Deuxième vague SARS-CoV-2, l’Humanité prise en otage
Par Monji Ben Raies - La pandémie est à un niveau alarmant, avec environ un million de cas supplémentaires détectés tous les quatre jours depuis la mi-juillet dans le Monde. Plus de 30 millions de cas de Covid-19 ont été officiellement recensés, dont environ un million de décès déclarés. A eux seuls, les chiffres de septembre devraient nous servir d’alarme, le nombre de nouveaux cas étant de loin supérieur à ceux enregistrés en mars et avril. A notre échelle, La Tunisie est passée au stade 3 de l’épidémie, signifiant que le virus est en forte circulation sur le sol tunisien. Dans 23 gouvernorats classés zones rouges, le nombre de cas est au-dessus du seuil d’alerte et le virus circule activement chez les jeunes adultes.
C’est dire que depuis plusieurs semaines, la Tunisie connaît, comme de nombreux autres pays, un rebond de l'épidémie de coronavirus, marqué par une hausse continue des contaminations, que le gouvernement et les autorités sanitaires édulcorent, par lassitude autant que par négligence et/ou ignorance. Pourtant, en parallèle, le nombre d'hospitalisations évolue à un rythme visiblement différent. Comment expliquer ce constat ? En Tunisie, le nombre de contaminations au Covid-19 est en forte hausse, depuis la fin du confinement le 14 juin 2020. Le bilan des autorités fait état de dizaines de nouveaux cas quotidiens. Si les autorités observent une forte hausse du nombre de personnes qui ont contracté la maladie, la croissance du nombre des hospitalisations est plus faible. En effet, ces deux indicateurs semblent évoluer à deux rythmes différents, asynchrones. Cette augmentation régulière du nombre de contaminations qui s'observe, dont le nombre est à +30% par semaine, s'ajoute à une augmentation du nombre de personnes hospitalisées plus faible, de l'ordre de 15% par semaine. Près de 8600 cas confirmés, avec 133 décès, ont été recensés depuis la réouverture des frontières, le 27 juin 2020. Il est à considérer une probable sous-estimation de l’augmentation du nombre de cas confirmés du fait de la saturation des capacités diagnostiques à l’échelle nationale.
Ce différentiel s'explique notamment par une évolution du profil des nouvelles personnes infectées. Ce que ces chiffres laissent entendre, c'est que vraisemblablement les personnes qui peuvent être infectées aujourd'hui sont plutôt des personnes jeunes. Or, on pensait que les complications ne survenaient que chez les personnes plus âgées. En effet, entre les plus de 50 ans et les moins de 50 ans, il y a vraiment une différence très importante, dans le risque d'être hospitalisé ou de subir des complications graves. Cet écart en fonction de l'âge montre que les personnes plus âgées et celles qui ont des comorbidités se protègent probablement assez bien. Mais même si ces constats semblent rassurants, ce n’est que l’arbre qui cache la forêt. Sans être alarmiste, au rythme où les choses évoluent aujourd'hui, nous risquons fort d’avoir, à un moment ou un autre, une augmentation massive des hospitalisations. A termes, les services qui réalisent, dépistages, traçages des cas contacts et isolements, n’arriveront plus à suivre, parce que l'on verra trop d'infections, tous les jours en Tunisie. Cette saturation des structures de santé conduira alors à une hausse des hospitalisations.
Le système pourrait continuer de s'emballer et inévitablement, on arriverait à toucher des personnes qui sont plus à risque de développer des formes encore plus sévères. Le virus risque également d’évoluer fortement à l'approche de l'hiver et de muter encore une fois comme cela a été le cas durant l’été. Il demeure que la période estivale est en général une bonne période face à la maladie, parce que les individus vivent dehors et effectivement, c'est plutôt en milieu confiné qu'ont lieu les transmissions. Ainsi par exemple dans l'hémisphère sud (Madagascar, Afrique du Sud, Australie), où l'hiver est toujours précoce, l'épidémie a redémarré dès que les températures sont descendues en dessous de 10 degrés, révélant une recrudescence saisonnière de la virulence du virus. Face à la multiplication exponentielle des nouveaux cas de contamination et l’inquiétante progression de l’épidémie en Tunisie, certains médecins ont appelé à un nouveau confinement total du pays en vue de maîtriser la propagation de l’infection. De la même manière, la rentrée scolaire a été reportée dans certaines régions. Apprendre à vivre avec le virus va immanquablement nous imposer de prendre en considération ses variations saisonnières comme nous avons appris à le faire avec le virus de la grippe. Il est certain qu’en dépit de la multiplication du nombre de cas, les mesures adoptées au mois de mars pour limiter la propagation de la pandémie, comme le confinement général, sont difficiles à appliquer de nouveau, notre pays n’ayant pas les moyens de cette politique.
