils n´ont recu aucun commentaire, finalement ils son retirés. On ait prés de croire que l´ Occident nous en veule, peut être parceque l´Europe n´oubliera jamais la defaite de l´Europe entière pendant les "Croisades".
Les premiers à nourrir l’islamophobie en Europe, ce sont les musulmans. A force de vouloir ressembler en tous points à l’Autre, ils en oublient ce qu’ils sont eux mêmes. Ils donnent ainsi des verges pour se faire battre à tous ceux qui guettent le moindre de leur faux pas pour les stigmatiser, les acculer à la défensive, voire les exposer à la répression brutale. Une journaliste d’origine marocaine, qui s’est faite connaître par ses interventions tonitruantes et controversées sur de multiples sujets concernant l’immigration, ne vient-elle pas de réclamer que la police fasse usage de balles réelles contre les jeunes des banlieues ghettoïsées ? Des journalistes, écrivains, analystes d’origine maghrébine s’emploient à longueur de colonnes et sur les télévisions à réduire le Coran à un tract anti tout de ce que les Occidentaux considèrent comme un viatique de valeurs pour assurer le « vivre ensemble », selon l’expression consacrée. Or, il s’avère le plus souvent à l’examen, que ces critiques n’ont qu’une connaissance approximative des préceptes coraniques, mais qu’ils n’hésitent pas, avec beaucoup de suffisance parfois, à se placer du bon côté du manche pour plaire à leurs interlocuteurs en se faisant célébrer comme le « bon musulman », comme on célébrait jadis au temps de la colonisation, les « bons arabes » ou les « bons nègres ». La France profonde reste au fond rétive au pluralisme culturel et religieux, quoiqu’en dise la France officielle, qui, pour contenir les dérives, brandit à tout bout de champ la « laïcité », qui est la neutralité de l’Etat et le droit de chaque citoyen de croire ou de ne pas croire. Au nom de cette laïcité, qui est une spécificité française découlant d’une longue histoire conflictuelle, parfois tragique, entre l’Eglise catholique et l’Etat, les musulmans sont mis sous pression pour qu’ils gomment toute différence, se dissolvent dans le paysage et, dépassant un premier stade d’intégration, s’assimilent en renonçant par exemple à choisir des prénoms arabes ou musulmans pour leurs enfants ! Peut-on imaginer un foyer croyant musulman refuser de donner le nom de Mohamed, Ali, Khadija ou Zeineb à ses enfants? Autant obliger les foyers chrétiens à rejeter les prénoms de Jean, Pierre ou Paul. Toutes les sources concordent sur un point : 90% des musulmans de France pratiquent leur religion paisiblement. Ils représentent à peine 10% du total des Français réputés musulmans, en raison de leurs origines ou de leur filiation, qui eux, ne pratiquent pas, ou limitent leur pratique religieuse à l’une des cinq obligations de l’islam (le plus souvent le jeûne), tout en restant dans le bain de la culture islamique, dans lequel ils plongent notamment à l’occasion des grandes fêtes comme l’aïd. C’est dire combien sont dérisoires les débats artificiellement enflammés avec effets de manches garantis, que l’on voit s’installer régulièrement, d’une façon récurrente désormais, pour quelques jours ou quelques semaines, dans les télévisions notamment, autour de tel ou tel détail vestimentaire, alimentaire ou autre, que l’on promeut trop vite au rang de preuve « irréfutable » de l’incompatibilité de l’islam avec la démocratie, la laïcité ou la modernité. Oui vraiment, stop à l'islamophobie qui divise, et tournons nous vers des dossiers autrement plus lourds, dont le traitement conditionne l'avenir des générations laissées pour compte.
paroles de SAGE. court clair et concis.
Puisque les discours et déclarations d’intention ne suffisent plus, parce que l’heure est grave : le 10 novembre à Paris nous marcherons pour dire : - STOP aux discours racistes qui se déversent sur nos écrans à longueur de journée, dans l’indifférence générale et le silence complice des institutions étatiques chargées de lutter contre le racisme. - STOP aux discriminations qui visent des femmes portant le foulard, provoquant leur exclusion progressive de toutes les sphères de la société. - STOP aux violences et aux agressions contre les musulmanes et les musulmans, qui se retrouvent progressivement déshumanisés et stigmatisés, faisant d’eux des terroristes potentiels ou des ennemis de l’intérieur. - STOP aux délations abusives jusqu’au plus haut niveau de l’Etat contre des musulmans dont le seul tort serait l’appartenance réelle ou supposée à une religion. - STOP à ces dispositifs de surveillance de masse qui conduisent à une criminalisation pure et simple de la pratique religieuse. Les conséquences, notamment pour des salariés licenciés et des familles déstabilisées, sont désastreuses et ne peuvent plus être tolérées. Cette criminalisation se fait au détriment des libertés fondamentales et des principes les plus élémentaires d’égalité censés guider notre pays. Nous, musulmans ou non, disons STOP à l’islamophobie et nous serons nombreux pour le dire ensemble le 10 novembre prochain à Paris. Nous appelons toutes les organisations, toutes les associations, tous les collectifs, toutes les fédérations de parents d’élèves, tous les partis politiques, toutes les personnalités, tous les médias, toutes les personnes solidaires à se joindre à cet appel solennel et à répondre présent à la marche du 10 novembre prochain. Il en va des libertés fondamentales de tous. Il en va de la dignité et de l’intégrité de millions de concitoyens. Il en va de notre unité à tous, contre le racisme sous toutes ses formes qui, aujourd’hui, menace une nouvelle fois la France.