Une première journée intensive de la conférence internationale de Tunis sur la protection des populations civiles lors d’opérations de maintien de la paix (Album photos)

Débats de haut niveau, témoignages édifiants venus directement des zones de conflit, et échanges fructueux entre différents acteurs : la conférence internationale sur le rôle des forces armées dans la protection des civils dans le cadre des missions de maintien de la paix — organisée par le ministère de la Défense nationale en partenariat avec les Nations Unies — s’est révélée intensive dès sa première journée, jeudi 10 juillet 2025. Bien organisée, inspirante et riche en contenu, la rencontre a été saluée par les participants venus de nombreux pays ainsi que du siège de l’ONU à New York.
Ouverte par le ministre de la Défense nationale, Khaled Sehili, elle a été marquée par la présence, notamment, du Secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, du Sous-secrétaire général de l’ONU pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, Khaled Khiari, du ministre sénégalais des Forces armées, le général Biram Diop, du vice-ministre ghanéen de la Défense, Ernest Byonga Genfi, ainsi que de nombreux participants militaires et civils, hauts fonctionnaires onusiens, représentants d’organisations régionales et internationales, diplomates et attachés militaires en poste à Tunis.
Des enjeux fondamentaux au cœur des discussions
Comment rendre plus efficace la protection des populations civiles dans le cadre des missions de maintien de la paix de l’ONU ? Quel rôle doivent jouer les forces armées ? Quelle meilleure coordination établir entre les différents acteurs ? Et comment renforcer l’engagement sur le terrain, notamment auprès des femmes et des jeunes ? Autres thèmes majeurs abordés : l’utilisation sécurisée, éthique et respectueuse des technologies et de l’intelligence artificielle, ainsi que la lutte contre les risques et dangers liés à la désinformation.
Le contexte opérationnel reste complexe. Les dynamiques locales et régionales évoluent rapidement, et les défis sont multiples : politiques (avec des divisions internes, y compris au sein du Conseil de sécurité), climatiques (provoquant des exodes), criminels, technologiques, sans oublier les fortes contraintes budgétaires. Pourtant, le rôle des missions de maintien de la paix demeure plus que jamais indispensable. Les populations y placent de grands espoirs.
Un engagement constant de la Tunisie
« Nous y croyons profondément », a déclaré le ministre Khaled Sehili. « C’est l’expression d’une doctrine nationale profondément ancrée, considérant l’action humanitaire comme un devoir éthique, aussi essentiel que la défense nationale et l’engagement en faveur des nobles causes. » Il a rappelé que la Tunisie a participé, depuis son indépendance, à 26 opérations de maintien de la paix sous l’égide des Nations Unies, mobilisant plus de 14 000 militaires, ainsi que de nombreux officiers affectés à des missions d’observation.
« Nous demeurons, a-t-il affirmé, des partenaires efficaces pour l’édification d’un monde plus apaisé, plus juste et plus humain. Et comme l’a souligné le président de la République, Kaïs Saïed, nous vivons l’aube d’un monde fondé sur la légitimité internationale. Les peuples partagent de plus en plus les mêmes valeurs et aspirent à un nouvel ordre mondial, fondé sur la justice et le rétablissement des droits, à commencer par ceux du peuple palestinien. »
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a souligné que la protection des civils ne devait pas se limiter à une réponse circonstancielle. Elle doit s’inscrire dans une action de long terme, commençant par la prévention et se poursuivant jusqu’à la résolution des crises. Elle nécessite un mandat clair et complet du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que l’implication de toutes les parties prenantes.
Hommage aux forces engagées
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a salué l’engagement constant de la Tunisie depuis son indépendance. « Nous avons pu compter sur des militaires courageux et déterminés. Nous en sommes fiers et reconnaissants. Lorsque nous avons traversé des moments très difficiles, comme lors du départ précipité de la MINUSMA au Mali, le soutien des forces aériennes tunisiennes a été précieux », a-t-il déclaré.
De nombreux intervenants ont également tenu à mettre en lumière le courage des militaires et policiers déployés, souvent dans des zones extrêmement difficiles.
Des panels thématiques riches
Les travaux se sont poursuivis avec plusieurs panels de discussion, centrés sur des thématiques essentielles : l’opérationnalité, la coordination, les nouvelles technologies, et la lutte contre la désinformation.
Nous y reviendrons.
Télécharger le discours du ministre de la défense, monsieur Khaled Sehili
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