La chute de la bourse en 2011 : cela aurait pu être pire
2011, « une année difficile » pour la bourse de Tunis ? Oui, répondent à l’unisson Mohamed Abdelkéfi et Mohamed Bichiou, respectivement Président du Conseil d’Administration et Directeur général de la bourse de Tunis dans une conférence de presse tenue jeudi. Mais ils préfèrent positiver : cela aurait pu être pire compte tenu de «la sévérité du contexte national et international qui a caractérisé l’activité boursière en 2011».
S’agissant du contexte national, Ils pointent du doigt, « les évènements qui ont suivi la révolution, en l’occurrence la détérioration du climat social et sécuritaire qui sont à l’origine de la désorganisation de l’activité économique qui a impacté les principaux indicateurs du marché boursier tunisien »
Il est vrai que le tableau n’est pas reluisant : « l’indice Tunindex a chuté de près de 21% au terme des deux premiers mois, mais a pu récupérer progressivement prés de 16 points de pourcentage sur le reste de l’année et limiter ses pertes en 2011 à seulement 7,63%. Cette baisse s’explique en grande partie par la chute des cours des titres des banques dont la situation se trouve plombée par le volume important des créances accrochées détenues par le secteur la famille et les apparentés de l’ex-président. Les échanges sur la Cote de la Bourse ont par ailleurs été impactés par l’interruption de la cotation, qui a duré quinze jours de bourse au total, pour chuter de 38% et atteindre 1 678 millions de dinars contre 2 702 millions de dinars en 2010. Le volume quotidien moyen n’a atteint que 7 millions de dinars contre 10,7 millions de dinars en 2010. La part des étrangers y a représenté 11%, soit 0,8 million de dinars contre 1 million de dinars en 2010.
« S’agissant des introductions, la Bourse de Tunis en a enregistré une seule contre cinq en 2010. En accueillant le groupe Telnet, le nombre de sociétés cotées est passé à la fin de l’année à 57 sociétés ».
M.Bichiou rappelle que « la société Hexabyte a obtenu le Visa du Conseil du Marché Financier le 30 décembre 2011 pour s’introduire au marché alternatif de la Cote de la Bourse au moyen d’une offre publique à prix ferme (OPF) et lever un montant de 2 millions de dinars. Cette opération débutera demain, le 13 janvier ».
« Sur le marché primaire, 21 émissions de titres par les sociétés cotées ont atteint un montant global de 530 millions de dinars contre respectivement 33 émissions et 905 millions de dinars en 2010. Les 10 émissions d’emprunts obligataires en 2011 n’ont concerné que le secteur financier et ont porté sur 445 millions de dinars contre 15 émissions et 615 millions de dinars en 2010. Quant aux levées de capitaux par augmentation de capital, seules deux opérations ont été réalisées pour 15 millions de dinars contre 6 opérations et 239 millions de dinars en 2010 ».
Néanmoins, deux observations sont à relever qui sont de nature à tempérer quelque peu l’alarmisme que peuvent nous inspirer ces chiffres :
-la chute de l’indice Tunindex fait suite, non seulement à huit années successives de hausse, mais reste également inférieure à celle enregistrée par la plupart des autres bourses de par le monde.
-la capitalisation boursière détenue par les étrangers est restée quasiment stable et au même niveau que 2010, soit 20,2% de la capitalisation totale du marché ou 2,9 milliards de dinars.
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L'auteur de l'article a oublié de parler des premiers jours de janvier 2011, au cours desquels la bourse a subi un crash catastrophique au regard du CMF qui laissait faire et qui n'a pas voulu fermer le marcher financier. Ce qui a eu pour conséquence l'enregistrement d'énormes pertes chez les petits et moyens porteurs, mais au profit de la MAFIA de la bourse et ses seigneurs. Ceux ci ont eu le temps de récupérer leur argent et de s'enfuir avec....Encore une fois le CMF et les intermédiaires en bourse n'ont pas protégé es petits et moyens porteurs, en toute impunité évidemment.....