Nizar Yaïche: Je ne m’attendais pas à devenir ministre…Presque tout a changé pour moi
Pudique, discret, humble, Nizar Yaïche n’aime pas parler de lui. « C’est secondaire », assène-t-il. Ni écumer les plateaux TV. A 45 ans, ce matheux, ingénieur diplômé de l’École Centrale de Paris (1998) aligne au compteur le pilotage de plus de 300 projets dans une trentaine de pays. Jusqu’à sa récente nomination à la tête du ministère des Finances, il était associé de PwC (Equity Partner), leader mondial de services intellectuels qui dispose de plus de 250 000 experts dans le monde et génère plus de 40 milliards USD de chiffre d’affaires par an. En tant que CEO et Partner de Ystrat, cabinet international de conseil en stratégie et en nouvelles technologies, il a été notamment directeur exécutif chez Tunisie Télécom, consultant en stratégie chez Booz Allen Hamilton (bureau de Dubaï) et manager en Stratégie & Business Consulting chez Gemini Consulting, Cap Gemini (bureau de Paris).
Leaders: D’emblée, vous vous êtes retrouvé propulsé dans l’œil du cyclone pandémique. Vous attendiez-vous à être nommé ministre, des Finances de surcroît, et êtes-vous surpris par cette violente crise ?
Nizar Yaïche : Jamais ! Tout ce que je savais, c’est que j’allais rejoindre l’équipe du chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh. J’ai accepté, sans me soucier du reste, pour les raisons évidentes du devoir de servir. J’étais en pleine activité professionnelle à Paris, notamment en tant que Partner chez PWC, et développant d’autres activités. Du coup, j’ai dû tout lâcher, céder mes actions, fruit de 20 ans de labeur, régler rapidement les affaires en cours et regagner Tunis.
Qu’est-ce qui a changé dans votre vie ?
Presque tout ! Ma détermination est plus grande, ma concentration est redoublée, et le sens de la responsabilité plus aigu. Je sens reposer sur mes épaules une lourde confiance que je ne saurais en aucun cas trahir. Bien au contraire, m’en acquitter le plus convenablement possible. En toute modestie.
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