Revoir à la baisse la Parité n'est guère justifié
Pour être démocratiques et fonctionner efficacement, les institutions de gouvernance se doivent d’être représentatives de toutes les franges de la société. Dans ce contexte, la représentation des femmes et leur contribution aux institutions de gouvernance, et en particulier aux « temples de la législation », est décisive ; ceci revêt une importance d’autant plus cruciale dans les situations de post-conflit ou de transition démocratique. Ces situations particulières appellent souvent à l’élaboration d’un nouveau cadre juridique qui régira la société des années durant. C’est une opportunité de reconstruire un système politique sur de nouvelles bases qui corrigeront les erreurs et les injustices du passé et préviendront leur récurrence à l'avenir. Dans nombre de nouvelles démocraties, ce processus de réforme a été une fenêtre d’opportunité pour introduire ou ancrer des dispositions en faveur de la participation des femmes à la vie politique. Ces expériences ont démontré depuis les effets positifs de la contribution de la moitié de la population à la reconstruction démocratique et au développement économique et social.
Espérons que ca sera le cas pour la Tunisie qui tourne la page sur un régime totalitaire et prépare aujourd’hui le cadre juridique qui régira son avenir pour les décennies futures.
Après avoir activement participé aux manifestations qui ont renversé le régime de Ben Ali, la femme tunisienne cherche sa place dans la future composition politique de son pays la Tunisie qui est si riche de son histoire en matière de féminisme.
C’est pourquoi Il est impératif que cette participation soit garantie dans les institutions transitoires d’aujourd’hui comme dans les institutions élues de demain.
Si on s’attarde sur le paysage politique certes transitoire aujourd’hui cet impératif n’est pas du tout acquis.
De longue date, les femmes ont pris part aux révolutions qui se sont déroulées dans le monde arabo-musulman. Mais, trop souvent, les changements politiques qui s’ensuivirent n’ont pas garanti la pleine participation politique, civique et économique des femmes.
La Tunisie a toujours été perçue comme l’un des pays, de la région arabe, les plus favorables aux droits des femmes. Et ceci dés dès l’aube de l’indépendance et bien avant les soulèvements déjà, les associations féministes demandaient que le principe de non-discrimination entre les sexes soit consacré dans la Constitution, que des mesures spéciales pour la présence des femmes dans les instances représentatives soient adoptées, en un mot d’arrêter la sacralisation des discriminations…..
Il s’agit aujourd’hui de tirer parti du processus de réforme en cours en Tunisie pour consolider et parachever les acquis du passé favorables aux femmes et assurer la pleine contribution des femmes tunisiennes à la vie politique, économique et sociale de leur pays.
Ces objectifs sont d’autant plus pertinents que seulement deux des 23 ministres du Gouvernement transitoire actuel sont des femmes. Aucun des 24 gouverneurs nouvellement nommés n’est une femme. Les femmes sont aussi très peu présentes dans les commissions les débats télévisés. Dans les discours et les débats organisés par les chaînes de télévision ainsi que les conférences de presse, la question de l’égalité n’a été que très peu évoquée.
C’est pourtant, aujourd’hui, que se définissent les contours de la démocratie tunisienne pour laquelle femmes et hommes se battent depuis des mois au sein de la Commission pour la réalisation des objectifs de la révolution et qui est chargée de la réforme politique et de la transition vers la démocratie par l’élaboration des décrets et autres textes visant à gérer cette étape transitoire et à transformer le pays en une démocratie.
L’occasion historique de démarrer cette construction démocratique est aujourd’hui entre les mains de cette commission qui vient d’adopter un projet de décret loi pour l’élection de l’assemblée de la constituante
Certes, nous saluons les efforts de cette commission qui travaille en toute urgence sur la mise en place d’une nouvelle autorité pour organiser et gérer les élections qui sont prévues pour le 24 juillet 2011 à seule fin et non des moindres d’élire cette historique Assemblée constituante
Certes, nous saluons l’énoncé de l’article 16 de ce projet initial proclamant le principe de parité homme/femme. Car en se référant à l’historique en plus des statistiques sur la part des femmes sur le plan démographique et surtout sur le plan niveau d’instruction égalisant pour ne pas dire dépassant celui des hommes et ceci grâce à vous tous Hommes avec grand H de mon pays et une minorité certes très agissante- on ne peut que s'interroger sur le pourquoi de revoir cette parité à la baisse et parler de passer de 50 à 30 pour cent ?
