L'équipe d'Assahafa s'oppose à l'éclipse du quotidien et sa conversion

Etait-ce au stade du projet ou une décision confirmée ? La réaction, cependant, très vive, ne s’est pas fait attendre. Sit-in de l’équipe du journal Assahafa en protestation contre le projet de suspension du quotidien et sa conversion en hebdomadaire, couplé avec une édition en ligne.

La direction générale de la SNIPE, éditrice des quotidiens La Presse et Assahafa qui a planché sur cette transformation, en avait-elle discuté avec l’équipe du journal ? A-t-elle recueilli son adhésion ? Le projet a-t-il été soumis à l’examen du conseil d’administration, puis à l’approbation de la tutelle, à savoir les services du Secrétariat général du Gouvernement ? Et est-ce le bon moment ? Sit-in immédiat, et le fameux dégage à l’encontre du PDG, Hamida Ben Romdhane, pourtant récemment plébiscité pour assurer la direction générale de l’entreprise.

Certes, depuis sa naissance, Assahafa, tellement soumis jadis aux oukazes de l’ancien régime, n’a jamais pu imposer sa marque et conquérir un large lectorat. Affranchi, il a fait sa mutation, amorçant une bonne relance. La publicité tarde à suivre, les ventes, bien qu’améliorées, sont encore au stade du premier envol.

La SNIPE qui aligne des charges significatives, accentuées par la hausse du prix du papier, a été pénalisée, pendant de longues semaines, par l’érosion des recettes publicitaires générées par le quotidien La Presse. Face à cette situation, et pour la première fois depuis des années, il a fallu puiser dans les placements de quoi renflouer la trésorerie et régler les charges du 1er trimestre 2011. De là à décider l’arrêt du quotidien, la solution ne pouvait satisfaire son personnel, même si des assurances auraient été données quant au maintien des emplois.  Dès le 12 février dernier, l’équipe avait convenu avec la direction générale et du conseil d’administration, de prendre le journal en main et œuvrer à sa relance. Zied El Héni a été désigné à la tête de la rédaction et le travail a été engagé.

Très mobilisée, l’équipe proteste contre la rupture de cet accord et s’accroche à son quotidien.

Affaire à suivre.