Effets des facteurs climatiques dans l’évolution de l’épidémie COVID -19
Introduction
Il est largement admis que l’incidence de plusieurs maladies infectieuses telle que la grippe, présente des fluctuations saisonnières ; cependant, ces fluctuations saisonnières sont plus importantes dans les régions tempérées par rapport aux zones tropicales. Les raisons de cette situation demeurent encore mal connues.
En analysant la distribution géographique de la pandémie, causée par le SRAS-CoV-2, on constate qu’il existe des variations assez importantes entre les régions du monde. En Tunisie, tout comme dans les autres pays maghrébins, l’ampleur de l’épidémie est beaucoup moins importante en comparaison avec des pays européens et avec les Etats Unis ; mais ce constat ne devrait nullement nous conduire à conclure que la riposte contre le COVID-19 dans nos pays est plus efficace. Il y a très probablement d’autres facteurs qui interviennent, tels que la vaccination par le BCG, mais aussi les facteurs climatiques. Le rôle des facteurs climatiques sur la survie et la transmission a été mis en évidence pour un certain nombre de virus, à travers des études biologiques, épidémiologiques, et de modélisation mathématique. Quel serait alors le rôle éventuel du climat dans l’évolution de l’épidémie COVID-19 ?
Rôle du climat dans l’évolution de l’épidémie COVID-19
La température et l'humidité sont des facteurs connus dans la survie au SRAS-CoV, au MERS-CoV et à la grippe [11-14]. Les coronavirus humains (HCoV-229E, HCoV-HKU1, HCoV-NL63 et HCoV-OC43), qui provoquent généralement des symptômes de rhume, ont montré une forte saisonnalité hiverno-printanière (Décembre à Avril), et sont quasi inexistants durant les mois d'été dans les régions tempérées.
Dans le cas du COVID-19, il semblerait qu’une température variant entre 5 et 10 degrés Celsius, et une faible humidité, favoriseraient la propagation de l’épidémie. Ces facteurs favoriseraient la viabilité du virus, ainsi que la stabilisation des gouttelettes de salive et d’éternuements et une propagation accrue dans la muqueuse nasale. D’autre part, les régions très froides sont relativement exemptes de COVID-19 ce qui indiquerait une plage minimale potentielle de température favorisant la propagation du virus.
Il est ainsi probable que :
• L’épidémie COVID-19 diminuerait considérablement dans les zones touchées dans les mois à venir et en été.
• Il y aurait des flambées COVID-19 dans l'hémisphère sud au cours des mois de Juillet à Septembre prochains.
• L’épidémie COVID-19 reprendrait à la fin de l'automne et en hiver dans les régions tempérées.
• Il y aurait un risque en Tunisie, d’une deuxième vague au cours de la prochaine saison hivernale.
Conclusion
En dépit de des éléments plaidant en faveur de l’influence de la température et de l’humidité dans l’évolution de l’épidémie COVID -19, la relation de causalité n’est pas encore établie. Il serait recommandé d’intégrer ces variables climatiques dans les modèles épidémiologiques de prédiction de l’évolution de l’épidémie. De tels modèles permettraient de faire des prévisions pour les prochaines années. Une meilleure compréhension des déterminants de la saisonnalité des coronavirus aiderait à améliorer la prévention, et serait utile pour identifier les zones nécessitant une surveillance épidémiologique plus soutenue.
Pr Mohamed Hsairi
Membre de la Cellule de Veille Beit Al-Hikma
PS : Article relu par Prof. Khaled Ghedira et Habiba Bouhamed-Chaabouni Membres de la Cellule de Veille Beit Al Hikma
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Bonjour chers Collègues, J'arrive tard dans la discussion en raison de bien fâcheuses pannes techcniques L'opinion de notre ami Hsairi parait judicieuse sous réserve d'une inconnue qui persiste pour nous tous à savoir la durée de l'immunité que peut conférer la traversée de la maladie au Corona Espérons qu'elle sera suffisamment durable et que les recherches nous éclaireront prochainement Pour l'immédiat la prudence sera de mise Amitiés