Rapport sur la corruption: des révélations édifiantes
La commission nationale d'investigation sur la corruption et la malversation (CNICM) a rendu public, vendredi, le rapport sur ses investigations depuis sa création après la révolution du 14 janvier.
M. Néji Baccouche, membre de la commission technique de la CNICM a indiqué que la commission est parvenue dans un laps de temps réduit à réaliser des entrées au profit de la trésorerie générale estimées à des millions de dinars.
Il a relevé que dix mille requêtes ont été déposées auprès de la CNICM, précisant que la commission est parvenue à examiner plus de la moitié et à déférer 320 dossiers devant le ministère public. Plusieurs dossiers "importants" sont encore ouverts et requièrent un surcroît de temps et d'énergie pour les traiter, a-t-il ajouté.
La Commission, a-t-il dit, ne s'est pas contentée d'étudier les requêtes mais elle a ouvert des dossiers importants et organisé des visites de terrain, telle que celle du palais de Carthage et du Palais de Sidi Dhrif, construit sur un terrain exproprié illégalement par le président déchu. Le réaménagement de ce terrain a occasionné au ministère de la Défense nationale une perte de 4 millions de dinars.
Il a ajouté que la Commission a organisé plus de 120 audiences dont certaines sont filmées et conservées dans l'archive nationale et mises à la disposition du nouveau gouvernement pour toute fin utile.
M. Baccouche a indiqué également que la corruption en Tunisie a affecté tous les secteurs et domaines sans exception, y compris les biens immobiliers, les banques, les marchés publics, les télécommunications, l'information, les sites archéologiques et la Douane.
Le rapport de la commission, a-t-il précisé, fait la lumière sur les mécanismes de corruption et ses modes à travers des schémas, des tableaux et des documents, établissant l'implication de plusieurs ministres, hommes politiques, journalistes et étrangers parmi ceux qui ont profité de leurs relations avec le cercle restreint du président déchu afin de procurer des bénéfices et biens acquis illégalement.
Il a indiqué que le secteur bancaire est le domaine le plus concerné par ces pratiques "désastreuses", soulignant que les établissements bancaires notamment publics ont été victimes de chantage exercé par la Banque Centrale de Tunisie qui leur imposait parfois de renoncer à leurs dettes impayées.
Il a affirmé que l'ex-président s'était emparé du pouvoir décisionnel, citant des exemples d'abus de pouvoir au profit de sa famille, ses proches et alliés et ses interventions dans tous les secteurs, dont celui de l'octroi des permis de vente de boissons alcoolisées, d'export du ciment et de l'orientation universitaire.
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ENFIN DE COMPTE C'EST LE PEUPLE QUI PAYE
La CNICM a-t-elle l'intention de mettre son rapport sur Internet?