Khadija Taoufik Moalla: Carte postale de Glasgow
Parmi tous les pays que j’ai visités, je crois que celui qui possède le peuple le plus amical est bien l’Écosse. En effet, dès la descente de l’avion, c’est la première fois que la femme, agent de police, à qui je tends mon passeport, le prends avec un très large sourire et une bienveillance des plus surprenantes. Cette femme policière m’a donné l’impression que j’étais son invitée et qu’elle était heureuse de m’accueillir chez elle. Ensuite elle procède aux questions habituelles, mais avec une telle gentillesse, que j’avais presqu’envie de ne pas quitter son comptoir et lui poser à mon tour des questions, comme par exemple si tous les policiers de son pays étaient comme elle, ou bien était-elle une exception ?
Les voyages de travail faisant partie de ma vie, des aéroports, j’en ai connu énormément et il est très rare de trouver des agents de police qui ne vous regardent pas avec un œil assez suspect, jusqu’à ce qu’ils aient la chance de scanner votre passeport et s’être assurés que votre nom ne figure sur aucune liste de suspects, et c’est seulement alors, qu’ils acceptent de vous laisser passer, mais sans aucun sourire, ni mot gentil.
Durant tout mon séjour dans ce pays d’une beauté à vous couper le souffle, je n’ai rencontré que des gens accueillants, prêts à vous rendre service à tout moment… et j’ai compris qu’en fait cette policière n’était pas une exception. En effet, à un des restaurants Écossais où j’étais allée, le même accueil m’a été réservé, de plus, la serveuse était très enchantée, dès qu’elle a su que je voulais essayer un de leur plats nationaux : « le Haggis ». Elle me l’a ramené avec beaucoup de fierté, car pour elle, c’était plus qu’un plat, c’était une part du patrimoine de son pays qu’elle était heureuse de me faire découvrir ! Elle est ensuite revenue plusieurs fois pour s’enquérir de mon point de vue, ravie que ce plat m’ait plu.
Toutes mes observations sur la gentillesse de ce peuple ont été corroborées par les membres de ma famille qui viennent de déménager à Glasgow et qui ont confirmé la manière extraordinaire avec laquelle leurs voisins les ont accueillis quand ils se sont installés dans ce petit coin de paradis. Des voisins qui se sont empressés de leur offrir toutes sortes de jouets pour enfants et autres cadeaux comme pour les remercier d’avoir choisi de vivre dans leur quartier. Et pourtant ils étaient des étrangers et d’habitude les étrangers sont accueillis avec beaucoup de méfiance jusqu’à ce qu’ils prouvent au fil du temps leur bonne foi et qu’ils sont dignes de confiance et pourquoi pas, d’amitié.
Dès que j’ai vu le petit ange pour qui j’ai traversé la Méditerranée et plusieurs autres pays, il m’a accueillie à bras ouverts, en criant : « Mam-Douja, Mam-Douja » !!! Puis très fier de son nouveau jouet, en forme de superman, il appuie dessus pour me faire écouter deux phrases d’une rare profondeur, et que malgré son très jeune âge, il a appris par cœur. Quand j’ai écouté la première phrase, je n’en croyais pas mes oreilles : « With great power, comes great responsability » ! Ce qui voulait dire : Que derrière chaque pouvoir, il y avait une grande responsabilité ! Incroyable en effet que dans ce pays on apprenait aux tout petits enfants --mon ange n’a même pas fêté 4 ans--, un principe tellement profond de la vie. Un principe que je n’ai cessé de réitérer dans presque tous mes articles et répété toutes les semaines sur la Chaine de radio internationale, tellement ce principe semble inconnu ou ignoré de presque la majorité de nos politiciens !
Or voilà que je le découvre dans la bouche de mon petit ange qui me l’a répété plusieurs fois durant mon séjour avec beaucoup de sérieux et de solennité, lui qui n’était pas plus haut que trois pommes ! Puis très fier de son héros qui parle, il me fait entendre la deuxième phrase : « Super heros never give up » ! « Les super-héros n’abandonnent jamais » ! Et là encore, je suis restée bouche-bée, n’osant pas croire que mon ange, puisse comprendre le sens profond d’un tel engagement.
Et en fait à bien y penser, là réside toute la différence entre ce qu’on apprend à nos enfants, et ce que les pays développés enseignent à leur progéniture.
Et je ne peux pas m’empêcher de penser à la petite fille, qui a presque le même âge que mon petit ange et qui malheureusement a vécu dans un pays où les politiciens n’ont jamais appris « que derrière chaque pouvoir, existe une très grande responsabilité ». La responsabilité de respecter un des principes fondamentaux de droits humains : « le droit à la vie » ! Des politiciens qui n’ont pas assumé leurs responsabilités en assurant la meilleure gouvernance du pays et qui ont permis, qu’une petite fille se retrouve, voyageant seule en mer, avec tous les dangers que cela peut représenter. Des politiciens qui n’ont apparemment pas suffisamment de dignité pour démissionner face à un tel drame. Un drame qui à lui seul peut résumer les ténèbres profondes où s’est engouffré notre pays, depuis des décennies !
Voilà la différence fondamentale qui fait que des pays se développent et apprennent à leur enfants les principes de la vie et même ceux de la bonne gouvernance, alors que d’autres pays sont condamnés à être gouvernés par celles et ceux qui ont oublié le sens profond des vraies valeurs et des principes de la vie, et même parfois du bon sens, simplement !
Eh oui mon petit ange, « les vrais héros n’abandonnent jamais » ! Merci pour ces deux leçons de vie, qui me permettront de continuer le voyage de la vie, plus que jamais convaincue de mon devoir de prêcher la bonne parole, partout, tout le temps et à qui veut bien l’entendre !
Khadija Taoufik Moalla
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Papier rafraîchissant, et par les temps qui courent toute correspondance chargée de messages positivistes est bonne à prendre quelle qu'en soit son origine. Merci infiniment pour ce message d'espoir !