Ahmed Friaa - Bourses à l'étranger: procédures à revoir!
Deux des lauréats à l'examen du baccalauréat (lettres et technique), classés pourtant premiers dans leurs spécialités respectives, ont été privés de bourses pour poursuivre leurs études à l'étranger.
Cette décision a choqué et beaucoup déçu les intéressés eux-mêmes et leur proche et mis en colère la majorité de ceux qui, parmi les citoyens, en ont eu connaissance.
Cette décision est motivée par le mode bureaucratique de classement des candidats à une bourse à l'étranger, non point selon la seule moyenne obtenue au bac, mais selon une autre moyenne où interviennent la moyenne au bac et des notes obtenues dans les matières dites principales selon la spécialité concernée, ces notes étant pondérées par des coefficients, selon l'importance accordée à chacune d'elles, du reste souvent sans aucune justification pertinente.
Si bien qu'être major au bac n'implique pas forcément, selon cette façon de faire, être major dans ce nouveau classement.
Cette façon de faire est pédagogiquement peu défendable et humainement insupportable. Comment en effet accepter de féliciter un jeune lauréat un jour, pour avoir été le meilleur du pays dans sa spécialité et lui refuser le lendemain une bourse pour poursuivre ses études supérieures, sous prétexte qu'il n'est pas parmi les plus méritants!
En outre, le baccalauréat représente, pédagogiquement, l'examen censé évaluer les connaissances de l'élève aux termes des études secondaires. Si bien que, nonobstant le coefficient rattaché à chaque matière, ce qui importe c'est le classement des candidats. Etre major au bac signifie par conséquent, et au moins, être le plus indiqué, parmi la classe d'âge correspondante, pour poursuivre ses études dans la spécialité qui est la sienne.
C'est pour éviter des situations saugrenus comme celles que connaissent les deux lauréats dont on vient de parler que feu Mohamed Mzali, alors ministre de l'éducation nationale au début des années 70, avait pris la sage décision décrétant que tout lauréat du prix présidentiel au bac est autorisé à poursuivre les études supérieures de son choix.
Au final, et au moment où notre pays traverse l'une des crises les plus graves de son histoire moderne et où le moral des citoyens est au plus bas, évitons d'aggraver le pessimisme de nos jeunes. Laissons leurs au moins la possibilité de rêver.
Je joins ma voix à tous ceux qui demandent que justice soit rendue et qu'une bourse soit allouée à tous nos lauréats, majors de leurs promotions au bac et évitons la perversion des chiffres. Cela y va de la crédibilité de nos diplômes (?) Et de l'équité envers nos jeunes.
Ahmed Friaa
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Si Ahmed, je suis du même avis.
Bravo pour cette contribution en faveur de la justice et de l'équité. Oui il absurde d'empêcher le major au bac de poursuivre ses études la oû il en a envie. Nous vivons une drôle d'époque. Que Dieu préserve notre pays de l'incompétence et de la médiocrité. Je partage et soutiens l'avis du Pr. Friaa. Samir, ingenieur
Oui notre cher Professeur Docteur Ahmed FRIAA , tout lauréat du prix présidentiel au bac doit être autorisé à poursuivre les études supérieures de son choix , c'est tout à fait logique et légitime , d'autant plus que les épreuves du bac sanctionne tout le processus de l'enseignement secondaire . Laroussi HANI - Ingénieur Général Civil .
Je joins ma voix à celle de M. Friaa. Arrêtons d'abuser de ces formules de feuilles Excel et de désabuser une jeunesse pourtant si prometteuse. C'est de la Tunisie de demain qu'il s'agit.
la seule et unique excuse qui pourrait être acceptée: si et seulement si l'univesrsité étrangère a imposé son propre score pour sélectionner ses futurs étudiants ! là dessus le ministère est muet !
Si Ahmed, vous êtes un homme sensé. Mais je crois dur comme fer que des considérations particulières interviennent dans la prise de décision concernant l'octroi des bourses d'études à l'étranger.