C’est pourquoi nous femmes Tunisiennes on ne peut que réclamer haut et fort cette parité, ce droit à la modernité car le « facebook » qui a contribué à libérer le pays n’existait pas au moyen âge vers lequel certains messieurs veulent nous ramener. A ces messieurs qui s’opposent à ce projet je demande :
-D’avoir un peu de considération pour l’œuvre de Bourguiba, pour le passé de nos mères, le présent de la femme Tunisienne et l’avenir de nos filles …
-D’avoir de la considération pour le rôle que pourrait jouer la moitié féminine de la Tunisie, cette moitié qui a fait la révolution côte à côte avec l'homme, et même portée par vous, chers concitoyens.
Mais nous n’approuvons pas ces mesures discriminatives d’inéligibilité de personnes ayant assumé des postes de responsabilité ceci ne peut être qu’arbitraire
Alors j’appelle mes chères concitoyennes, que nous soyons féministes, voire même « passivistes » et quel que soit notre passé ou notre présent, l’heure a sonné pour nous unir et nous préparer à un radieux avenir en faisant Toutes face à ces tendances qui veulent nous bannir.
Dr Faten Ben Abdallah
Membre du comité exécutif du réseau des femmes Africaines et Espagnoles pour un monde meilleur
Professeur en Médecine Dentaire
Chef de service des consultations externes en médecine dentaire
Présidente de l'Association Tunisienne Odontologique
de Recherches et d'Etudes en Chirurgie et Douleur (ATORECD)
Responsable de l'Unité de Recherche Odontologique
sur la Croissance « U.R.O.C »
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je suis désolée mais je n'ai pas arreté de rigoler! je sais que ce commentaire risque d'etre supprimé, mais je le poste quand meme! je vous invite à fouiller un peu dans l'histoire des anciens députés ... et de leur frasques vous allez comprendre
Rêver c'est bien . Être réaliste c'est mieux . La parité effective n'est réelle dans aucun pays du monde . Autant être optimiste et briguer les 20% à 30% .
Je ne reviendrais pas sur l'excellent argumentaire et nous n'accepterons pas de revenir sur cet acquis qui est historique;En écho à votre appel de mobilisation et d'unission je voulais dire que les femmes libres et indépendantes réunies mardi aprés midi à El Hamra ont envoyé un message à BCE pour dire leur refus de cette mesure discriminatoire et nous vous invitons tous et toutes à dire notre opposition vendredi matin à Kasbah avant le Conseil des Ministres qui doit débattre de ce sujet. Soyons mobilisés et protégons notre futur
Madame Faten, Personne ne parle de revoir la parité pour les listes électorales. Certes elle garantie 50% de présence féminine dans les listes, mais cette parité ne garantie pas les 50% de présence féminine à la constituante. En effet, elle garantie environ 10 à 20%. Pour trouver une solution à ce problème, BCS nous propose de revenir sur cette parité de 50%, mais de garantir une présence d'au moins 30% de femmes dans la constituante. Je trouve que c'est fort logique.
ca y est les militantes féministes maintenant !!! décidément on aura tout vu !!! madame, être une femme n'est as une compétence !!! (ni un homme d'ailleurs) alors tenter d'imposer une parité n'a aucun sens !!! et puisque vous parlez de représentativité de la société Tunisienne, vous trouvez que la parité est de 50/50 ? non ? et bien voilà !
Les 30% dont a parlé Caïd Essebsi sont un minimum en deçà duquel les listes tomberont. Rien n'empêche les femmes de revendiquer les têtes de listes et la parité totale (50%) pour obtenir, pourquoi pas, plus de 50% à l'assemblée. C'est là où se situe le véritable combat.
la modernite passe par la parite,c est un fait
Vous avez oublié Madame d'ajouter ancienne deputé RCD
Je n'ai rien contre les femmes mais le 14 janvier 2011 je n'ai pas vu 50% des femmes parmis la foule devant le ministère de l'intérieur. Cordialement
La parité 50% est salutaire pour le proche avenir de notre pays car obligera la gente féminine à sortir de sa léthargie, se découvre la tête, se décomplexe de son sexe et se projete dans le réel. Si non il ne faut plus se plaindre qu'elle mettent le voile, le niqab et bientôt la burqa.
