Avènement de Hussein Bey: les révélations du Pr Azzedine Guellouz
Ce «moment historique» qu’est l’accession au pouvoir de Hussein Bey, en 1705 – 1706, reste peu connu dans sa complexité, ses antécédents comme ses suites. Fondateur de la dynastie husseinite qui gardera le trône de Tunisie pendant plus de deux cent cinquante-deux ans, jusqu’au 25 juillet 1957, il avait succédé à Ibrahim Chérif. Ce personnage resté dans l’ombre n’est autre que le tyrannicide qui avait mis fin, en 1702, au règne sanguinaire de Mourad III.
Toute cette séquence controversée est rétablie par le Pr Azzedine Guellouz, du haut de son érudition, dans un ouvrage publié par l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beït al-Hikma. Sous le titre de L’avènement de Hussein Bey, Fondateur de la Dynastie Husseinite (1705 – 1706) », il revient sur le «berceau de la Tunisie contemporaine», avant de traiter des ombres et lumières sur Ibrahim Cherif et son gouvernement, les origines et antécédents de Hussein Ben Ali et sa collaboration difficile avec Ibrahim Chérif. Le dernier chapitre est intitulé «Avènement légendaire et évènements réels : la véritable date de l’accession au pouvoir de Hussein 1er».
Le récit, précis, documenté, très bien écrit sous une plume raffinée, nous apporte des éclairages inédits. En fin connaisseur et spécialiste de renom, le Pr Azzedine Guellouz confronte les textes des voyagistes et historiographes, rétablit les faits et les met dans leur contexte. D’emblée, il avait tenu dans une note liminaire à préciser les règles utilisées pour la transcription des mots arabes, un véritable guide pour les chercheurs. La bibliographie est, elle aussi, instructive avec les textes des chroniqueurs arabes classés au prénom. L’index des noms propres permet de retrouver facilement les repères recherchés.
Une fois de plus, le Pr Azzedine Guellouz nous gratifie d’un ouvrage qui fera sans doute référence. Beit al-Hikma aura eu le mérite de l’éditer.
Bonnes feuilles
Ombres et lumières sur Ibrahim Chérif: considérations politiques et vérité historique
«Connaître et bien connaître un homme de plus, surtout si cet homme est un individu marquant et célèbre, c’est une grande chose qui ne saurait être à dédaigner». Sainte- Beuve(29).
Ibrahim Chérif, agent de la Sublime Porte (1702) - Une tradition constante - Des indices concordants - Un silence politique ; Ibrahim Chérif, compagnon de Ben Choukr (1694) - Autre silence politique: les causes du conflit algéro-tunisien de 1694 - Un paradoxe: Ibrahim Chérif au service des Mouradites.
1. Ibrahim Chérif, agent de la Sublime Porte (1702)
Pour rendre compte des circonstances qui ont entouré le coup d’État du 10 juin 1702, l’historien Ben Bou-Dhiaf donne force détails sur les exactions qui avaient valu à Mourad III la réprobation unanime des populations et leur haine. Il ne se croit pas tenu, dans cette partie de cet exposé, de citer ses sources, de les confronter ou de les critiquer. L’accord entre les chroniques qu’il utilise et ses propres convictions est sans doute parfait. Le sinistre “Mourad Bou Bala”(30)a, sans contestation aucune, mérité mille fois la mort et tous les habitants de la régence ont béni le geste d’Ibrahim.
Une tradition constante
Mais au moment d’ajouter une autre explication, il prend soin de préciser qu’elle a pour source : «une tradition constante, que ne contredisent ni la logique ni les institutions, bien que certains historiens aient jugé bon de la passer sous silence, pour des considérations politiques»(31). L’indication est précieuse. Il est important en effet de savoir que des chroniqueurs, que nous pouvons “situer” politiquement, ont cru nécessaire, et politique, de passer sous silence un événement politique dont Ben Bou-Dhiaf nous donne le détail.
