Quelles villes tunisiennes de demain
Devenir des villes et territoires en Tunisie : entre programmes des partis et appels de la société civile : tel est le thème de la rencontre qu’organise ce mercredi 5 octobre, l’Association Tunisienne des Urbanistes (ATU). Les travaux porteront sur l’analyse comparative des programmes des partis et présentation du manifeste de l’ATU.
« La question des villes et des territoires se pose avec encore plus de complexité, indiquent les organisateurs de cette rencontre. Rappelant tout d’abord que les inégalités territoriales et les ségrégations sociospatiales ont été l’une des dimensions importantes du déclenchement de la révolution tunisienne.
Après le 14 janvier, le mode de gestion des territoires a été également derrière plusieurs agitations (limogeage de force de gouverneurs, instauration de délégations spéciales municipales dont certaines ont été fortement contestées, …) et la situation précaire de certaines zones sous intégrées a continué à susciter des troubles sociaux. La situation des villes après le 14 janvier a été caractérisée par le développement spectaculaire des constructions non réglementaires et du commerce informel qui ont complètement défiguré nos villes. Les grèves multiples dans les secteurs urbains (transport urbain, collecte et traitement des ordures) n’ont fait qu’empirer la situation.
La phase transitionnelle que connait le pays et les impératifs de redresser le système politique et d’assainir les secteurs corrompus ne devrait pas mettre en second plan la question des villes et des territoires. Le débat sur la nouvelle constitution ne devra pas être limité à la question de l’identité ou du système politique à mettre en place. La constitution sera également la garante de toute politique ultérieure de décentralisation, de gouvernance urbaine démocratique et de participation citoyenne aux processus décisionnels. La constitution devra aussi baliser l’évolution des modes de gouvernance des régions ce qui aura de grandes conséquences sur les processus de développement régional et local.
Partant de ce constat, il s’avère primordial que les programmes des partis accordent l’importance qu’il se doit à ces questions essentielles. Les électeurs devraient également être conscients que ces éléments sont aussi au coeur du système futur à mettre en place pour la Tunisie de demain et qu’il représente le maillon le plus proche de leurs soucis quotidiens.
L’objectif de cette action d’élaboration du comparatif des programmes des partis est double :
- Donner une évaluation experte et neutre du contenu de ces programmes. La finalité étant moins d’évaluer, individuellement, le programme de chaque parti, que d’identifier les dimensions abordées (et celles non abordées) et de discuter la pertinence des actions proposées.
- Donner aux électeurs une grille de lecture des programmes des partis sur ces aspects en rapport avec les villes et les territoires, afin de les sensibiliser d’un côté sur ces questions essentielles, et de faciliter d’un autre côté, l’analyse, la comparaison et éventuellement le choix.
L’analyse effectuée par l’association Tunisienne des urbanistes a concerné 6 partis parmi les plus cités dans les enquêtes d’opinion et dont les programmes ont été publiés dans leurs pages (Web ou
facebook). L’analyse s’étalera aussi sur d’autres propositions de partis, d’indépendants ou de la société civile.
La grille d’analyse porte sur les critères suivants :
- Organisation proposée pour le territoire : Les questions relatives au découpage du territoire, aux niveaux à considérer (ajout de l’échelle supra gouvernorat), aux rapports entre régions et entre gouvernorats, aux nouvelles entités territoriales locales à mettre en œuvre sont des éléments d’un intérêt majeur sur le plan politique mais également économique.
- Décentralisation et fonctionnement des collectivités locales et des régions : La décentralisation représente un mode de fonctionnement des collectivités locales qui garantit plus d’efficience de l’action locale.
- Mécanismes, acteurs et politique de développement régional : La révolution tunisienne a mis au grand jour les limites du système de développement régional et ses lourdes conséquences en matière de chômage et de sous équipement des régions de l’intérieur du pays. L’un des enjeux majeurs de la période à venir concerne la définition d’un nouveau système à mettre en place afin de remédier à cette situation.
- Mécanismes, acteurs et politique de développement local : L’hyper centralisation du pouvoir et les faibles potentialités d’action à l’échelle locale ont fortement réduit les actions de développement local qui étaient en outre très difficiles à mener. Le développement local pourrait, cependant, représenter la réponse appropriée pour certaines composantes du système socio-économiques grâce à sa capacité de mobiliser des ressources locales autour de projets à forte employabilité.
- Actions pour la ville : Deux tiers des tunisiens habitent dans des zones communales et seront plus nombreux à l’être dans les prochaines décennies. L’étalement des villes pose des problèmes très importants en termes d’habitat, d’équipement, de transport d’environnement auxquels des solutions adéquates doivent être trouvées.
Télécharger le Manifeste
Mercredi 5 octobre 2011, partir de 14h30 à l'Institut Supérieur des Technologies de l'Environnement, de l'Urbanisme et du Bâtiment (ISTEUB), 2 rue de l'Artisanat, Charguia 2, Tunis.
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Je ss architecte, j'habite à Sousse mais très intéressée par votre association, comment y adhérer? Pouriez vous m'envoyer les interventions de la journée? Merci.
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