Au lieu de réagir, les autorités sont dans l’expectative et semblent bien ne pas vouloir prendre la propagation de l'épidémie du coronavirus à bras le corps. Nous devons pointer du doigt la gestion de l'épidémie par le gouvernement qui confirme cette démission latente. Alors que le virus continue de circuler en Tunisie et que le Premier ministre a appelé les Tunisiens à la "responsabilité" face au coronavirus, sans annoncer de nouvelles mesures de restrictions drastiques, il est évident que les autorités notamment sanitaires ne comprennent pas cette épidémie ; en ne prenant pas suffisamment en compte les porteurs asymptomatiques, ils font preuve de négligence irresponsable. La stratégie des autorités ne consiste qu’à attendre que les gens aient des symptômes pour pouvoir les tester et tenter de retrouver leurs contacts. Ce système ne permet de détecter qu’une fraction minime des cas que l’on pourrait connaître. Une énorme partie de la circulation du virus est ignorée. La situation va, sans doute, continuer de se dégrader, avec tout particulièrement une hausse préoccupante des admissions journalières en réanimation. L’analyse de la situation actuelle montre des chiffres multipliés par trois et demi en quatre semaine …
Avec le rebond de l'épidémie en Tunisie, la question du dépistage prend de plus en plus d'importance dans l'objectif d'atténuer cette deuxième vague meurtrière par des mesures appropriées. Dans cette optique, certains professionnels se focalisent sur les cas contacts, une notion centrale, mais parfois comprise de manière abusive. Un "cas contact" est un individu qui a fréquenté une personne contaminée pendant au moins 15 minutes dans la même pièce, en intérieur ou à moins d'un mètre en extérieur. Pour éviter cette situation, il faut être particulièrement vigilant et respecter la distanciation physique dans les cantines, les restaurants et aux terrasses des cafés, dans les rassemblements familiaux ou évènementiels. Ensuite, dans cette situation de cas contact, il faut immédiatement que l’individu soit isolé durant au moins quatorze jours et attendre sept jours après le contact, avant de faire un test, sous peine qu’il soit faussement négatif.
Dans notre pays, toute l'organisation sanitaires déployée est véritablement une catastrophe et est à revoir, tant il est vrai que bien des choses ne vont pas. Avant tout il faudrait séparer dépistage et diagnostic, tant il est certain que l’on ne détecte actuellement qu'un cas sur cinq. Pour remédier à cela, le dépistage massif de la population semble être la solution la plus adéquate. Il faudrait tester de manière systématique l’ensemble de la population, même avec des tests réputés moins performants. Les tests antigéniques seraient parfaits pour cela, mais ils exigeraient en retour d’aider les laboratoires en leur fournissant plus de personnels et de matériels. L’idéal serait de disposer enfin des tests salivaires, qui sont disponibles dans d’autres pays, ce qui permettrait de grouper les tests. Avoir par exemple les échantillons de 20 personnes dans un seul tube. Enfin, quant aux gestes barrières que le gouvernement martèle aux Tunisiens de respecter au pied de la lettre, ce ne sont que des mesures palliatives, en attendant une meilleure stratégie qui tarde à arriver. Il est indéniable que les pays qui ont pu contrôler le virus sont ceux qui ont réussi à isoler les personnes qui en étaient porteuses. Pourquoi ne pas suivre leur exemple ? Au lieu de cela, les autorités sanitaires nous ressassent à longueur de temps que c’est de notre faute si le mal a pris de telles proportions, que les Tunisiens sont indisciplinés et qu’il faut mettre un masque pour y remédier. Il est sûr que ce n’est pas comme cela que cela pourra marcher. Il est inutile de fétichiser le masque qui n’a, somme toute, qu’une efficacité relative selon la matière dont il est constitué et qu’il ne reste qu’une mesure complémentaire à d’autres cumulatives, comme la distanciation physique et se laver les mains sans cesse. Garder ses distances reste le meilleur moyen de se protéger, (en milieu ouvert, la distance physique doit être d’au moins 1m50), dans les files d’attente, pour se saluer ou se parler, sans se toucher.