Nous sommes en droit de supposer un rapport entre les intérêts et les craintes des chroniqueurs en cause et le problème qu’ils se sont abstenus d’aborder. Reste à définir ce rapport. En l’espèce, l’explication que Ben Bou-Dhiaf rapporte et croit vraisemblable c’est que l’intervention de la Sublime Porte n’a pas été étrangère au coup d’État de juin 1702 : Ibrahim Chérif, le chef et le bénéficiaire de la conjuration, aurait agi avec l’assentiment des autorités d’Istanbul, sinon sur leur ordre exprès.
Ibrahim Chérif se trouvait à Istanbul au moment où une délégation de la régence d’Alger s’y trouvait. Les deux régences étaient en guerre et, avec l’aide du pacha de Tripoli, Khalil Bey, Mourad III venait même d’infliger aux troupes d’Alger l’une des rares défaites qu’elles aient jamais subies sur leur propre territoire. Ses assauts contre Constantine avaient pu être repoussés mais l’alerte avait été chaude (octobre 1700). Il avait d’ailleurs consacré son année à préparer une nouvelle offensive.
Les autorités d’Istanbul avaient réuni les délégués d’Alger avec Ibrahim Chérif et avaient donné ordre aux trois États-frères de cesser les hostilités. Les ordres de la Sublime Porte avaient été transmis à Mourad III, qui, publiquement, refusa de s’y conformer. C’est alors qu’avaient été dénoncées à la Sublime Porte les cruautés à peine croyables du bey de Tunis. Ibrahim Chérif, convoqué, adjuré de dire si les accusations algériennes étaient fondées, avait hésité à commettre un parjure(32). Le sultan avait alors déclaré: «Il faut libérer ces Musulmans de cette tyrannie […] si je m’abstiens, je m’en rends complice». Les oulémas consultés approuvèrent.
Ibrahim Chérif avait alors compris le danger qui menaçait sa “petite patrie” si les armées du sultan devaient venir l’attaquer. Il proposa: «Le mal ne vient que d’un seul homme; si le sultan veut bien m’en donner l’ordre, je me charge d’en débarrasser le pays […]» Cette solution, discrète et économique, avait été adoptée; Ibrahim Chérif reçut donc l’ordre d’exécuter Mourad III. Un décret, qui devait rester secret, l’investissait de la charge de bey.
Des indices concordants
La “tradition” dont Ben Bou-Dhiaf fait état est confirmée par un témoin direct, l’auteur du Mémoire anonyme annexé au Second Voyage de Lucas. Quoi qu’il en soit de son identité, cet homme a vécu à Tunis de 1684 à 1708 et semble avoir noté, pratiquement au jour le jour, sinon les événements eux-mêmes, du moins les échos qu’il en pouvait recueillir à Tunis. Or il confirme qu’Ibrahim Chérif avait été envoyé à Istanbul pour y recruter des miliciens(33).
Il confirme aussi que Mourad III avait reçu un Capidji notifiant la volonté du Grand Seigneur que les régences de Tunis et d’Alger vécussent en paix et que ledit Capidji avait été accueilli avec beaucoup d’égard, mais qu’on ne se faisait pas d’illusions à Tunis sur l’efficience de tels ordres. L’entourage de Mourad III avait même recours à un procédé classique en pays de régence : la mise en doute de l’authenticité des ordres reçus (34): «Ce ne serait pas la première fois, disait-on, que des gens intrigants auraient rendu tout un roïaume la duppe de leur avarice». C’était bien le signe que Mourad III ne comptait pas y obtempérer. Et, de fait, il continua ses préparatifs de guerre contre Alger(35).
