Faites connaissance avec l’ambassade de Tunisie à Pretoria (2/2) (Vidéo)
En bon Tunisien, vous cherchez à rendre visite à l’ambassade de notre pays à Pretoria. Elle n’est pas loin du centre-ville. Elle fait l’angle au 850 Stanza Bopape Street dans le quartier Arcadia. D’emblée, vous la reconnaîtrez à son style tunisien: fer forgé de Sidi Bou Saïd, bleu azur et le drapeau national flottant sur le mât. La chancellerie avait été acquise par la Tunisie en 1993, tout comme la résidence, à quelques encablures. Un an avant l’indépendance officielle et l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, l’accord avait été conclu avec l’ANC, le parti de Mandela, qui s’apprêtait alors à accéder au pouvoir. Le prix était abordable, et sans doute très difficile à se permettre aujourd’hui.
A la tête de l’ambassade depuis maintenant 3 ans (août 2016), l’ambassadeur Narjes Dridi officie avec haute compétence. Assistée pardeux jeunes diplomates, Wissem Klai et Mehrez Othmani, et l’attaché administratif et financier Lassaad Slaimi, elle couvre, outre l’Afrique du Sud où elle réside, sept autres pays de la région où elle a présenté ses lettres de créance: Namibie, Botswana, Mozambique, Zimbabwe eSwatini (ex-Swaziland), Lesotho et l’île Maurice.
Poste d’observation dans la région? Nullement, d’action. «Avec l’Afrique du Sud, nous confie-t-elle, les relations sont excellentes: dialogue politique, concertations et contacts continus. Tous deux, nous siègerons en 2020 au Conseil de sécurité de l’ONU, la Tunisie en y arrivant et l’Afrique du Sud en entamant sa seconde année. Ce qui reste à développer, c’est d’abord l’économique. Pour aborder cet immense pays (2 fois et demie la France, 56 millions d’habitants), l’approche ne peut se faire que par de grands groupes tunisiens ou en consortium. Outre les produits de grande consommation et manufacturés, les services offrent de bons créneaux, notamment les TIC. L’investissement y est également ouvert.»
Frans, cette mémoire vive
L’ambassadeur Dridi est la huitième à diriger notre chancellerie en Afrique du Sud depuis 1994. Elle succède en effet aux ambassadeurs Hatem Atallah, Moncef Ben Attia, Mohamed Ezzine Chlaifa, Ali Goutali, Ahmed Mahjoub, et Fadhel Ayari.
«Merveilleux, travailleurs et dignes représentants de la Tunisie», témoigne à Leaders Mme Elsie, assistante historique à l’ambassade. «Ils m’ont édifiée par leur compétence et fait aimer le pays», ajoute-t-elle. Prendre le café à la résidence de l’ambassadeur de Tunisie est un moment de réel plaisir. Une villa très agréable, mais modeste par rapport à ses voisines dans ce quartier huppé de Pretoria, Waterkloof Ridge, où la plupart des ambassades ont élu domicile. Surprise. «C’est notre ange gardien, nous le présente affectueusement l’ambassadrice Narjes Dridi : Frans, (diminutif de François) le jardinier et homme à tout faire de la résidence. La mémoire centrale qui a servi loyalement tous les ambassadeurs.»
«Ils sont tous excellents, nous confie Frans non sans sincérité apparente. J’y suis depuis maintenant 25 ans, et je connais tous les coins et recoins du jardin et de la maison, toutes les plantes, tous les arbres. C’est ici que j’ai passé les plus belles années de ma vie. J’y suis arrivé jeune et célibataire et ma fille aînée est déjà mariée.» Frans s’apprête à prendre sa retraite. Son plus grand souhait est d’aller un jour visiter la Tunisie. «J’en rêve, nous dit-il. J’en ai connu d’illustres ambassadeurs, diplomates, hommes d’affaires, étudiants et autres visiteurs qui m’ont laissé d’excellentes impressions. J’ai adoré la cuisine : le couscous, les briks et autre salades méchouia... la musique, les habits traditionnels... Je me sens quelque part Tunisien, du moins d’adoption.»
Est-ce impossible d’exaucer son vœu ?.
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