Quelles opportunités pour la Tunisie pour l'exportation des services en Afrique dans la zone de l'UEOMA

Un bon point à l'actif du Cepex. La journée d’information consacrée jeudi aux opportunités d’exportations de nos services en Afrique sub-saharienne, plus précisément dans les pays de la zone UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Guinée-Bissau). Pas moins de 150 opérateurs tunisiens intéressés se sont pressés à la Maison de l’Exportateur pour prendre connaissance de l’étude présentée à cette occasion. Synthèse.

Cette étude, réalisée par le CEPEX, à travers le bureau d’études ACC, porte sur l’identification des produits et services les plus porteurs à l’exportation sur le marché de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Guinée-Bissau).
Elle s’inscrit dans le cadre de la stratégie visant à améliorer les échanges commerciaux et à promouvoir les investissements de la Tunisie en Afrique.
L’étude est financée par un fonds italien, et traite également des opportunités de partenariat entre la Tunisie et l’Italie dans cette zone de l’UEMOA.
L‘étude commence par présenter l’économie et l’environnement général des 8 pays de l’UEMOA puis analyse  la présence de la Tunisie et de l’Italie sur ce marché.
Un benchmarking avec d’autres pays présents dans la zone et une analyse des opportunités du marché ont permis de formuler une stratégie et un plan d’action pour le développement de la présence tunisienne.

? La Zone UEMOA

Les importations de biens de l’UEMOA sont dominées par les produits pétroliers, les biens d’équipement, certaines denrées alimentaires et les produits pharmaceutiques.
Les trois premiers partenaires commerciaux sont respectivement la France, le Nigéria et la Chine. Les deux premières économies de la région sont la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Les importations de services de l’UEMOA ont pratiquement doublé en quatre ans.
Les flux d’IDE ont évolué de façon significative principalement  en raison des programmes de privatisation qui ont été mis en place. Ces programmes  concernent des secteurs clés tels que la finance, les télécommunications ou encore l’extraction minière.

? Présence tunisienne dans la zone

Les exportations tunisiennes de biens ont atteint les 190 MDT en 2010 et ont connu une augmentation régulière ainsi qu’une diversification géographique depuis l’année 2007.
Ces exportations sont générées à plus de 40% par des produits de l’agroalimentaire (pâtes alimentaires, couscous, margarine,…). Les autres secteurs exportateurs sont les industries diverses (papier hygiénique, couches bébés,..), l’industrie chimique et l’industrie métallique et métallurgique.

Les exportations de services sont représentées principalement par les études et le BTP.

Les principales difficultés rencontrées par les exportateurs tunisiens peuvent être liées:

- Au dispositif tunisien : difficultés de financement, insuffisance d’information, couverture insuffisante par les assurances, coûts de transport et « transit-time » élevés, offre de produits parfois non adaptée…
- Aux marchés cibles : droits de douane élevés,  insuffisance des infrastructures locales,  manque de ressources humaines, contrefaçon, instabilité politique et insécurité, niveau de corruption,…

Les IDE de la Tunisie dans l’UEMOA restent relativement faibles. Ce sont généralement des implantations sous forme de petites structures de service (bureaux d’études, représentations commerciales,..).

Un Benchmarking avec quatre pays (Maroc, Turquie, Chine et France) a été effectué et a montré que ces pays ont pu obtenir des résultats encourageants, grâce à une politique volontariste sur cette zone, comportant un ensemble de mécanismes de soutien aux entreprises. 

? Présence italienne dans la zone

La présence Italienne en UEMOA est assez limitée comparée à celle d’autres pays comme la France.
Les machines et équipements ainsi que les produits alimentaires représentent la plus grande part des exportations italiennes vers la zone.
De même, les IDE italiens en UEMOA sont quasi-insignifiants et ne dépassent pas quelques millions de $ par an, principalement avec le Sénégal.

? Opportunités identifiées

Cette analyse a abouti à une identification des opportunités suivantes pour la Tunisie :
 

Des orientations en termes de développement de l’export et de l’implantation ont été fournies en fonction de l’opportunité considérée.

?  Scénarii et plans d’action (Horizon 2016)

Deux scénarii (continuité et volontariste) avec les plans d’action correspondants ont été proposés.

Une synthèse des objectifs selon le scénario considéré est fournie dans le tableau suivant :

 Le scénario volontariste a été privilégié pour plusieurs raisons (non saturation du marché de l’UEMOA, Produits et services spécifiques à ce marché, bonne image de la Tunisie, diversification des exportations,…).

Le plan d’action proposé pour ce scénario volontariste couvre les cinq volets suivants :

• La politique générale de la Tunisie et ses relations avec l’UEMOA : formulation d’une stratégie sur l’UEMOA, signature de l’accord préférentiel, facilitation des procédures d’obtention de visas pour les ressortissants de l’UEMOA,…

• Les mécanismes de financement et d’assurance : financement des implantations commerciales dans la zone, création d’une SICAR Afrique,…

• La veille et assistance sur le marché de l’UEMOA : création d’une unité d’assistance Afrique/UEMOA, exploitation du flux des étudiants de l’UEMOA, élaboration d’un annuaire des tunisiens implantés en UEMOA,…

• La promotion et aides : proposition d’un barème spécifique sur l‘UEMOA, organisation de journées sectorielles,…

• La Collaboration Tuniso-Italienne : appui aux structures d’exportation dans la zone, financement d’actions caritatives, formation de cadres des structures d’appui de la zone, …

Le coût global sur 3 ans de ce scénario volontariste a été estimé à 8,5 MD,.

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