Au début de l’épidémie de coronavirus, le matériel médical manquait cruellement. Pas assez de masques, ni de combinaisons. Des mois plus tard, si la pénurie de matériel médical semble être derrière nous, des inquiétudes persistent sur plusieurs fournitures qui préoccupent les professionnels de santé, notamment les gants de protection, indispensables pour ceux qui réalisent les tests RT-PCR (Reverse transcriptase PCR : transcription inverse de l'ARN en ADN et l'amplification de cibles d'ADN spécifiques à l'aide d’une réaction de polymérisation en chaîne). Notons qu’il existe actuellement une pénurie mondiale de ces protections du fait que tous les pays en commandent en même temps et que la matière première vient même à manquer pour leur production. Aussi, dans les laboratoires d’analyses médicales, les stocks diminuent dangereusement. Plus d'un mois après le début d'un déconfinement trop largement assoupli, nous avons relâché trop vite nos efforts, et presque jeté aux oubliettes la distanciation sociale et les gestes barrières, pensant que la pandémie de coronavirus était passée.
La rentrée académique, scolaire et universitaire, se présente avec de nombreuses inconnues, le protocole sanitaire souffrant d’un manque de moyens. Ainsi, la rentrée universitaire se fait sous forte pression du fait que le pays est touché par le virus comme il ne l’a encore jamais été jusque-là, depuis l’ouverture des frontières fin juin. L’inquiétude est réellement présente dans les établissements d’éducation, compte tenu du fait que les bâtiments sont anciens, délabrés et exigus. Aussi est-il très compliqué de mettre en place les protocoles de la distanciation physique. Dans certains établissements l’eau manque et les commodités sont peu fonctionnelles, pour se laver régulièrement les mains. Il n'y a pas non plus assez de masques pour les étudiants qui n’ont pas les moyens de s’en acheter. Enfin les foyers universitaires sont les lieux qui soulèvent le plus d’inquiétude car des milliers d’étudiants des régions intérieures touchées par le Covid-19 vont affluer vers les grandes villes, principalement Tunis qui compte près de la moitié du parc universitaire du pays. Le gouvernement fait preuve d’une totale déconnexion de la réalité et d’inconscience, qui impose une rentrée scolaire et universitaire bricolée malgré la situation épidémiologique actuelle. Le gouvernement met tout simplement en danger la vie de la population. Mais organiser rapidement des cours en ligne se heurte à nouveau aux moyens à disposition, comme l’a montré l’expérience de l’année académique 2019-2020. De nombreux étudiants ne disposant pas d’ordinateur, se retrouvent en situation d’inégalité des chances. Cette rentrée universitaire coïncidant avec la rentrée des écoles primaires et secondaires, tout le monde reprend les cours au même moment, ce qui accroît d’autant les risques et accentue les difficultés de sécurité sanitaire. La Tunisie semble donc dans une situation de non choix.