En outre, le coup d’État de Tunis avait été précédé d’un coup d’État à Tripoli. Khalil Bey, l’allié de Mourad contre Alger, avait lui aussi été victime d’une mutinerie de la milice turque et était venu se réfugier à Tunis(36). Or l’alliance entre Khalil et Mourad ne faisait pas de doute pour la Sublime Porte et Rachid, l’historiographe officiel du sultan Ahmed III, suivi de De Hammer, signale, en mai 1703:
«[…] l’éloignement de Khalil Bey de Tripoli qui, de concert avec Mourad, avait fait une tentative pour s’emparer d’Alger […]. Après son éloignement, la Porte parvint facilement à rétablir la paix entre les États barbaresques et à apaiser leurs différends.» (37)
De fait, alors que les troupes tunisiennes avaient déjà quitté la capitale et se dirigeaient vers la frontière de l’ouest(38), dès que Mourad III fut remplacé par Ibrahim Chérif, il ne fut plus question de guerre contre Alger. Un nouveau chef était à la tête du gouvernement de Tunis. Il était normal que, dans la mesure où cela lui était possible, il ajournât les projets d’expédition et mît une sourdine aux contestations diplomatiques, si justifiées qu’elles aient pu être par ailleurs(39). Mais, en l’espèce, le renoncement à la guerre contre Alger n’était pas une simple tactique, il répondait à un changement d’orientation politique inspiré, dicté, par Istanbul.
Un silence politique
C’est précisément ce que, pour des considérations “politiques”, ont voulu ignorer certains historiens, c’est-à-dire Hussein Khodja et ses successeurs historiographes officiels. Or Hussein Khodja a été le ministre de Hussein Bey. Comme son nom l’indique, il était bach-khodja, secrétaire des commandements en langue turque. À ce titre, il était spécialement chargé des relations avec la Turquie.
Avec raison, par conséquent, Ben Bou-Dhiaf refuse d’admettre qu’un tel spécialiste ait pu ignorer les tenants et les aboutissants du coup d’État du 10 juin 1702 et plus particulièrement le rôle de la Sublime Porte dans ce coup d’État.
Cette remarque nous apprend que les défenseurs du prestige husseinite se sont attachés à nier l’intervention de la Sublime Porte dans le coup d’État qui avait porté Ibrahim Chérif au pouvoir.
Or nous pouvons, encore moins que Ben Bou-Dhiaf, éviter de considérer cette intervention comme vraisemblable. Des indices irrécusables confirment la «tradition constante conforme à la logique et aux institutions» et ces indices ne pouvaient être ignorés d’eux. S’ils n’en ont pas tenu compte, c’est donc qu’il importait en quelque manière au prestige de la dynastie husseinite que fût passée sous silence cette intervention de la Sublime Porte dans la chute du dernier représentant de la monarchie mouradite.
Il importait donc à Hussein Khodja, ministre de Hussein Bey, à Mohammed Es-Sarraj, ministre de son fils aîné Mohammed (Er- Rachid) Bey, à Hammouda Ben Abdelaziz, ministre de son second fils Ali Bey, qu’Ibrahim Chérif ne parût pas avoir agi sur l’ordre exprès de “Sa Hautesse”.
Ce n’est pas pourtant qu’ils fassent peu de cas du geste par lequel Ibrahim Chérif avait libéré le pays de l’oppression de Mourad III. Ce geste est une œuvre pie par laquelle Ibrahim Chérif s’est assuré les bénédictions humaines et divines. Mais il fallait que la décision d’Ibrahim Chérif lui eût été dictée par l’indignation, par des considérations morales, à l’exclusion de toutes considérations politiques. Si son geste avait une signification politique, on la voulait limitée : Mourad III était un prince injuste et indigne, il était méritoire de le tuer. Mais ce que les historiographes husseinites ne voulaient pas, c’était que l’on vît dans le geste d’Ibrahim contre Mourad III l’influence d’Istanbul.
Nous voilà prévenus: la vigilance des historiographes husseinites “engagés” s’est étendue à des événements qui ont précédé l’accession de Hussein Ben Ali au pouvoir, des événements qui concernent les rapports de son prédécesseur Ibrahim Chérif avec la dynastie mouradite d’une part, et d’autre part avec la métropole turque. La constatation a son importance. Elle nous dicte de chercher dans la vie et la carrière d’Ibrahim Chérif les indices susceptibles de le classer politiquement tant par rapport à la Sublime Porte que par rapport à la dynastie mouradite.
