Le lieutenant-colonel Samir Tarhouni dévoile les circonstances de l'arrestation des Trabelsi le 14 janvier
Que s’est-il passé le 14 janvier 2011 à l’aéroport de Tunis-Carthage ? Le Colonel Samir Tarhouni, commandant du bataillon anti-terrorisme, avait joué un rôle-clé dans la capture des 28 membres des familles Trabelsi et alliées qui s’apprêtaient ce jour-là à quitter le pays. C'est dire qu'il est mieux placé que quiconque pour en parler. Pourquoi avoir rompu le silence, six mois après les faits ? Pour permettre à l’instruction de l’affaire de suivre son cours normal et mettre fin aux rumeurs fantaisistes qui circulent à propos de ces évènements, dit-il avant de relater dans le détail, le film des évènements :
Le 14 janvier au matin, une foule évaluée entre 30000 et 40000 s’est massée devant le ministère de l’Intérieur. On craint des débordements. A 14 heures, je reçois d’un haut cadre du ministère des instructions du ministère : « balles au canon », autrement dit, l’avant-dernier stade qui précède l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants. Aussitôt, j’appelle les commandants des différentes unités avec lesquels j’entretiens des liens d’amitié pour leur demander d’ôter les balles et de mettre en lieu et place des bombes lacrymogènes.
Peu de temps après, je reçois un coup de téléphone du commissaire de l’aéroport, Hafedh El Ouni m’informant de la présence d’une trentaine de membres des familles Trabelsi et alliées à l’aéroport qui s’apprêtaient à quitter le pays par un vol régulier de Tunisair à destination de Paris. J’appelle mon épouse qui travaille à la Tour de contrôle pour lui demander de retarder au maximum le départ de l’avion avant de me diriger en compagnie d’un commando de 12 membres à bord de deux estafettes en direction de l’aéroport. Une décision prise en mon âme et conscience, sans avoir reçu des instructions et dont j’assume seul la responsabilité. Il était 14 heures 40 minutes. 10 minutes plus tard, on était à l’aéroport. Très vite, on est rejoint par des membres d’autres unités spéciales. On nous dit que les Trabelsi sont au salon d’honneur. Ils n’y étaient pas. On se dirige alors vers la piste et on aperçoit au loin un bus qui se dirigeait vers l’avion qui était immobilisé sur le tarmac. A son bord, les membres de « la famille ». Ils sont recueillis sans coup férir. Imed Trabelsi qui ne faisait pas partie du groupe appelle au téléphone le commissaire de l'aéroport. Il veut quitter le pays. Son interlocuteur le rassure, plusieurs vols sont programmés. Il s'agissait bien sûr d'un piège. Une dizaine de minutes plus tard, il arrive à l'aéroport. Il est aussitôt arrêté rejoignant ainsi les 27 autres membres du groupe, puis remis à l’armée. Au loin, on aperçoit l'avion présidentiel qui décolle avec à son bord le président déchu, son épouse et ses enfants. Sur ces entrefaites, le général Sériati téléphone du palais de Carthage. Il nous demande si nous avons reçu des instructions. En guise de réponse, je lui raccroche au nez. Puis c'est au tour de M. Mohamed Ghannouchi, alors Premier ministre de téléphoner pour savoir ce qui se passe à l'aéroport. Il craint un coup d'Etat. Je le rassure et lui relate les circonstances de l'arrestation du clan des Trabelsi.
Le lendemain, je me rends au ministère de l’intérieur où je suis reçu par le général Rachid Ammar qui me félicite. Mais, comme le veut la loi, je suis mis aux arrêts pendant deux jours avant d’être libéré et réintégré dans mon corps d’origine.
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Intéressantes "révélations", tardives certes, et qui demandent confirmation. Il serait intéressant d'entendre d'autres témoignages, notemment ceux des membres de l'ancien gouvernement.
nous serons ravis e connaître les démarches d'arrestation de M SERIATI qui a eu le même jour? car il se dit qu'il avait l'intention de prendre la place du président en coup d'état. je souhaite un éclaircissement
@nejib : tout à fait d'accord avec toi .. afin d'écarter des soupçons de scénario préparé pendant les 7 mois passés ...
je ne crois pas un mot de cette version....trop facile.!!!
il a bien oublié de parler du pilote de l'avion Mr. Kilani qui était le premier à refuser de décoller avec l'avion avec les trabelsi en tant que passager ainsi que le rôle des hôtesses qui ont joué le jeu pour retarder le départ de l'avion. en tout cas bravo à tout ce beau monde en attente de plus a,ples informations sur les circonstances de départ des avions de ben ali, de sakhr el materi et de belhassen trabelsi qui à mon avis sont plus importantes que ces trabelsi arrêtés.
Tout d'abord, on ne peut que féliciter cs honnêtes gens qui ont fait un travail remarquable. Quand on laisse aux tunisiennes et tunisiens ils sont capables de produire des miracles. Il faudrait cesser de ligoter le peuple tunisien et de servir de son intelligence pour des sales besognes. Par ailleurs, on pourrait dire que ce groupe d'honnêtes gens n'ont pas cherché midi à quatorze heures, ils se sont servis tout simplement du même système mis en œuvre pour déloger le Président et Leader Bourguiba. Ils lui ont rendu tout simplement la monnaie. Encore Bravo et nous avons maintenant besoin d'autres volontaires pour sortir le pays du marasme qui règne depuis un certain temps et qui risque, s'il se prolonge davantage, de nous mener trop loin. Personnellement j'estime qu'il faudrait plus d'une Constituante pour rétablir la légalité et engager le pays dans un processus de développement et de promtion.
Bravo Samir Tarhouni, dommage que vous n'avez pas téléphoné au pilote de l'avion présidentiel pour l'arrêter avant son décollage. Vous auriez pu le faire
Bravo à notre armée qui a toujours été vigilante et qui a su maitriser la situation.