Hédi Nouira, thème d'une rencontre à la Fondation Temimi

Il aurait bouclé son cent unième année, ce 5 avril 2012 (il était né en 1911), s’il n’avait pas rendu l’âme le 25 janvier 1993. Hédi Nouira, ancien Premier ministre de Bourguiba et son compagnon de lutte pour l’Indépendance, puis l’édification de la Première République continue à susciter l’intérêt des historiens. Qu’il s’agisse de son action politique ou de son œuvre économique et monétaire, les chercheurs sont avides de recueillir témoignages et analyses. Pour y répondre, la Fondation Temimi lui consacre une deuxième rencontre qui se tiendra les vendredi 6 et samedi 7 avril courant à Tunis.

Le programme concocté par le Pr Abdeljélil Temimi alterne analyses de chercheurs et témoignages de la famille et de proches collaborateurs. Parmi eux figurent notamment, Chékib et Habib Nouira, Mustapha Zaanouni, Ahmed El Karm, Rachid Sfar, Hédi Baccouche, Sadok Belaid, Mustapha Masmoudi, Ahmed Khaled, Mohamed Belhadj Amor, Brahim Khouaja, Ameur Kriaa, etc.

Dans sa présentation de la rencontre, le Pr Temimi écrit :

Hédi Nouira (1911-1993) peut être considéré comme l’un des hommes d’Etat des plus importants ayant travaillé aux côtés du président Habib Bourguiba. Il est le dernier de la génération des années 1930 à être resté à ses côtés et fut pressenti pour sa succession, étant resté pendant les années 1970, le deuxième homme du régime. Hédi Nouira, tout comme Bourguiba, était originaire de la même ville et a également fait ses études de droit à la Sorbonne.

Hédi Nouira  a commencé la lutte lorsqu’il était étudiant à Paris. Dès son retour, il a rejoint la direction du Néo-Destour au congrès de la rue du Tribunal pendant l’automne 1937 avant d’accaparer la direction de la CGT Tunisienne qui était en désaccord à l’époque avec le Néo-Destour. A la fin des années 1940, il s’est distingué en tant qu’avocat national à l’éloquence reconnue et en tant que journaliste qui dirigeait alors le journal Mission. Il s’est occupé après l’indépendance du dossier économique et il a été le premier à diriger le ministère des finances. Dans ce cadre, il a joué un rôle important dans la tunisification de l’administration financière et a créé la banque centrale et le dinar tunisien. Dans les années 1960, il s’est opposé à la politique socialiste de Ahmed Ben Salah, ce qui explique son ascension politique après l’abandon de cette politique puisque Bourguiba l’a nommé à la tête du Premier ministère et il y est resté jusqu’en 1980. Il est apparu pendant cette décennie comme le symbole du libéralisme économique en ouvrant le pays à la privatisation et à l’investissement étranger. Mais cette politique a été la cause d’une grave crise qui a mené aux événements du 26 janvier 1978 qui a eu d’importantes répercussions sociales, sujet que nous aborderons lors de cette deuxième rencontre sur Hédi Nouira.

Vu l’importance de cette personnalité et des informations qui pourront éclairer l’histoire du temps présent de notre pays, nous avons décidé d’organiser cette deuxième rencontre avec des historiens et des chercheurs, en plus de personnalités nationales qui ont connu et travaillé avec feu Hédi Nouira. Ils ont accepté de participer afin de resituer justement cette personnalité importante dans l’histoire de l’Etat, du parti et de l’opposition et surtout au sein du mouvement syndical.

Notre but essentiel est d’essayer de ne pas oublier le rôle joué par ces personnages clefs. Nous œuvrerons au sein de notre Fondation de recherche à dire la vérité historique. L’invitation est ouverte à tous.


Prof. Abdeljelil Temimi

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