Médecine: Des avancées tunisiennes à accélérer
A cœur vaillant, rien d’impossible ! La recherche médicale en Tunisie poursuit une progression soutenue, malgré tant d’obstacles difficiles à surmonter. Ni le manque de ressources financières, ni la dégradation des conditions générales, ni les dysfonctionnements du système de santé publique n’ont pu vaincre la détermination des médecins et chercheurs à accomplir des avancées significatives dans diverses spécialités. Des performances, toutes à saluer, qui restent cependant à stimuler.
Médaille d’or du Salon international des inventions de Genève, remportée par Dr Messadi, de l’Institut Pasteur de Tunis, biologiste au Laboratoire des biomolécules, venins et applications théranostiques (Lbvat), pour son invention intitulée «Lebecetine, lectine de type C, comme inhibiteur de néovascularisation». Une deuxième médaille d’or décernée par le même salon au Pr Mounir Bezzarga, professeur de mathématiques et fondateur de la société Biodex, dans la catégorie Q «Alimentation-Santé», pour son brevet ImmunoDefender, une formule à base de plantes.
Une bonne reprise des opérations de transplantation d’organes dans différents hôpitaux, qu’il s’agisse de transplantations hépatiques et cardiologiques ou de greffes de tissus, notamment de cornée. Partout, à l’Hôpital militaire principal d’instruction de Tunis (Pr Slim Chenik), à l’hôpital de La Rabta (Prs Raouf Denguir, Mohamed Sami Mourali, Adel Ammous…), à l’hôpital Mongi- Slim, à La Marsa (Hafedh Mestiri et son équipe), des équipes médicales et paramédicales sont à l’œuvre d’arrache-pied. De son côté, le Centre national de promotion de la transplantation d’organes (Cnpto), dirigé par Pr Jalel Eddine Ziadi, assure un rôle de premier plan. Les pères fondateurs de la médecine et les pionniers de la transplantation des organes, les Pr Hédi Raïes, Saadeddine Zmerli et Mohamed Fourati, auraient été fiers de l’œuvre accomplie par leurs disciples et successeurs.
Montée en puissance des recherches en matière de médecine ciblée, sur la base de bio-informatique et de biomathématiques, à l’Institut Pasteur.
Renforcement de la préservation de la fertilité masculine et féminine pour les personnes appelées à recourir à une prise en charge thérapeutique (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie).
De grandes interventions chirurgicales sont également effectuées. C’est ainsi que le service de chirurgie cardiovasculaire de Sfax, dirigé par le Pr Imed Frikha, a procédé tout récemment à une implantation avec succès - et pour la première fois en Tunisie - de deux valves aortiques sans suture par voie mini-invasive chez deux dames âgées et qui se portent bien. Au CHU de Monastir, des interventions neurologiques ont été réussies grâce à des techniques de pointe. De nombreux autres CHU dans les régions intérieures du pays multiplient des réussites médicales significatives.
Les conditions difficiles d’exercice dans le secteur public, la modestie des rémunérations et la forte tentation d’expatriation n’ont pas poussé d’excellents jeunes médecins tunisiens à quitter les hôpitaux publics ou à partir pour l’étranger. Cette génération de relève a beaucoup de mérite en persistant dans son engagement. Mais, tout doit concourir pour la confirmer davantage dans cette détermination.
Sur les traces des pères fondateurs, la médecine tunisienne avance. Comment pourra-t-elle faire plus et mieux ? Et comment offrir au patient tunisien le meilleur de ce que la science puisse lui apporter ?
Tout un débat que ce dossier spécial se propose d’ouvrir.
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