Jeudi: l'espoir de la confirmation du gouvernement et de l'accélération de la reprise
Une nette amélioration, mercredi, même si des marches pacifiques se poursuivent. L’horaire du couvre feux a été allégé et fixé de 20H à 5H. Le gouvernement de l’union nationale commence à prendre ses fonctions et s’apprête à tenir jeudi son premier conseil des ministres sous la présidence de M. Foued Mebazaa, président de la République par intérim. L’ordre du jour portera notamment sur l’examen d’un projet de loi d'amnistie générale et la décision de séparer l'Etat des partis politiques.
Mercredi soir, M. Mebazaa, s’adressant à la Nation, a souligné que la situation sécuritaire s’améliore et assuré que les responsables des actes de troubles ont été démasqués et que les bandes de criminels responsables de ces actes ont été arrêtées. Il a affirmé qu'il veillera à ce que le gouvernement d'Union nationale respecte tous ses engagements avec en premier lieu la rupture totale avec le passé, ajoutant que la proclamation de l'amnistie générale sera parmi les priorités du nouveau gouvernement, tout autant que la décision de séparation entre l'Etat et les partis.
Rentré de Washington où il exerçait au sein de la Banque mondiale, M. Mustapha Kamel Nabli, nouveau gouverneur de la Banque Centrale, a prêté serment et participé aux premières séances de travail. Nombre de nouveaux ministres ont pris leurs fonctions :Mmes Lilia Laabidi et Moufida Tlatli ainsi que M. Taieb Baccouche.
Réfutant certaines rumeurs, la Banque centrale a affirmé que le stock d’or est bien conservé, sans subir de fluctuation depuis 2011. Aussi et exerçant son autorité de contrôle et de supervision sur les établissements bancaires, elle a désigné un administrateur provisoire à la Banque Zitouna. L'origine des fonds apportés par les actionnaires fera l'objet d'investigation qui seront menées par la Commission nationale indépendante, chargée de statuer sur le sort de certaines participations et qui décidera des éventuelles mesures à prendre.
Par ailleurs, une enquête judiciaire pour acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers et placements financiers illicites à l'étranger a été ouverte par le procureur de la République.
Environ 1800 détenus de droit commun dont la peine ne dépasse pas six mois ont été élargis dans toutes les prisons du pays. L'opposant, de l'ancien régime, Fahem Boukadous qui avait été condamné, le 6 juillet 2010, à quatre ans de prison "pour avoir couvert, en 2008, les manifestations sociales du bassin minier de Gafsa", a été libéré mercredi. A Gafsa. Interviewvé par la télévision nationale, juste à sa sortie de prison, il ne cachait pas sa joie immense et sa détermination à poursuivre son action pour construire la nouvelle Tunisie.
A Paris, le président Sarkozy avait déclaré lors du conseil des ministres que la France souhaitait "une transition pacifique et exemplaire" en Tunisie, afin qu’"une démocratie solide et durable s’instaure" dans ce pays.
Au siège de l’Utica, Hédi Djilani présente sa démission de la présidence de l’organisation patronale. Une commission composée de 3 personnes (Mme Zohra Driss ainsi que MM. Adel Boussarsar et Ridha Bouajina) expédiera les affaires courantes en attendant la tenue le 27 janvier du conseil national, qui devra choisir un président intérimaire, jusqu’au congrès prévu en juin prochain.
La rue continue à s’exprimer. C’est ainsi que marches pacifiques de protestation contre le nouveau gouvernement ont repris, mercredi, dans plusieurs régions du pays, appelant à l'exclusion des symboles du RCD de la composition du gouvernement d'Unité nationale.
Dans les partis politiques, syndicats et différentes composantes de la société civile, jamais l'animation n’a été aussi fébrile, alors que les médias essayent de tirer meilleur avantage du nouveau climat. Jeudi sera encore une journée de confirmation pour le gouvernement de l'union nationale et d'accélération de la reprise du travail et du retour à la normale.
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Tres bonnes nouvelles. les choses se confirment. C'est un Gouvernement provisoire, il faut le laisser faire pour préparer les dossiers de la relance. On exige un savoir faire, une discipline, une honneteté intellectuelle. évitons d'emprunter le chemins des Commissions Populaires qui freinent certainement tout progres. l'exemple de cette stupidité n'est pas loin de chez nous. L'UGTT qui a joué un rôle décisif en mettant la pression forte, ne doit pas dévier de son rôle essentiel, veiller au respect des droits des salariés. Que les Membres de cet organisation ont choisi de se retirer est une bonne chose. Elle peut etre le Garant du respect des libertés.