Plus d'entreprenariat, mieux de management
Walid Belhaj Amor, DGA de Comete ne pouvait mieux l’exprimer : nous commençons à avoir en Tunisie de bon entrepreneurs, capables de saisir les opportunités qui se présentent, de prendre les initiatives qui s’imposent et de créer leurs entreprises. Mais, avons-nous formé suffisamment de managers à mêmes de relayer ces entrepreneurs et de les aider à gérer leurs entreprises ? Lancée lors des récentes Journées de l’Entreprise à Port El Kantaoui devant un millier de participants, la question a fait tilt.
Etayant sa réflexion, Walid explique que l’esprit d’entreprendre est un don qui se cultive mais ne signifie pas nécessairement compétence confirmée en administration et gestion qui est à acquérir, selon des enseignements de plus en plus poussés. Des cursus de MBA, labellisés par des universités et écoles prestigieuses sont indispensables à mettre en place pour former des managers innovants et qualifiés dont nos entreprises ont grandement besoin.
D’ailleurs le besoin s’en fait ressentir un peu partout. Il suffit de comparer l’évolution des entreprises dotées de managers bien formés, travaillant en appui aux entrepreneurs fondateurs et les autres pour mesurer l’écart et s’en convaincre. Le témoignage de managers ayant préparé un MBA ici-même à Tunis, à la MSB présidée par Mahmoud Triki, est édifiant quant aux connaissances théoriques et pratiques acquises. Comme de nombreux autres chefs d’entreprises qui ont eu à le faire, ici ou là, Férid Ben Tanfous, patron de l’ATB, n’a pas hésité à s’y inscrire, malgré son brillant cursus universitaire et sa longue expérience tant à la Banque Centrale, qu’à la tête de l’UTB à Paris et de la BNA » Il souligne avec forte conviction tout le bénéfice qu’il a tiré de pareil MBA.
Abdelwaheb Ben Ayed en est lui aussi bien convaincu : les actionnaires, ne sont pas les gestionnaires. A ses yeux, être fondateur ou actionnaire ne vous donne pas le droit d’être le gestionnaire. D’autres, plus qualifiés, peuvent et doivent s’en acquitter, beaucoup mieux que vous, il faut s’en entourer. En plus de 40 ans d’exercice à la tête de Poulina, il en est devenu tellement convaincu qu’il a su faire accepter à ses actionnaires que leurs enfant ne doivent pas travailler dans le groupe. Pour gérer, il faut des managers.
La réflexion de Walid Bel Haj Amor vient donc rappeler l’impératif de multiplier et renforcer cette formation managériale, d’encourager les talents tunisiens à se doter de MBA bien qualifiées, en Tunisie et à l’étranger et d’inciter les chefs d’entreprises à les recruter et les hisser aux postes avancés.
Nous avons besoin de davantage d’entrepreneurs, visionnaires et doués pour créer des entreprises, comme de davantage de managers, compétents et talentueux.
Taoufik Habaieb
Photo: Walid Belhaj Amor
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je t'admire pour les idees bien claire e que donne toujours experance de choses meilleeurs. Bonanne'2011. e a bientot Alfonso
Sur la photo, il ne s'agit pas de Walid BHA mais de Taoufik Habaïb.
Merci Si Tawfik pour votre opinion qui est d'actualité. Je ne peux qu'appuyer la vision de Walid quand il appelle à cultiver et à développer notre instinct d'entrepreneurs par des programmes de formation à l’université En effet, nos universités doivent former davantage d'entrepreneurs créateurs d'emplois plutôt que de simples techniciens et fonctionnaires futurs demandeurs d'emplois. De par sa conception, son contenu et son organisation, le MBA est l’un des rares diplômes de gestion internationalement reconnus. La diversité des inscrits dans ce programme (Ingénieurs, Gestionnaires, Médecins, Experts comptables et d’autres domaines d’activité) et leurs expériences, combinées avec l’utilisation de cas pratiques et de méthodes pédagogiques interactives, développent chez les candidats au MBA des compétences « soft » dont, entre autres, l’entreprenariat et l’esprit d’initiative. De telles compétences sont de première importance pour le développement de leurs entreprises et la création de nouvelles entreprises.
Des entrepeneurs:oui mais la tendance est plutot dans la Représentation de firme étrangére,la loi des finance aurait du prévoir une plus grande taxation des richesses engendreé par les Services et en diminuer pour les entreprises industrielle,car il n'est pas normal que le secteur immobilier attire les investissements tunisiens beaucoup plus que le secteur industriel Le transfert de propriété dans le cadre de la privatisation ne crée pas de nouvelles richesses sauf si grace aux montants récupérés l'Etat investit dans de nouvelles entreprises manufacturiéres dans des régions qui en ont besoin et qu'il pourrait privatiser plus tard.
Très bien dit. Bonne continuation. J'ai suivi un master d'administration en France après un diplôme d'ingénieur en Tunisie. ça facilite énormément l'intégration dans une entreprise. Je suis convaincu d'une chose: nos entreprises manquent vraiment de cadre de proximité. Le chef d'entreprise ne doit pas être le centre du monde. Il a besoin de cadres dynamiques qui prennent des initiatives tous les jours.
Le Management n'a cessé d'évoluer depuis plus d'un siècle,alors que le Père du Management français,Henry Fayol, a introduit ses quatorze principes.Ce concept anglo-saxon signifie gestion plus organisation.La formation en management est certes pluridisciplinaire et repose sur l'acquisition de nombreuses compétences ayant trait à la planification, l'organisation,la motivation et l'évaluation.De nombreuses Ecoles de Pensée en Management ont eu un impact ,à travers les années.Chaque pays a sa propre interprétation du bagage requis pour garantir la réussite du manager.Selon les américains,Experience is the Best Teacher.Ainsi, faut-il définir le terme Expérience,en termes de quantité et qualité.Certains concepts anglosaxons sont difficiles à traduire,voire Management,Leader-ship,Business,Cashflow,Entrepreneur,entre autres.Le diplôme de MBA a été difficile à accepter,dans plusieurs pays francophones qui avaient le DEA,le DESS,ou un cycle de spécialisation.Le transfert de ce diplôme serait plus facile à transférer,en la présence du LMD,ou Processus de Boulogne,adopté par l'Union Eurpopéenne,en 1999,avec une période d'essai de dix annnées.Eu égard aux critères rigoureux du Classement International des Universités selon Shaghai,1910,de nombreuses univer- sités ont opté pour une codiplomation,voire l'octroi de deux diplômes supposés être équivalents.Les success stories ennregistrées en Finlande ou en Amérique du Nord pourraient inspirer les planificateurs dans d'autres pays,toutefois il faut patienter.Comme le disaient les japonais,en une année,il faut cultiver du riz,alors qu'en une décennie,il faut planter un arbre, et durant un siècle,il faut acquérir une éducation.