Souleymane Bachir Diagne donnera la conférence inaugurale à Beit al-Hikma, le samedi 1er octobre

Avez-vous lu son autobiographie : « Le fagot de ma mémoire : De Saint-Louis à New York, itinéraire d'un philosophe musulman », paru en 2021 aux éditions Philippe Rey ? L’auteur, Souleymane Bachir Diagne, et son récit sont exceptionnels. Illustre philosophe doublé d’un essayiste talentueux, c’est lui qui donnera la conférence inaugurale de la nouvelle année académique 2022 – 2023, à l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et arts, Beit al-Hikma. Placée sous le thème de « Pour un universel de traduction », la conférence aura lieu le samedi 1er octobre 2022.

Professeur dans les départements d’études francophones et de philosophie à Columbia University, New York, le Pr Souleymane Bachir Diagne dirige, également, l’Institut d’Etudes Africaines. Il est, par ailleurs, membre de l’Académie Royale de Belgique et de l’American Academy of Arts and Sciences.

Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, agrégé de philosophie (en 1978), il obtient en 1988 son doctorat d’Etat en philosophie de l’Université Paris Sorbonne. Avant de rejoindre l’Université Columbia à New York en 2008, il a enseigné vingt ans la philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal, puis huit ans à l’Université Northwestern, à Chicago

Il s’agira de commenter, au cours de cette conférence, l’affirmation de l’écrivain kényan Ngugi Wa Thiong’o selon laquelle la langue des langues c’est la traduction. Le propos sera ainsi de montrer que si notre condition humaine première est de constituer des cultures multiples, s’exprimant en une pluralité de langues différentes portant des visions du monde et des épistèmes différents, la traduction, dont le philosophe Paul Ricœur a dit qu’«elle est tâche impossible et sublime tout à la fois », est la création continue d’une société humaine orientée vers un même horizon d’universalité. Et cela, non pas en dépit du pluriel du monde mais dans le respect de ce pluriel et en prenant appui sur lui.