Mémoire plurielle: Jacky Sarfati, enfant de l’Ariana
Par Aïssa Baccouche*
«C’est une calamité d’avoir une mémoire, mais c’est la seule grâce qui demeure». Nejib Mahfoudh
Il y a près du trente ans à l’initiative de l’Association de sauvegarde de l’Ariana et en commun accord avec Si Mahmoud Mestiri qui m’avait succédé à la mairie en 1985, l’Ariana retrouvait quelques-uns de ses enfants qui l’avaient quittée trente ans auparavant.
Voici un hommage à l’homme lige de ce pèlerinage mémorable du 10 au 17 Avril 1994, décédé en 2016, Jacky Sarfati fondateur de l’Amicale des juifs de l’Ariana qui, hélas, ne lui survivra guère.
Nous nous sommes tant aimés et appréciés, Jacky et moi tout au long de ces trente dernières années. Les 30 glorieuses !
En effet c’est comme par enchantement que nous avons créé en même temps, lui à Paris, moi à l’Ariana, chacun en compagnie d’une flopée d’amoureux invétérés du Village des ROSES, deux associations pour la sauvegarde de la mémoire de notre terreau natal qu’est l’Ariana, la contrée par excellence du vivre-ensemble des adeptes des trois religions monothéistes:
«Nous appartenons tous à Dieu et c’est vers lui que nous retournons» L’Ariana, j’en suis sûr, a collé jusqu’à son dernier soupir à la peau de Jacky qui, sa vie durant, a noué avec la terre de ses ancêtres amours et fidélité.
Lui, qui, déjà étudiant en architecture, ayant entrepris un travail d’ébauche au mausolée de Sidi Ammar, pour le compte de Jacques Revault, l’auteur du beau livre «Palais et demeures de Tunis et de sa banlieue», avait mesuré aussitôt l’importance du patrimoine urbanistique, spirituel et humain du territoire arianais.
Plus tard, il se consacrera corps et âme à tisser entre les membres de la diaspora juive de l’Ariana, les lieux de fraternité et pour maintenir flamboyant la flamme du souvenir d’un village aux mille et une histoire, de joie de vivre et de «Riakats».
Ah ! Si à l’Ariana, il y avait une mer, personne n’irait au cimetière.
Aïssa Baccouche*
* Un fragment de mon intervention lors de la journée d’étude organisée le 8 décembre à l’Ariana par le laboratoire du patrimoine de l’Université de Manouba sous la houlette du Professeur Habib Kazdoghli en trinôme avec la commune de l’Ariana et la fondation Rosa Luxembourg.
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Bravo pour cet article Un enfant de la route de Djaffar
je suis Riani, ayant vécu a 100 mètres de la mosquée de sidi ammar le Fakroun de la photo ne me dit rien je me souviens bien d un Fakroun qui était le boss des qaissaouiya, et qui, monté sur son cheval, allait a sidi bou said... et vous Nabil ?