Il est normalement inadmissible d'envisager la parité compte tenu du fait que la liberté de se présenter aux élections est accordée à tout le monde sans distinction aux femmes comme aux hommes.Le législateur tunisien du temps de l'ancien régime avait "forcé" la loi pour avoir sur les listes des Partis un pourcentage obligatoire de femmes sur les listes des candidatures.Le projet actuel reprends cette tendance en augmentant ce pourcentage.La commission aurait pu proposer le plus grand poucentage accordé dans des pays démocratiques comme ceux de l'europe du nord et là on est loin de la parité.Il y a aussi cette autre possibilité qui est encore meilleure que la parité c'est de présenter partout des listes exclusivement féminines et ce sera aux urnes de départager et bon courage si vous choisissez cette dernière option.Mais à votre place j'appuierais sans réserve la proposition de Mr caid Essebsi elle présente une avancée extraordinaire pour un pays arabe et musulman.
Toute resoponsabilite doit etre merite' plus jamais d'homme ou de femmes pour applaidier ou lancer des youyou. la responsabilite politique par un long parcours de servir le peuple et c'est le peuple qui doit choisir les gens honnetes et non en fonction du sexe ou de la region ou de la famille
Donnez des responsabilités aux femmes. Dans les gouvernorats, effectivement, nous n’avons vu nommé que des hommes. Au niveau du gouvernement, deux femmes seulement en font parti. Sur les différentes chaînes de télévision, trop peu de femmes participent à des débats. Admettons toutefois qu’il s ‘agit d’un gouvernement transitoire. De là à ne pas inclure, voire ignorer la présence de femmes dans les discussions, et l’élaboration des principes démocratiques de l’avenir de la TUNISIE, il y a un fossé. Le Président BOURGUIBA, avait, en son temps, donné beaucoup d’espoir dans la femme Tunisienne. Quand on analyse les résultats aux examens des grandes écoles, et que l’on s’aperçoit que plus de 40.000 d’entr’ elles arrivent en tête de leur promotion… C’est faire peu de cas de leur capacité. La démocratie doit se faire, se construire à égalité Homme, Femme. Pourquoi vouloir réduire leur prérogative ? La révolution du Jasmin le 14 janvier 2011, a été menée aussi par des femmes, tout comme la révolution Française du 14 juillet 1789, où se sont révélées des femmes telles Lucile DESMOULINS ou Charlotte CORDAY. Refuser de tenir compte de la démarche citoyenne des femmes Tunisiennes, serait un recul, vers une aspiration au changement, trop longtemps attendu. Combien je suis d’accord avec Madame le Dr Faten Ben Abdallah. D’aucuns voudront invoquer l’impossibilité à certaines listes d’en bâtir une avec une parité de 50 / 50. Avant d’en invoquer l’impossibilité, commençons par imposer cette possibilité. Après, il sera toujours temps d’aménager les textes. Dans tout contrat, il est prévu des alternatives, des avenants, des compromis. Messieurs les rédacteurs des textes en vue de l’élection de l’Assemblée Constituante, soyez fermes sur vos projets de réforme. Pas d’atermoiements. Restez inflexibles et sourds à toutes modifications de vos propositions.
La parité dans les candatures aux éléctions est un droit Humain. Laissons nous la femme avoir ce droit ensuite le peuple votera de toute façons qui est compétent Homme ou Femme peu importe.
La parité est imposée par Mr Yadh Ben Achour sur le peuple tunisien dans le but de rendre les partis gauchistes et 'Femmes Démocrates' majoritaires dans le conseil constitutionnel. Une fois ce but atteint on nous imposera le changement de l'article 1 de la constitution donc l'islam et l'arabisme sont actuellement en danger pour la TUNISIE , En plus on risque beaucoup des problèmes sociaux et peut être une guerre civile La parité est exigée pour satisfaire l'association des femmes démocrates et non pour le bien de la femme ni du peuple tunisien A TOUS LES TUNISIENS ET TUNISIENNES LIBRES IL FAUT ARRETER LE PROJET DE LOI DICTE PAR CETTE INSTANCE QUI N'EST QUE CONSULTATIVE
La parité si elle n'est pas bétonnée dans un texte " légal" ne produira aucun effet de progrès réel .Admise ,elle n'aboutit pas nécessairement à une représentation féminine satisfaisante ! La réduire à n'importe quel poucentage constituera une supercherie et réduira le rôle de la femme à rester confinée dans un rôle peu productif pour le pays !Un pays qui ignore la motié de son corps constitutif est condamné à la stagnation et à la régression . CE SERA UNE HONTE !
