Tourisme tunisien : un secteur sinistré mais l’espoir persiste
Par Tijani Haddad - Le secteur du tourisme en Tunisie et partout dans le monde a été le plus affecté voire le plus meurtri par la pandémie du Covid-19. Cependant, en Tunisie il a trainé et traine encore les séquelles de bien d’autres crises endogènes et exogènes:
Les explosions dans trois hôtels à Sousse et à Monastir ont presque anéanti le marché Britannique. La première et la deuxième guerre du golfe et l’invasion du Kuwait par les troupes Irakiennes en 1991 et les attentats de 2001 contre les deux Tours du World Trade Center aux États-Unis ont provoqué une baisse de 24% de tous les marchés européens. L’attentat en 2002 contre la synagogue de Djerba a causé la baisse de 50% du Marché allemand.
Cependant, l’émergence du Terrorisme en Tunisie après Janvier 2011 a bouleversé toute logique de croissance du secteur du Tourisme. A la suite de certains actes terroristes, Les entrées ont baissé de 30,7% et les nuitées de 40,30%.
L’attaque du Musée du Bardo le 14 Mars 2015, L’attentat de Sousse perpétré contre un Hôtel au port Kantaoui et ses clients le 26 Juin 2015, ainsi que l’attentat terroriste à Tunis du 24 Novembre visant un bus de la garde Présidentielle ont porté un coup très dur au secteur du tourisme en Tunisie. Cela bien entendu, en plus de tout ce qui se passait sur les hauteurs du pays soit au Chaambi ou à Mighila et ailleurs. Les statistiques du Tourisme descendaient de plus en Plus en enfer pour atteindre le creux avec seulement 5.300 000 d’entrées par rapport aux 7 Millions de l’année 2007, sans pour autant prendre en considération le taux de croissance de 4% arrêté parl’organisation Mondiale du Tourisme.
Et pour boucler la boucle, la pandémie du Covid-19 a terrorisé, à sa manière le monde entier, et a terrassé plus particulièrement le secteur du Tourisme et toutes ses composantes : hôtels, agences de voyages, transport aérien, location de voitures, artisanat, transport aérien, restaurants, ports de plaisance. Les dégâts ne se sont pas arrêtés là, pour englober les agriculteurs, les pêcheurs, les taxistes, les médecins, les cliniques, les pharmaciens, et pour résumer tous les rouages de l’économie nationale.
En Tunisie, l’Etat a mis beaucoup de temps pour réagir sans pour autant chercher à savoir si les mesures qu’il a lui-même décidées ont été correctement et rapidement exécutées. En plus, les conditions énoncées pour l’éligibilité à ces mesures constituent souvent des freins de ralentissement ou même de non-exécution de ces meures.
Une question se pose : l’Etat est-il conscient d’un éventuel effondrement du secteur du Tourisme? Que ferait-il pour les 400 000 familles qui se nourrissent du Tourisme. Que ferait-il pour couvrir, tant soit peu, le déficit de notre balance commerciale ? D’où et comment remplacerait-il les 14% de la participation du tourisme dans notre produit intérieur brut? Avec quelles devises rembourserait-il nos dettes suffocantes auprès du marché monétaire international ? Que ferait-il d’un parc hôtelier, jadis fleuron du Tourisme en Méditerranée, et qui serait détérioré et peut-être inutilisable à cause de manque de vie et d’entretien.
Ceci dit, il est primordial que l’Etat favorise, avant toutes autres conditions, la santé des Tunisiens et leur droit d’avoir un système et une infrastructure sanitaires qui répondent à toutes les éventualités individuelles ou collectives. C’est pourquoi nous appuyons avec force et conviction toutes les mesures qui garantissent à nos citoyens une vie saine et sauve.
Sur un autre plan, et tout en louant le travail du comité scientifique, il aurait fallu faire associer aux travaux de ce comité des sommités économiques habilitées à donner leur avis sur les mesures à prendre et leur impact sur le Tissu économique.
Dans le cas du Covid-19, en décrétant des mesures sanitaires l’Etat doit en même temps veiller à ce que le tissu économique ne soit pas détérioré à tel point que le Tunisien risque de perdre songagne-pain.
Il s’agit tout simplement de veiller à ce que ces mesures soient exécutées par les uns et les autres. L’avenir des entreprises ainsi que le quotidien de leurs employés en dépendent.
Tijani Haddad
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