Les données ont peu évolué depuis l’été, concernant les enfants, du fait qu’avec le confinement et la fermeture des écoles, nous n’avons pas pu déterminer précisément à quel point ils intervenaient dans la transmission du virus et dans sa circulation. Ce que l’on sait par contre c’est que les enfants, à partir du collège sont aussi susceptibles que les adultes d’être infectés et d’être aussi contagieux qu’eux. Ce qui est par contre moins clair chez les moins de 10 ans, c’est le fait que l’on avait tendance à considérer qu’ils étaient moins susceptibles de tomber malade et qu’ils étaient moins contagieux. Mais aujourd’hui nous devons revoir et relativiser ces considérations, même s’il est vrai qu’ils ne déclarent pas de symptômes. Par ailleurs ils sont des vecteurs efficaces dans la diffusion du virus et dans l’expansion de l’épidémie. Nous sommes tous conscients que les enfants doivent retourner à l’école. Toutefois, avec la rentrée scolaire, il sera impératif de s’assurer qu’elle se passe dans les meilleures conditions. Le port du masque pour les plus de 11 ans est une mesure logique de prudence, associé à un lavage fréquent des mains. Toutefois, pour pallier la défaillance de l’espacement physique, il faudrait garder les enfants groupés par classe, avec le moins de contact possible avec les autres classes, pour que si, à un moment donné, des cas apparaissaient, il soit possible de gérer les élèves au niveau de leur classe, sans être obligé de fermer toute une école. Ce scénario adviendra et nous y serons confrontés et forcés de prendre des mesures drastiques. Il y aura forcément des clusters dans les écoles, c’est inévitable et les parents doivent en accepter l’idée même. Pour les enfants, le risque de forme grave est très faible, voire infime car ils sont pour la plupart asymptomatiques. Le risque est pour les enseignants et le personnel d’encadrement et la diffusion du virus transmis par l’intermédiaire des élèves dans leurs familles. Afin de garantir la santé des élèves et des personnels, le respect des règles sanitaires essentielles doit être assuré. La présence de personnels de santé dans les écoles est impérative. L'accent devra être mis sur les gestes barrières et l'hygiène des mains, associés du port du masque obligatoire pour les adultes et les élèves âgés de plus de 11 ans, sous leur contrôle. L'école est avant tout physique, même si la distanciation sociale doit être de mise, il est important de garder la relation présentielle enseignant-élève, autant que faire se peut.
Enfin, avec la deuxième vague de l'épidémie, aucun plan de continuité pédagogique n’a été prévu. Par le biais de l'enseignement à distance ou des ressources numériques, les élèves pourront-ils continuer à apprendre ? Du point de vue de l'apprentissage scolaire, cette rentrée s'annonce encore inédite. Après le confinement, le ministère de l’Education s'attend à une grande disparité de niveau entre les élèves avec certains d'entre eux qui auront même décroché. Tout l'enjeu sera donc de résorber ces écarts, notamment grâce à une prise en charge personnalisée des élèves en fonction de leurs besoins spécifiques. Pour tenter d'y parvenir, le ministère devra mobiliser des millions d’heures supplémentaires consacrées à cet objectif, ainsi qu'à l'aide aux devoirs.
Cette rentrée scolaire inédite se déroulera sur fond de circulation épidémique du Covid-19 dans l’ensemble de la Tunisie, semble-t-il. Hormis le masque obligatoire à plein temps, pour les collégiens comme pour les enseignants et le personnel des établissements scolaires, la première semaine sera, sans doute, vécue comme plutôt "classique" par les apprenants, contrairement aux enseignants. Tout le monde reste tout de même inquiet pour la suite, car ce qui est difficile à vivre, c'est de faire une rentrée normale alors que plane la menace de la maladie et des fermetures de classe "Comme une épée de Damoclès au-dessus des têtes". Evaluer les besoins des élèves, après une longue période d'enseignement à distance et de longues vacances, est nécessaire, mais aussi repérer efficacement les élèves décrocheurs et leur fournir un accompagnement adapté. Ensuite pour les autres, les professeurs devront disposer d'outils d'évaluation renforcés dans leur richesse, avec un peu plus de liberté dans leur manière de les utiliser. Il est impératif d’élaborer et mettre en place un plan volontariste contre le décrochage scolaire, phénomène qui tend à s’imposer comme un échec du système éducatif en place.