Bravo Madame le Professeur pour votre texte et pour votre courage pour défendre d'abord les acquis de la Tunisie moderne, notamment en ce qui concerne les Droits de la Femme et le CSP ainsi que l'évolution de ces acquis après la Révolution.J'appuie complètement votre démarche pour la parité H et F à la prochaine élection de l'Assemblée Nationale Constituante.
Parmi les nombreux titres cités par madame Ben Amor (professeur,presidente de ceci ou cela) pourquoi oublier celui d"ancienne député?il faut au moins avoir le courage de dire toute la vérité et ne pas oublier toutes ses activités au sein du RCD.Ceci dit il faut que tous les tunisiens défendent les droits des femmes et luttent pour encore plus d'égalité avec les hommes: légilation sur lessuccessions,autorité parentale,etc...;
Si les femmes aspirent vraiment à l'égalité entre les deux sexes et y croient fort, les hommes ne peuvent que dire oui, mais pour que cela soit vrais, il faut enlever de tous nos lois les discriminations en faveur de la femme, comme le service militaire, les dépenses dans la famille, le divorce, le droit de pension pour les filles célibataires, le travail de nuit des agents de la sécurité... Une fois l'équité a été corrigée, la main masculine sera tendu à la femme.
lire quelques commentaires sur cet article qui me parait très sensé et objectif, me donne malheureusement le sentiment qu'on est en train de revenir en arrière, dans un ère, que nous femmes tunisiennes on croyaient avoir dépasser depuis longtemps. c'est pourquoi il est de notre devoir aujourd'hui de défendre nos acquis.
La parité est contre la femme et contre la la démocratie. C'est contre la femme parcequ'elle leur permet d'accéder à la chambre constitutionnelle en tant que figurante, qui a gagné un siège non pas par mérite mais à cause du sexe , elle véhicule l'image très négative de la femme qui arrache quelque chose qui n'est pas son droit.En plus, les partis politiques utilisent encore une fois la femme comme outil de marketing. C'est contre la démocratie car elle permet l'élimination de petits partis dont les listes seront éliminées à cause de manque de femmes candidates , en plus une femme élue et figurante représente 60 000 Tunisiens qui ne sont pas représentés réellement,les régions intérieures qui sont l'origine de la révolution ne seront pas convenablement représentés. Visiblement ces ''femmes libérées'' ignorent ou veulent ignorer la situation des femmes, ils ne nous parlent jamais: - De la femme rurale qui travaille jour et nuits pour quelques sous - De la femme travaillant dans les usines de confection dans des conditions lamentables - De la femme citadine travaillant dans l'administration et qui commence ses tâches ménagères à partir de 4heures du matin et ne les termine que tard le soir Elles ont surement des bonnes pour ces taches et le reste est assuré par leurs maris. Finalement, pour eux une chambre constitutionnelle ou une boîte de nuit ont pratiquement la même fonction. Au lieu que ces femmes nous perdent le temps dans ces discussions byzantiques. Ils faudra laisser les urnes nous donner les élus (femmes ou hommes peu importe) par mérite et le maximum représentatifs du peuple tunisien sachant que les femmes scandinaves ont refusés cette politique de quotas adopté par Ben Ali et qui est contre la dignité de la femme.
je partage totalement vos idees ,cette parite ne doit pas etre revue à la baisse, mais assurer au moins 30% de femme dans l,assemblee n'est pas une si mauvaise chose.
Quelle drole de coincidance!! Des ex-RCD essaie de nous enseigner sur la démocratie et l'égalité. Ils ont vraiment pensé à ça lorsqu'il était des députés!! Il cheche maintenant l'égalité entre les sex, mais oui, eux ils ont réussi à instaurer l'égalité entre tout le peuple lorsqu'ils étaient leurs représentants. D'ailleurs, si les femmes étaient si compétente qu'il s'engage et gagne l'élection sans ces 50%. Pourquoi vous essayer de la considérer comme une personne inférieure et on essaie de l'aider par tout les moyens. FInallement, je pense que vous salué l'article 16, mais mois de mon coté je salue l'article 15 qui vous empêche de se présenter à l'élection.
j estime que les anciens rcd doivent se faire oublier et non changer uniqt de nom