Les entraineurs tunisiens, plus habiles sur les plateaux de télévision que dans le coaching
Cinq entraineurs de football remerciés. Et la liste n'est pas close puisqu'on en est à la 5ème journée à peine. Une hécatombe d'une ampleur sans précédent qui donne la mesure de la crise dans laquelle se débat notre sport-roi, même si le métier d'entraineur dans notre pays n'est pas réputé pour être particulièrement stable. Une crise qui, tel un tsunami, emporte tout sur son passage, y compris et surtout l'équipe nationale dont l'entraineur risque de passer lui aussi à la trappe en cas de nouveau faux pas face au Togo, dans une dizaine de jours. Il est vrai que les émoluments que touchent ces entraineurs (entre 5000 et 35000 dinars pour les nationaux, beaucoup plus pour les étrangers) compensent largement les risques encourus.
Jusqu'à ces derniers mois, la seule alternative qui s'offrait à eux, c'était l'expatriation dans les pays du Golfe où les Tunisiens sont particulièrement appréciés, en comparaison avec leurs confrères arabes, pour leur compétence et leur sérieux (comme quoi, nul n'est prophète dans son pays) et se voient proposer très souvent des salaires royaux et en tout cas largement supérieurs à ceux qu'ils touchaient en Tunisie.
Depuis quelque temps, de nouveaux débouchés se sont ouverts devant eux : la consultance. Les besoins sonrt immenses. Ainsi, les chaines satellitaires arabes spécialisées, notamment Al Jazeera avec ses dix chaînes, Dubaï, Abou Dhabi et mêmes les chaînes nationales recrutent à tour de bras. Un filet de sécurité pour nos entraineurs qui se sont révélés être très à l'aise dans leurs nouveaux habits de consultants qu'il s'agisse de commenter les championnats arabes ou européens ou les rencontres internationales comme le Mondial ou les compétitions continentales. Il faut reconnaitre qu'il est plus facile d'analyser une rencontre après coup dans un studio de télévision que de la diriger depuis la touche.
La traversée du désert d'un entraineur tunisien pouvait durer des mois, parfois des années. Aujourd'hui, grâce à ces talk show particulièrement prisés par les téléspectateurs, cette période se compte en semaines, d'autant plus que le turn over dans les clubs est devenu une pratique courante. C'est que les dirigeants, souvent harcelés par les supporters, sont souvent contraints de se séparer de leurs entraineurs seulement après deux ou trois défaites consécutives pour faire appel au premier entraineur disponible sur la place, dans l'espoir de créer le fameux choc psychologique.
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Qu'il est facil de 'remercier' un coach tunisien !!! Par contre le NATIONAL d'importation (titulaire d'un contrat blindé) est intouchable, sacré, adulé, bien engraissé, veneré quand la renommée footballistique nationale est bafouée, malmenée, piétinée etc... etc...
Nos entraineurs de foot paient le prix de leur surmédiatisation bidon et de leurs salaires faramineux : là,la démesure est de mise: Comment concevoir qu'un entraineur de fooball de ligue 2 avec un niveau entre la 3 ème année du secondaire et la maitrise en sport soit payé à 11.000 d alors qu'un professeur de médecine est payé à 2,5.000d.....
L'habileté importe peu du moment que toutes ces émissions atteignent leur objectifs!