2. Ibrahim Chérif, compagnon de Ben Choukr (1694)
Du passé d’Ibrahim Chérif avant son accession au pouvoir, nous savons très peu de choses mais ce que nous en savons est particulièrement significatif. Ibrahim Chérif est un “Turc du Levant”, un “Turc de race pure”. Il commença à sévir dans les troupes de la régence de Tunis, à la suite de la guerre algéro-tunisienne de 1694 et des accords qui la terminèrent. Cette guerre avait vu les troupes d’Alger, conduites par le dey Chaabane, marcher contre Tunis, alors gouvernée par le bey Mohammed (Ben Mourad) et tenter d’en donner le gouvernement à Mohammed Ben Choukr.
Autre silence politique : les causes du conflit algéro-tunisien de 1694
Mais le soutien à Mohammed Ben Choukr n’était pas une fin en soi comme le laisseraient entendre les chroniques d’inspiration husseinite. Les véritables raisons de l’intervention de la régence d’Alger contre le bey mouradite de Tunis sont exposées dans une lettre adressée le 1er septembre 1694 du “camp d’Alger sous Tunis” au roi de France, Louis XIV. À la suite de la guerre qui venait d’opposer la régence d’Alger au sultan du Maroc, Moulay Ismaïl, les ambassadeurs marocains, venus négocier la fin des hostilités, avaient montré en plein divan les lettres écrites à leur maître par le bey de Tunis. Par ces lettres, il proposait à Moulay Ismaïl son alliance pour la conquête des régences d’Alger, de Tunis et même de Tripoli et de l’Égypte. Il demandait pour récompense d’être fait grand-vizir de l’empire chérifien ainsi agrandi(40).C’est pour châtier cette trahison que l’expédition avait été décidée contre un gouvernement dont bien des indices avaient amené la régence d’Alger à suspecter la fidélité à la métropole turque.
Ces indices, Chaabane, dey d’Alger, les rappelle dans sa lettre à Louis XIV. Le bey de Tunis «avait si bien inspiré la rébellion» à trente-cinq tribus arabes que «depuis trois ans il les avait attirées sur les terres de Tunis». Il avait écrit «plusieurs lettres aux Arabes voleurs et rebelles à cet État pour les engager à faire des coups sur nos sujets obéissants». Il avait également «procédé à des changements continuels des officiers de la milice dont il [avait] donné les emplois à de méchants Arabes». Enfin, suivant en cela la tradition établie par son grand-père Mourad, premier du nom, il avait prétendu faire de Tunis «une royauté et couronne héréditaire de père en fils».
Autant que pour châtier la trahison, la campagne de 1694 avait été voulue pour évincer un bey oublieux des devoirs de solidarité entre régences, des privilèges de la colonie militaire turque et du caractère oligarchique du gouvernement aristocratique militaire, institué par la Porte dans cette régence. Le dey d’Alger se disait, dans cette même lettre, chargé par “Sa Hautesse” de cette opération de police impériale. Mohammed Bey avait bel et bien contrevenu aux lois et usages de l’empire ottoman qui enjoignaient aux trois États (Alger, Tunis et Tripoli) de se traiter en frères. Il fallait lui rappeler qu’il ne pouvait y avoir dans les “trois républiques” de royauté ou de couronne héréditaire. Car, précise Chaabane Dey :
«Qui que ce soit ne peut pas se maintenir ici par la force dans la dignité de Bey ou dans celle de Dey. Nous sommes tous sous la protection et la dépendance de la milice. Nous sommes entre ses mains [...]. On ne peut s’opiniâtrer et même nous avons à ce sujet une déclaration écrite de la main de notre Grand Empereur à nos Républiques: “Quiconque de mes esclaves sera agréable à ma soldatesque des frontières et sera élu par elle pour son chef, c’est celui que j’approuve et confirme”.»(41)
Il est frappant de constater à quel point semble évidente pour l’auteur de cette lettre (qui a tout d’un manifeste) la conjonction entre la fidélité à la métropole turque, le respect des privilèges de la colonie militaire turque et l’attachement au caractère électif du gouvernement des régences.
