De Kasserine à Chanchou : Entre steppes, montagnes et oasis, l’eau coule de source
Par Rached Khayatii - L’Office national du thermalisme et de l’hydrothérapie a convié les journalistes à une escapade thermale, le temps d’un weekend hivernal, dans les hauteurs et lieus enfouis de la Tunisie profonde.
Le périple nous a menés comme dans un jeu piste sensoriel de Boulaaba dans le gouvernorat de Kasserine à Chanchou, non loin d’El Hamma dans le gouvernorat de Gabes en passant par le mont Sidi Ahmed Zarrouk dominant la ville de Gafsa et ses oasis.
Sauvage et beau
Au pied du mont Chaambi, toit de la Tunisie, est nichée la station de Hammam Boulaaba. De bitumes en pistes escarpées, on s’y retrouve sans difficulté. Géologie et végétation semi-arides forment le site. La première impression qu’a le curiste en débarquant est qu’il vient chercher le bien-être dans un décor de Far West. Le centre est en pleine exploitation, mais toujours en plein devenir. Les promoteurs cherchent continûment à améliorer les installations et les prestations. Le produit s’articule autour de quatre segments: cures chaudes, cures de bien-être, cures de loisir et soins esthétiques. La palette des vertus thérapeutiques couvre les troubles du sommeil, les difficultés respiratoires, les problèmes cutanés, les insuffisances rénales… L’eau thermale de Hammam Boulaaba est potable et est très indiquée pour gérer l’hypertension artérielle. 20000 curistes, en moyenne, prennent d’assaut la station chaque année avec une pointe d’affluence aux mois de mars et d’août. Les curistes sont essentiellement, tunisiens, mais aussi, algériens et européens.Le centre se compose de trois unités de soins, deux collectives et une individuelle, gérées sous contrôle médical et assurant différentes prestations thérapeutiques (kinésithérapie, balnéothérapie, épuration…) tant pour hommes que pour dames, le tout joliment décoré aux matériaux locaux, d’une unité d’hébergement pavillonnaire formée de suites familiales, d’un club équestre et d’un espace «food and beverage» panoramique.
Les eaux usitées sont utilisées dans l’irrigation de l’arboriculture avoisinante. C’est donc, une station intégrée puisant dans les nappes géothermales et fonctionnant à l’énergie solaire qui offre soins, loisirs, détente et dépaysement tout en préservant l’environnement. Selon docteur Saihi, promoteur du projet, la certification de conformité aux normes et standards internationaux est en cours. Tout comme pour la couverture CNAM, par ailleurs.
Avec la baraka de Sidi Ahmed Zarrouk
Capsa Thermal Oasis, un havre de paix et de sérénité adossé à l’imposant mont Sidi Ahmed Zarrouk qui semble l’entourer jalousement de toute sa bienveillance mystique et prophylactique.
L’établissement qui a tout d’un palace comme en a rêvé son promoteur, docteur Khalfallah, donne l’impression de vouloir tutoyer la très prestigieuse civilisation capsienne plusieurs fois millénaire et de jurer avec l’austérité des rudes paysages présahariens. Au Capsa Thermal Oasis, on est comme dans caravansérail médicalisé. De la médecine douce en contrebas d’une masse de terre et de rocailles ocres. Un peu moins d’une centaine de chambres que distribue une galerie péristyle à deux niveaux, un resto, une grande réception et deux boutiques constituent avec les espaces de soins par l’eau tout cet ensemble pluridisciplinaire et multifonctionnel, pour la santé, le repos et le dépaysement. Les installations de soin et le volet médical sont à la pointe du progrès, à commencer par la consultation à distance qui constitue déjà une première dans les stations thermales tunisiennes. Ainsi, il n’est plus besoin pour le Tunisien ou pour l’Algérien de Tébessa qui n’est distante que de 147 km d’aller plus loin pour se refaire une santé tout en douceur et profiter de tout l’éventail de protocoles thérapeutiques personnalisés qu’offre Capsa Thermal Oasis avec comme produits phares le hammam amazigh, la grande piscine soufrée et la «sablo thérapie», bains de sable de Chott El Jérid riche en silice et enrichi aux oligoéléments et sels minéraux. Sinon, l’hydrothérapie dans tous ses états, les activités physiques, les soins esthétiques et la cuisine diététique constituent le menu quotidien des curistes. Enfin, la réouverture de l’aéroport de Tozeur en attendant de celle tant souhaitée de celui de Gafsa a permis de «désenclaver» quelque peu la station. La relance du Lézard rouge si elle devenait possible, ne serait point une mauvaise idée et redonnerait un intérêt touristique supplémentaire à la région.
Sur la route des caravaniers, un havre de bien-être
El Hamma ou la terre des eaux chaudes. Là où l’eau est chaude pour la santé humaine et pour le bien-être. C’est aussi là où se trouve la station thermale intégrée de Chanchou implantée dans une olivaie de 8000 pieds d’oliviers de type chemlali et d’une amandaie comprenant 2000 amandiers (bientôt les pistachiers et les caroubiers). La station qui ne date pas d’hier se fait aujourd’hui, quelque part, vétuste. D’où la nécessité pour son promoteur monsieur Brahim Chaibi de l’agrandir et de la rénover. La nouvelle aile d’hôtellerie est déjà prête à l’exploitation. Reste l’extension de la réception et la poursuite de la modernisation en deux phases des installations de soins. A son achèvement, le projet aura un impact intégral sur toute la région: Thermalisme, tourismes sportif, écologique et culturel, artisanat local, agriculture…Chanchou en quelques chiffres: Surface totale 126 ha dont 5000 m2 pour l’hébergement et l’hydrothérapie. Capacité d’hébergement: 60 lits en hôtel 3 étoiles et 80 lits en résidences.
Rached Khayatii
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