L’abandon scolaire volontaire concerne essentiellement 80% des élèves âgés de 16 à 17 ans issus de familles défavorisées. L’administration de l’établissement scolaire s’est souvent limitée à adresser des correspondances aux parents des élèves pour les informer de l’absence de leurs enfants, sans assurer leur suivi. Il se dégage une nécessité d’engager dans les plus brefs délais une réforme globale du système éducatif qui tienne compte de l’amélioration de la qualité de l’enseignement, la consolidation de l’infrastructure, la formation des enseignants, la révision du système d’évaluation et du temps scolaire de façon à ce que l’école redevienne un milieu vivable et performant. Il n’y a pas de mesures barrières contre la situation de désespoir, de marginalisation, de penchants vers l’extrémisme, de la jeunesse en Tunisie. Les autorités doivent mettre l’accent sur le décrochage scolaire de milliers élèves des différents établissements scolaires, dont l’une des principales préoccupations est le manque de suivi et d’accompagnement par les différents services de l’État.
L’expansion de la pandémie s’accélérant, sans que le pic ne soit atteint, nous promet une très longue période de flottement et d’aléas. Le Covid-19, (SARS-CoV-2) a pris l’Humanité en otage, rappelant la pandémie de Grippe espagnole de 1918, avec son lot de millions de victimes dans le monde, soit 1% de l’Humanité de l’époque. Aucun Etat n'est épargné, aucun n'est à l'abri, et aucun individu, qu’il soit Prince ou pauvre, n’est immunisé ; nous sommes tous également vulnérables face au virus, malheureusement. Les mesures dites barrières peuvent ralentir la propagation du Covid-19, mais pas la stopper. En Tunisie, s’il n’y a plus personne pour respecter et/ou faire respecter ces mesures sanitaires, nous sommes perdus.
D’abord la distanciation sociale, ou distanciation physique, qui impose de garder un espace sûr de 1m50 environ, entre soi-même et d'autres personnes étrangères à la cellule familiale, le COVID-19 se propageant principalement parmi les personnes qui sont en contact étroit pendant une période prolongée. La Tunisie a dépassé la phase de la contamination au Coronavirus par foyer, pour entrer dans une phase de transmission communautaire, à plus large échelle et plus difficile à cerner et à délimiter par les services sanitaires, notamment compte tenu du manque de moyens. Depuis plusieurs jours, plusieurs malades n’ont pu trouver de place en réanimation, alors qu’ils souffraient de formes compliquées ; certains seraient même décédés avant de trouver un lit en réanimation. Il semblerait que plusieurs malades atteints de Covid-19 n’ont pas réussi à se faire hospitaliser dans l’un des lits inoccupés. Les autorités sanitaires font de plus en plus preuve de négligence ou de laxisme, déjà aux frontières, avec chaque jour de nouveaux contingents venus de l’étranger avec leurs virus importés, ou que ce soit dans les régions, ainsi que dans la gestion logistique. Aucune mesure de prévention sanitaire n’a été renforcée surtout dans les régions où une forte propagation du virus a été enregistrée, contrairement à ce qui a été déclaré. Ainsi, la localité de Menzel Nour, du gouvernorat de Monastir, n’a pas cessé, d’enregistrer des cas positifs, de plus en plus nombreux ; la rentrée scolaire même a été différée pour cause des trop nombreuses contaminations, parmi les enseignants et les élèves. Aussi, malgré la situation critique, cette localité et ses habitants semblent laissés pour compte par les autorités, aussi bien sanitaires que régionales. Menzel Nour compte 60 à 70% des personnes testées positives. Dans ce cas, les contaminations sont horizontales et difficiles à maîtriser du fait que les habitants de la localité se connaissant, se rendent visite sans précaution et ne se conforment pas aux mesures d’auto-confinement. Compte tenu du fait que 80% des positifs sont des porteurs sains, le nombre des personnes atteintes à Menzel Nour doit s’élever à 1000 cas, soit pratiquement l’ensemble de la population locale, si l’on considère le nombre des personnes positives qui refusent de se déclarer de peur de se faire renvoyer de leurs emplois ou d’être contraintes au confinement obligatoire. Que dire si ce schéma est étendu à l’échelle nationale?
Monji Ben Raies
Juriste
Enseignant et chercheur en Droit public et sciences politiques
Université de Tunis El Manar
Faculté de Droit et des Sciences Politiques de Tunis
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