Leoni : le ministre de l'Industrie tente-t-il l'impossible ?

Il aura au moins le mérite d’avoir essayé et de s’y investir. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mohamed Lamine Chakhari, n’a pas hésité à se rendre à l’usine de Leoni, située à Mateur, (2400 salariés) suite aux débrayages sociaux ayant conduit à sa fermeture et rencontrer les représentants du personnel pendant pas moins de 5 heures. «Le gouvernement est en concertation avec les autorités allemandes et la société Leoni afin  de renouer le dialogue entre les parties concernées et d’aboutir à des solutions qui prennent en considération l’avenir de l’entreprise et du secteur de la câblerie», a-t-il déclaré à l’issue de ses contacts.

Chakhari a exhorté le personnel a faire preuve de responsabilité, en attendant le suite des négociations, en vue de préserver leur entreprise appelant notamment les représentants de travailleurs à Mateur de privilégier l’intérêt aussi bien de l’entreprise que du secteur de la câblerie ou les investissements sont sensibles. « La Tunisie, a-t-il réaffirmé a été un des sites les plus privilégiés de ce secteur et nous devons tous assumer nos responsabilités afin qu’elle le demeure et ce pour maintenir notre position dans ce secteur».  

Exténués par la persistance des mouvements sociaux déclenchés par la nouvelle centrale syndicale l’UTT d’Ismail Sahbani, les propriétaires de l’usine ont fini par décider sa fermeture. Cette décision a été suivie avec beaucoup de consternation par les investisseurs étrangers en Tunisie, qui y voient l’ultime réaction possible face au durcissement syndical et l’incapacité des autorités à faire respecter le droit au travail.

Marquant son engagement à rétablir la sérénité dans les relations professionnelles et garantir, précisément la liberté du travail, le gouvernement Jebali, en dépêchant le ministre de l’Industrie à Mateur, entend envoyer un signal aux investisseurs étrangers et montrer combien il s’implique directement pour débloquer ce genre de situation préjudiciable à l’économie nationale. Unanimes, les chefs d’entreprise ne demandent que de faire respecter la loi et de rétablir l’autorité de l’Etat. Est-ce impossible?