Les blouses blanches crient haut et fort leur colère, en toute indignation… dans l’indifférence officielle (Album photos)

Des gardes reconduites, ils les ont supportées. Des agressions impunies, ils les ont subies. Des moyens quasi-inexistants, ils ont fait avec, sauvant des vies humaines, payant de leurs propres vies. Les soignants ne peuvent plus endurer davantage. Au bout du rouleau, ils sont sortis en masse, mardi matin, en blouses blanches, décrier le sort guère mérité qu’on leur infliger, crier, la rage aux tripes, leur exaspération, leur colère, leur indignation.

Protester suffit-il pour faire ébranler la conscience de ceux qui ne veulent rien entendre, rien faire, rien changer, ni secourir. Mais, que reste-t-il à ces blouses blanches ci-chevillés à leur noble mission, si attaché à soigner leurs patients, que d’exprimer leur mal-vie, scander leur indignation…

Eux qui sont habitués aux analgésiques ne sauraient se suffire de décisions prises juste pour faire tomber la fièvre, sans s’attaquer à l’origine du mal. Eux qui se dévouent en première ligne face à l’indomptable pandémie, qui déplorent chaque jour de nouveaux martyrs tombés contaminés ou dans la fosse d’un ascenseur, eux qui ont fait don de leur vie à la science et aux soins, ne méritent aucunement la désinvolture des décisionnaires qui s’ajoute à la violence des agresseurs.

Encore une manifestation, encore un cri de cœur massif, encore une houleuse protestation, qui restent inaudibles, sans suite effective. Il faut sauver les blouses blanches, les préserver et guérir la santé aujourd’hui agonisante.