Une autre évidence en est le corollaire : puisque les dirigeants de la régence de Tunis semblent avoir oublié ces grands principes politiques, il est normal que la Sublime Porte ait délégué les dirigeants d’Alger, “l’aîné” des États-frères, pour rétablir l’ordre. D’où l’expédition de 1694(42).
Un paradoxe: Ibrahim Chérif au service des Mouradites
De cette expédition, Ibrahim Chérif faisait partie. Le déroulement ultérieur de sa carrière, les fonctions qu’il occupa plus tard permettent d’imaginer qu’il en faisait partie comme agent conscient et responsable et qu’il n’en pouvait ignorer les objectifs.
Or ces objectifs n’avaient pas été atteints en 1694
Il était vrai, au moment où Chaabane Dey écrivait sa lettre à Louis XIV, que Mohammed Ben Mourad avait pris la fuite «avec 4 000 Arabes zouaves», tandis que «toutes les troupes turques» se ralliaient au dey d’Alger. Chaabane Dey avait pu, «avec l’agrément de l’empereur ottoman», revêtir de la robe impériale son «bon ami Mehemet Ben Choukir», puis s’en retourner à Alger. Mais Mohammed Ben Mourad avait trouvé refuge et appui auprès de ses alliés naturels, les Arabes Bédouins. Quelques mois lui avaient suffi pour organiser la résistance ; dès sa première expédition fiscale, le nouveau bey, Mohammed Ben Choukr, avait subi une écrasante défaite. Le 16 avril 1695, il abandonnait la partie, quittait le territoire tunisien. Restaient en présence d’une part les miliciens turcs, commandés par le dey, maîtres de Tunis, d’autre part le bey Mohammed Ben Mourad et ses troupes “arabes”, maîtres du reste du pays.
Un compromis devait intervenir. La mort de Chaabane Dey à Alger le facilitait. La garnison turque avait fait sa soumission au prince mouradite en même temps qu’était signé un accord entre les deux régences qui mettait fin à la “révocation” de Mohammed Bey. On peut supposer que cet accord n’était pas allé sans concessions réciproques. C’est à la suite de cet accord qu’Ibrahim Chérif s’était trouvé au service de Mohammed Bey (1695-1696), puis de ses successeurs : son frère Ramadhan Ben Mourad (1696-1699), son neveu Mourad Ben Ali Ben Mourad (Mourad III) enfin (1699-1702). C’est contre ce dernier représentant de la dynastie qu’il avait fomenté son complot de 1702.
Les mauvaises mœurs et la cruauté du tyran faisaient, nous dit-on, souhaiter sa perte par toutes les populations de la régence et le geste d’Ibrahim Chérif lui avait valu l’approbation et la bénédiction des foules. Mais l’ancien compagnon de Ben Choukr et de Chaabane Dey pouvait avoir d’autres mobiles que cette vertueuse indignation pour vouloir la mort du bey mouradite.
Quand on connaît la participation d’Ibrahim Chérif à l’expédition de Ben Choukr, quand on connaît par ailleurs les véritables raisons de cette expédition contre Mohammed Ben Mourad, on s’étonne moins de voir Ibrahim Chérif chargé par la Sublime Porte du meurtre du dernier bey mouradite. Et lorsque l’on constate alors le silence des historiens-ministres sur les motifs véritables de l’expédition de Ben Choukr, on ne peut que le rapprocher de leur silence sur l’intervention de la Sublime Porte dans la chute de Mourad III. Ils ne veulent pas laisser passer les informations susceptibles de laisser croire à un mécontentement de la Sublime Porte contre la dynastie mouradite, contre la politique mouradite dans son ensemble, et encore moins les informations susceptibles de laisser supposer que la Sublime Porte ait cru devoir concrétiser ce mécontentement par une intervention.
L’avènement de Hussein Bey
Fondateur de la Dynastie Husseinite(1705 -1706)
Par Azzedine Guellouz
Académie tunisienne des sciences,
des lettres et des arts
Beït al-Hikma, 2019, 124 p. 11DT
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