Le coup médiatique des salafistes de la Manouba
Pour la énième fois, les forces de l’ordre sont intervenues pour lever le sit in des salafistes à la faculté des Lettres de la Manouba. Sera t-elle la dernière ? Aux dernieres nouvelles, un nouveau groupe de salafistes étrangers à la faculté s'y sont introduits mercredi pour réclamer le droit du port du Nikab aux examens.
Ils étaient une trentaine et même quand ils ont reçu des renforts des autres facultés, leur nombre n’avait jamais dépassé la cinquantaine. Et pourtant, ils sont parvenus à perturber les cours pendant deux mois, occupé les locaux administratifs, provoqué la fermeture de la faculté, agressé le doyen et certains professeurs. Ils n’ont pas réussi à imposer « leurs » filles aux examens, ni suscité des vocations chez les étudiants. Mais ils ont réussi un formidable coup médiatique en faisant parler d’eux pendant toute cette période dans les journaux, les radios et les chaînes de télévision. Au fond, c’était ce qu’ils recherchaient.
La faute en incombe au ministère de tutelle qui a brillé par sa discrétion et ses tergiversations tout au long de la crise, ne se décidant à réagir qu’après le sit in des enseignants de la faculté de la Manouba devant le siège du ministère et le risque d’une année blanche pour les 8000 étudiants de cette faculté. Cette attitude se situe dans la droite ligne de la position d’Ennahdha qui s’est toujours attachée à ce qu’elle ne soit pas débordée sur sa droite. D’où cette bienveillance qu’elle manifeste vis à vis des Salafistes en espérant qu’ils rejoindront un jour le giron du parti. Le fondateur d’Ennahdha se sent proche de ces salafistes qui lui rappellent dit-il sa jeunesse. C'est ce qui explique la modération observée par ce mouvement au plus fort de la crise qui transparait dans les réactions du parti islamiste où agresseurs et agresseurs sont renvoyés dos à dos.
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