Sa réussite sur le net pousse Attounissia à se lancer en quotidien imprimé
Encore un éditeur numérique qui se prolonge, à contre-courant, mais avec courage, dans le papier. Trois ans et demi après avoir lancé son journal en ligne Attounissia qui s’est rapidement hissé en première position, boosté par ses scoops notamment de sa rubrique judiciaire, Nassreddine Ben Saida, met en kiosque depuis mardi matin un quotidien en langue arabe qui porte le même titre. Un tabloid de 24 pages, « pour commencer, promet-il », qui épouse la même ligne éditoriale, offrant cependant une palette rédactionnelle plus large.
Pour garantir ses assises, l’éditeur s’est doté de sa propre imprimerie et d’une flotte de véhicules devant assurer la distribution : deux leviers importants dans l’industrie de la presse. L’année 2011 se termine avec un même nombre de quotidiens que l'année d'avant, augmenté d'un titre: 10 au total, 7 en langue arabe et 3 en langue française. En fait, elle aura enregistré la disparition de deux quotidiens (Al Horria et Le Renouveau, organes de l’ex-RCD), la parution éphémère d’Al Moharrir (aôut - novembre) puis, relance ce mercredi 28 décembre, sous une nouvelle direction de la rédaction, et le lancement, réussi, du Maghreb et, prometteur, d’Attounissia. Quant aux hebdomadaires et autres périodiques, la profusion de nouveaux titres se poursuit (dernière naissance, celle d’Echahed, de notre confrère Sofiane Ben Rjeb).
Un double obstacle persiste cependant, à savoir la publicité et la bonne distribution optimisée. Le volume actuel des insertions publicitaires demeure en effet insuffisant et mal réparti. L’absence d’un système efficient de messagerie pénalise lourdement la presse, alors que les coûts de production, notamment pour ce qui est du papier, ne cesse d’augmenter.
Nassreddine Ben Saida a donc beaucoup de courage de sortir son quotidien. Souhaitons-lui bonne chance.
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